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mercredi 30 mars 2022

UN FILM DE PROPAGANDE DE VICHY TOURNÉ AU PAYS BASQUE NORD EN JUILLET 1941

UN FILM DE PROPAGANDE AU PAYS BASQUE EN 1941.


Pendant l'occupation allemande de la France, lors de la seconde guerre mondiale, plusieurs films de propagande sont tournés par les autorités de Vichy, en particulier pour l'éducation des futures élites.


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FILM "L'APPEL DU STADE" 1941
PAYS BASQUE D'ANTAN





Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Petite Gironde, le 25 juillet 1941, sous la plume de 

Michel Parrot-Lagarenne et François Latapy :



"Pour les jeunes. Par les jeunes. Un film de sport et de jeunesse.



L'Appel du Stade.



Le soleil qui boudait depuis quelques jours avait fait une triomphale apparition et la petite place d'Arcangues que limitent le fronton rose, l'église et le presbytère au bord des tombes du cimetière, l’auberge basque aux chapiteaux de bois et le carré de prairie dévalant vers le creux du vallon, en était tout illuminé. Les autocars y ont déversé toute une troupe de petits écoliers et écolières venus de Biarritz, de Bayonne, d'Anglet, à travers la Côte Basque qu’ils avaient saluée de leurs jeunes voix, de leurs chœurs, entonnant "Le Chalet", chant de la reconstruction nationale, ou la "Marseillaise" avec le même entrain.



Joyeuse troupe en vérité, portant la musette ou le panier à provisions, la bêche ou la pelle sur l'épaule, poussant la brouette et marchant au pas vers la lande voisine où, à l’ombre du clocher, dans les bruyères et les ajoncs va être défriché le terrain du stade villageois. 



Il s'agit de fiction et d'un peu de réalité mêlées dans cette partie de "l'Appel du Stade", film de la neuve doctrine nationale d’éducation physique, que les cinéastes du commissariat général aux sports viennent de tourner sur la Côte Basque, sur un scénario de J.-G. Auriol et une musique de Marius-François Gaillard. Scènes sportives où paraissent les athlètes des pompiers de Paris, les représentants du Biarritz-Olympique, de l'Union Sportive de Biarritz, des élèves de M. et Mme Lagache, qui, illustrant l'hébertisme, s'y juxtaposent avec des scènes anecdotiques et symboliques du nouvel élan de la jeunesse sportive française. 



Un symbole qui côtoie un réalisme réalisateur, non seulement d'images, mais aussi d'un terrain de sports. 



Le Commissariat général va ainsi avoir un film de propagande et Arcangues son stade, à l'image de toutes les communes de France. 



Les deux choses pouvaient se conjuguer, et c’est ce qui explique la présence, à la fois, du metteur en scène Marcel Martin avec ses opérateurs et de l'ingénieur en chef des ponts et chaussées M. Lafait. C'est ce qui explique encore qu'il ne sera pas seulement question de répétition, du champ de l'objectif et d'écrans à soleil, mais encore du prix du mètre cube de terre à déplacer. 



Le Stade au village



Le stade d'Arcangues ! Stade d'un petit village de France ! Il n'est en ce dimanche qu'une lande de bruyères, d'ajoncs, où hier encore broutaient les vaches du fermier voisin. 



L'appareil de prise de vues y a pris place, enserrant dans son objectif la petite troupe des écoliers et la vaste vallée verdue et fraîche où, de Biarritz à l'Océan, vers Arbonne et Bidart et jusqu'aux monts d'Espagne, les fermes basques, les villas et les castels — comme celui de Jean Borotra — piquent leur note blanche. 



En rang et en chantant, garçons et filles y pénètrent, conduits par Pierre René David, professeur à l'Ecole normale d'éducation physique de Paris et en l’occurrence acteur de cinéma dans le rôle du maître d'école, M. Castaing, un Gascon, avec Odile Pascal devenue Mlle Iribarne, institutrice basquaise. Celle-ci gracieuse et timide, celui-là d un dynamisme de chef et prodigieusement entraînant. A sa voix, les enfants ne sentent plus les ajoncs qui égratignent leurs mollets de petits citadins : 


— Redressez-vous ; levez la tête ; ne vous tenez pas comme des chiens battus parce que vous n'êtes pas des chiens et que personne ne vous a battus. 



Ils marchent, la pelle, la pioche, le râteau sur l’épaule jusqu’au centre de la lande où ils vont être harangués sous l’œil de la caméra : 


— Cette terre de votre village, nous allons la défricher tous en semble pour en faire votre stade, comme dans tous les villages de la France nouvelle. 



Fiction et réalité ! Garçons et fillettes, pionniers de cette tâche neuve, arrachant souches et pierres, fauchant ajoncs et bruyères devant ceux du village, devant l'abbé Moulier, pasteur de la paroisse, et devant le jeune vacher qui, l'aiguillon au poing et le béret sur l'oreille, continue de siffler joyeusement ses filles de fandangos et de danses basques."


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"Commence dans la montagne basque dans ces villages pittoresques de Bidart et d’Arcangues, "l’Appel du Stade" a eu son apothéose sur le stade olympique de Bordeaux.



Les athlètes, ayant abandonné les paysages montagneux et sauvages du pays basque, se sont transportés dans le cadre magnifique de ce stade modèle, et les cameramen y ont développé la partie essentiellement dynamique du film.



Marcel Martin a installé sur les pelouses vertes de l’immense terrain, ses appareils de son et de prise de vues. 



La figuration est parfaite. Quarante garçons et filles prêtent leur concours bénévole aux acteurs. Leurs exercices physiques et leurs évolutions sont remarquables de rythme et d'harmonie. 



Le jeune instituteur d'Arcangues, M. Castaing, est venu à Bordeaux faire un stage. 



Il va apprendre au cours de son séjour les éléments de la doctrine nationale qui tend à remplir tous les domaines éducatifs et vivre dans l'ambiance de camaraderie sportive qui règne au milieu d'une jeunesse disciplinée et enthousiaste. 




jeunesse vichy propagande
AFFICHE POUR LES JEUNES DE VICHY
SECRETARIAT GENERAL DE LA JEUNESE 



Il prend appui sur la méthode naturelle dont les effets sont d'ordre fonctionnel psychique, pratique, moral et enfin social. 



A la piscine municipale, les cinéastes sont ensuite allés tourner quelques scènes, où nageurs et plongeurs rivalisent de style et de hardiesse. 



pays basque autrefois cinéma propagande vichy
FILM "L'APPEL DU STADE" BORDEAUX 1941
GIRONDE D'ANTAN



Là encore, le jeune instituteur se perfectionne dans la technique de cette branche sportive qui est le complément de l'éducation qu'il donnera plus tard aux élèves de son village. 



Les prises de vues ont duré huit jours. Maintenant, Marcel Martin et sa troupe sont revenus dans la pays basque. Ils termineront là-bas les dernières bandes de cette réalisation qui s'annonce brillante et riche d'enseignement pour notre jeunesse si confiante dans l'avenir. 



Bientôt devant les écrans, écoliers et lycéens de France seront émerveillés par ces belles images et puiseront dans ce film une grande leçon de force et d'action."




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