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vendredi 14 juillet 2017

LA SOURCE SALÉE DES BAINS "AGUER" À CAMOU-CIHIGUE (GAMERE) EN SOULE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS

LA SOURCE SALÉE DE CAMOU-CIHIGUE (GAMERE EN BASQUE), EN SOULE.


Depuis fort longtemps, on a attribué aux eaux minérales une action physiologique bénéfique, d'où l'utilisation séculaire de certaines d'entre elles.


Au Pays Basque Nord, il existe de nombreuses sources d'eaux minérales, certaines oubliées ou 

inexploitées de nos jours, qui ont pourtant connu leur période prospère.




Dans des articles précédents, je vous ai parlé de la source d'Ahusquy à Aussurucq (Soule), du 

puits salé d'Ugarré à Aincille-Esterençuby et de l'établissement de bains de Labets-Biscay, en

Basse-Navarre, je vous parle aujourd'hui de la source salée de Camou-Cihigue, en Soule.






L'émergence de la source salée aux bains “Aguer” à Camou se nomme “lamina –xilo”, trou des 

laminak. 





pays basque autrefois
AMITIES DE CAMOU-CIHIGUE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Une canalisation conduit sur 350 mètres l’eau thermale à l’établissement de bains. 




En 1857 Michel cite cette source salée et se réfère à des notes de 1587 : “Guessale de Camou est 

propre à en faire du sel blanc”. 




Dans son dictionnaire basque-espagnol de 1884, Aizquibel définit “gesala” par des eaux qui ne 

sont pas salubres parce qu’elles contiennent des sels minéraux variés… comme il arrive 

presque toujours avec toutes les eaux thermales. 




De tout temps cette eau ne s’emploie qu’en bains ; d’après le propriétaire, P. Aguer, les gens se 

baignaient dans le trou des laminak avant même l’aménagement des bains-douches. 




La maison de ferme transformée en établissement thermal comprend au rez-de-chaussée un 

couloir communiquant avec quatre cabines de bains et une douche. 




Les bains commençaient vers 6 h.30 ; bien que l’eau salée sorte de la source entre 30° et 38° C, 

elle est réchauffée à 37° C par une chaudière à bois. 




La durée du bain varie entre cinq et vingt minutes maximum : l’expérience de Madame Aguer 

l’amène à établir un programme de bains à durée progressive du fait de la fatigue thermale ; 

durant le bain, elle prend soin de parler aux curistes pour les surveiller, l’eau est si dense 

qu’elle soulève le baigneur. 




À une époque, une vingtaine de personnes prenait quotidiennement des bains. 




La cure exige un séjour d’au moins neuf jours et peut en atteindre vingt-et-un suivant les 

moyens de chacun, mais il faut obligatoirement rester un nombre impair de jours. 




Les maîtresses de maison ("etxeko andereak") arrivent avant leurs maris ("uretarat joan"), ils 

les rejoignent après avoir fait les foins. 




Après le bain, les curistes prennent leur petit-déjeuner puis regagnent leur lit jusqu’à l’heure 

du déjeuner soigneusement préparé par la propriétaire. 




Avant 1926, les curistes portaient leur nourriture : chacun avait sa porte d’armoire pour 

ranger les victuailles. 





pays basque autrefois
LAMINA ZILOA A CAMOU-CIHIGUE SOULE




pays baque d antan
SOURCE SALEE DE CAMOU-CIHIGUE EN SOULE



P. Aguer reconnaît que les femmes suivaient sérieusement leur traitement, les hommes 

donnaient à leur cure une ambiance de vacances, voire de fête. 




En 1926, suite à l’amélioration évidente de l’état de santé d’un curiste atteint de rhumatismes, 

le docteur Chaubar invita le docteur Valdiguie de l’institut d’hydrologie de l’université de 

Toulouse à analyser cette eau, prélevée à 38° C, il conclut que "cette eau thermale est 

radioactive, elle doit être classée dans le groupe des chlorurées sodiques, bromurées ; elle 

renferme des sels de chaux, de magnésie et des petites quantités de fer et de cuivre", l’analyse 

de 1985 laisse apparaître des similitudes pour la température, les chlorures et le sodium. 




En 1935, le journal La Dépêche conseille cette station à bon nombre de personnes : 

"le diplomate interrompt ses rêveries souvent trompeuses, le commerçant s’arrache à la 

hantise des échéances redoutables, l’industriel fait trêve à ses recherches en vue d’obtenir un 

prix de revient plus favorable à la reprise de la vie économique ; l’universitaire recherche une 

détente de son esprit et de ses nerfs et l’agriculteur aspire au désœuvrement physique qui 

donnera plus de souplesse à son organisme fatigué". 




Les curistes affluent de toute la Soule et même du Béarn, les médecins suggèrent des cures à 

Camou. 




pays basque 1900
LES MONTAGNES DE CAMOU EN SOULE
PAYS BASQUE AUTREFOIS


Le même journal publie que "c’est la station idéale des enfants lymphatiques à croissance 

pénible, des femmes à pelvis douloureux. 



Les déprimés, les surmenés, y trouveront, dans une atmosphère calme, un climat sédatif et 

tonique et les nuits délicieusement fraîches après des journées torrides, leur procureront un 

sommeil réparateur". 




Les rhumatisants trouvent également leur bonheur. 

Les curistes complètent leur traitement en buvant l’eau sulfurée d’une source voisine. 




L’entretien ou le renouvellement des baignoires, altérées par l’eau corrosive, coûte trop cher ; 

faute d’aménagement suffisant les cures ne sont pas remboursées ; malgré l’installation d’une 

chaudière électrique et la rénovation du bâtiment, le nombre de baigneurs a chuté : en 1985, 

trois curistes ont utilisé la douche et les deux cabines de bain que conserve la maison ; 

"ça c’était avant le temps des piqûres !", déclare Madame Aguer en 1983. 







(Source : http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/)



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