Libellés

dimanche 2 juillet 2017

LA MORT AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


LES RITES DE LA MORT AU PAYS BASQUE D'ANTAN.

De nombreuses traditions ont été conservées, en Pays Basque Nord et surtout dans la province du Labourd. 



Ce furent de véritables rites, dont les détails variaient très  peu d'une partie à l'autre du pays.

Le Basque attendait  la mort sans effroi, avec résignation et sérénité. 

D'ailleurs, le cimetière faisait partie du paysage, on allait visiter et fleurir les tombes de la 

famille tous les dimanches et dans de nombreuses circonstances de la vie.

Une croyance ancienne disait que, lorsque la sonnerie de l'élévation coïncidait avec les heures 

de l'horloge, que quelqu'un allait mourir. 

On sonnait le glas pendant l'agonie.



Dès que la personne était morte, on fermait tous les volets de la maison. 

Le jeune maître de la maison se présentait au rucher et allait avertir les abeilles à la ruche : 

"Abeilles, votre ancien maître est mort, je suis désormais votre nouveau maître, faîtes du miel 

pour moi."

Si on ne le faisait pas, on prétendait qu'elles s'en allaient ou qu'elles pleuraient.

Le rôle du "premier voisin" (lehen auzoa) était très important car lors d'un décès, c'est lui qui 

prenait les choses en main.

Il habitait généralement la première maison à droite en allant à l'église.

C'est lui qui prévenait les autorités civiles et religieuses, le docteur pour le certificat de décès 

ainsi que le menuisier pour le cercueil.

Souvent le docteur restait manger avec la famille.

Le curé faisait sonner le glas.

Après, bien sûr, ça paraissait aussi dans le journal local, souvent "la Petite Gironde".

Le premier voisin, on l'appelait aussi le porteur de croix ; en effet, après avoir prévenu le curé, 

il ramenait la croix de l'église chez le mort.

Il prévenait tout le monde, famille et autres voisins.

Le premier voisin et sa famille venaient aider à la toilette du mort et à l'installation de la 

chambre mortuaire.




Il n'existait pas de funérarium et on gardait donc le mort à la maison.

On versait 3 gouttes de cire (d'où l'intérêt des abeilles dans la maison) sur le corps pour 

retarder la décomposition et on lui mettait le chapelet entre les mains.

On fermait tous les volets de la maison, on arrêtait les horloges et on voilait les miroirs.

Le défunt reposait dans ses plus beaux habits, sur le lit fait avec de beaux blancs brodés, 

parsemé de fleurs et entouré de cierges et la croix ramenée par le premier voisin posée sur la 

chaise au pied du lit sur laquelle est posé un linge spécial à raie bleue.

Sur une table on mettait l'eau bénite et une branche de buis, pour que les visiteurs puissent 

bénir le mort.




La veillée funèbre durait  deux jours entiers, en se relayant pour ne pas le laisser seul, et était 

assurée par les deux voisins et quelques membres de la famille.

Il y avait beaucoup de visites pendant ces deux jours, parfois jusqu'à 9 heures du soir.

On offrait toujours du café, du vain, du pain et du fromage.

Les visiteurs "donnaient des messes", et leurs noms étaient inscrits sur une liste.




Pour l'enterrement, qui avait toujours lieu le matin, comme il n'y avait pas de pompes 

funèbres, surtout à la campagne, c'étaient les voisins qui portaient le cercueil.

Le premier voisin portait la croix, entouré par des enfants qui portaient des cierges.

Les femmes de la famille et les premières voisines portaient des sortes de capes noires avec un 

voile (mantaletak en Basque), qui descendaient jusqu'au sol et cachaient toute la personne.

La première voisine portait un panier avec les bougies de deuil (ezkoak).

Les hommes de la famille et les premiers voisins portaient une courte cape noire plissée qui 

couvrait les épaules et les bras qu'ils retenaient avec le bras droit.




Ces vêtements de deuil étaient conservés de générations en générations dans les familles, ou 

prêtés par des voisins, ou loués par les religieuses.

Les voisines moins proches ou les connaissances portaient une mantille ou un crêpe noir.





pays basque autrefois deuil mort funérailles
DEUIL A GUETHARY
PAYS BASQUE AUTREFOIS




pays basque autrefois deuil mort funérailles
DEUIL AU PAYS BASQUE AUTREFOIS





pays basque autrefois deuil mort funérailles
ENTERREMENT BIARRITZ
PAYS BASQUE 1908





pays basque autrefois deuil mort funérailles
DEUIL AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


  • La cérémonie : le curé, du haut de sa chaire, faisait l'éloge du défunt.

Après la lecture de l'Evangile, le prêtre lisait les noms des familles qui avaeint donné des messes.

Plus la famille était  nombreuse et considérée, plus elle avait de messes. 

La liste des noms des donateurs était affichée dans le porche de l'église et conservée par la 

famille, car après, il fallait "rendre".

Le défunt laissait d'ailleurs des legs pour les saints sacrement.

Après la cérémonie, on se rangeait sous le porche de l'église et le deuil serrait la main des 

assistants qui défilaient devant lui.



  • L'inhumation : dans la plupart des villages de la campagne, le curé allait seul enterrer le 
mort, mais parfois les assistants défilaient devant la tombe et jetaient un peu de terre sur le 

cercueil.

Au cimetière, chacun, selon ses moyens, avait un caveau, plus ou moins richement décoré.

Les fossoyeurs étaient employés par la ville.



  • Le repas d'après cérémonie :


Au retour, devant la maison mortuaire, le deuil se rassemblait autour d'un petit tas de paille 

auquel on mettait  le feu.

On récitait quelques prières et on pénétrait dans la maison pour le repas.

Le repas avait lieu au domicile même ou à l'auberge si le domicile était éloigné.

On retenait à dîner la parenté qui était venue de très loin et on renouait contact avec ceux 

qu'on n'avait pas vu depuis longtemps.

Le repas pouvait être assez abondant, mais ne devait comporter comme dessert que du 

fromage.

A la fin du repas, tout le monde se levait et récitait une prière (requiem), puis on se séparait.


  • Les semaines (et mois) qui suivent le décès :


Tous les matins, pendant une neuvaine, une messe était dite pour le défunt.

Autrefois, tout le deuil s'y rendait, avec la cape comme pour l'enterrement.

Les femmes portaient le mantelet tous les dimanches à la messe pendant le deuil (un an, plus 

six mois de demi-deuil).




La place de la famille en deuil était marquée à l'église par un tapis noir (ou mouchoir blanc et 

noir)  placé sur (ou sous) la chaise, pendant les messes, les mercredis, vendredis et dimanches.

Le tapis (ou mouchoir) noir et le ruban de cire provenant des rouleaux de cire que l'on brûlait 

(ezkoak) resteront sous la chaise pendant 1 an, voire 13 mois.




Le premier anniversaire de la mort, autrefois même les 4 ou 5 premiers, étaient marqués par 

une messe à laquelle assistait tout le deuil en tenue comme le jour de l'enterrement (pas les 

hommes). 




(Source : http://xirula-mirula-duny-petre.over-blog.fr/article-21457336.html ethttp://www.concours-history.com/v259/index.php?option=com_flexicontent&view=item&id=622:rites-funeraires-au-pays-basque&Itemid=39)




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 200 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire