LES RITES DE LA MORT AU PAYS BASQUE D'ANTAN.
De nombreuses traditions ont été conservées, en Pays Basque Nord et surtout dans la province du Labourd.
Ce furent de véritables rites, dont les détails variaient très peu d'une partie à l'autre du pays.
Le Basque attendait la mort sans effroi, avec résignation et sérénité.
D'ailleurs, le cimetière faisait partie du paysage, on allait visiter et fleurir les tombes de la
famille tous les dimanches et dans de nombreuses circonstances de la vie.
Une croyance ancienne disait que, lorsque la sonnerie de l'élévation coïncidait avec les heures
de l'horloge, que quelqu'un allait mourir.
On sonnait le glas pendant l'agonie.
Dès que la personne était morte, on fermait tous les volets de la maison.
Le jeune maître de la maison se présentait au rucher et allait avertir les abeilles à la ruche :
"Abeilles, votre ancien maître est mort, je suis désormais votre nouveau maître, faîtes du miel
pour moi."
Si on ne le faisait pas, on prétendait qu'elles s'en allaient ou qu'elles pleuraient.
Le rôle du "premier voisin" (lehen auzoa) était très important car lors d'un décès, c'est lui qui
prenait les choses en main.
Il habitait généralement la première maison à droite en allant à l'église.
C'est lui qui prévenait les autorités civiles et religieuses, le docteur pour le certificat de décès
ainsi que le menuisier pour le cercueil.
Souvent le docteur restait manger avec la famille.
Le curé faisait sonner le glas.
Après, bien sûr, ça paraissait aussi dans le journal local, souvent "la Petite Gironde".
Le premier voisin, on l'appelait aussi le porteur de croix ; en effet, après avoir prévenu le curé,
il ramenait la croix de l'église chez le mort.
Il prévenait tout le monde, famille et autres voisins.
Le premier voisin et sa famille venaient aider à la toilette du mort et à l'installation de la
chambre mortuaire.
Il n'existait pas de funérarium et on gardait donc le mort à la maison.
On versait 3 gouttes de cire (d'où l'intérêt des abeilles dans la maison) sur le corps pour
retarder la décomposition et on lui mettait le chapelet entre les mains.
On fermait tous les volets de la maison, on arrêtait les horloges et on voilait les miroirs.
Le défunt reposait dans ses plus beaux habits, sur le lit fait avec de beaux blancs brodés,
parsemé de fleurs et entouré de cierges et la croix ramenée par le premier voisin posée sur la
chaise au pied du lit sur laquelle est posé un linge spécial à raie bleue.
Sur une table on mettait l'eau bénite et une branche de buis, pour que les visiteurs puissent
bénir le mort.
La veillée funèbre durait deux jours entiers, en se relayant pour ne pas le laisser seul, et était
assurée par les deux voisins et quelques membres de la famille.
Il y avait beaucoup de visites pendant ces deux jours, parfois jusqu'à 9 heures du soir.
On offrait toujours du café, du vain, du pain et du fromage.
Les visiteurs "donnaient des messes", et leurs noms étaient inscrits sur une liste.
Pour l'enterrement, qui avait toujours lieu le matin, comme il n'y avait pas de pompes
funèbres, surtout à la campagne, c'étaient les voisins qui portaient le cercueil.
Le premier voisin portait la croix, entouré par des enfants qui portaient des cierges.
Les femmes de la famille et les premières voisines portaient des sortes de capes noires avec un
voile (mantaletak en Basque), qui descendaient jusqu'au sol et cachaient toute la personne.
La première voisine portait un panier avec les bougies de deuil (ezkoak).
Les hommes de la famille et les premiers voisins portaient une courte cape noire plissée qui
couvrait les épaules et les bras qu'ils retenaient avec le bras droit.
Ces vêtements de deuil étaient conservés de générations en générations dans les familles, ou
prêtés par des voisins, ou loués par les religieuses.
Les voisines moins proches ou les connaissances portaient une mantille ou un crêpe noir.
DEUIL A GUETHARY PAYS BASQUE AUTREFOIS |
DEUIL AU PAYS BASQUE AUTREFOIS |
ENTERREMENT BIARRITZ PAYS BASQUE 1908 |
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