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lundi 28 mars 2022

LE CHÂTEAU DE MENDITTE EN SOULE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS (deuxième et dernière partie)

LE CHÂTEAU DE MENDITTE.


Cela fait plusieurs mois que je vous présente divers châteaux du Pays Basque.

Aujourd'hui, c'est celui de Menditte, en Soule.




pays basque autrefois soule armoirie
BLASON DE LA FAMILLE BERTERECHE DE MENDITTE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet Le Bulletin du Musée basque N°9 en 1935 :



"Les châteaux souletins.


Le château de Menditte.


Appendice.



A la suite de la publication dans notre dernier numéro de la notice sur le château de Menditte

nous avons reçu de l'actuel héritier du domaine, M. Charles de Berterèche de Menditte, une suite 

de notes généalogiques du plus haut intérêt. Les limites imposées par M. Nogaret lui même à son 

ouvrage sur les Châteaux Historiques du Pays Basque ne nous en permettent pas la reproduction 

intégrale. Nous croyons cependant utile et profitable d'en extraire plusieurs passages, qui 

complètent ou rectifient l'étude un peu brève de notre regretté collaborateur et ami.


Philippe Veyrin.



Dans une requête adressée en 1698, par Charles de Berterreche, écuyer, pour qu'il lui fut délivré un certificat attestant l'ancienneté de sa famille, il a été attesté que :


"La famille de Berterreche est d'une noblesse aussi ancienne que pas une autre de toutes celles du présent pays de Soule, qu'elle se trouve énoncée dans les titres et documents les plus anciens, et singulièrement dans l'ancien censier du présent pays qui est écrit en lettres gothiques ; qu'elle jouit actuellement et a joui de tout temps et mémoire perdue de tous les attributs et prééminence, prérogatives et privilèges dont les autres maisons les plus qualifiées du pays sont en possession ; qu'en outre, tous ses membres ont toujours fait profession de la religion catholique, apostolique et romaine et qu'on n'a jamais ouï dire qu'aucun ait jamais professé une autre religion."



L'ancienneté de la famille semble remonter plus haut que Raymond Guilhem de Berterreche qui fut présent, comme le mentionne M. Nogaret, à une assemblée de la noblesse de Soule, tenue le 27 mai 1327.



Effectivement, un Bernard, chapelain de Menditte, figure comme témoin dans un compromis passé le 2 Février 1297, entre Marguerite, comtesse de Foix, d'une part, et dame de Miramonde, vicomtesse de Mauléon d'autre part, au sujet des frontières du pays de Béarn et du pays de Soule.



La filiation suivie commence non pas avec Arnaud-Sanz qui figure dans un acte du 11 Août 1454, mais une génération plus haut, avec Sanz de Berterreche de Menditte qui, d'après une enquête de 1486, vivait encore en 1451.



 

"Noble homme" Ramonet, seigneur de Berterreche de Menditte, assista aux Etats Généraux de 1463 et de 1477. Fidèle lieutenant du comte de Gramont, il fut mêlé de près à la querelle des factions de Luxe et de Gramont qui pendant deux siècles ensanglanta le pays basque. Son fils, Pierre, alias Petrissantz, archer des Ordonnances du Roi, fut d'ailleurs traîtreusement assassiné par les partisans du baron de Luxe "a un treyt de baliste de la maison de Berterreche à Menditte". Ce meurtre, commis vers 1493, ne doit pas être confondu avec celui d'un Berterech de Larrau assassiné lui aussi près d'Etchebar à peu près à la même époque et qui a inspiré la plus ancienne et la plus belle légende poétique du pays de Soule.



Gratian de Berterreche, né en 1490, figure au nombre des onze gentilhommes de guerre de morte-paye, dont s'entourait Jean de Tartas, gouverneur et capitaine châtelain de Mauléon.



Quand l'arrière petite-fille de Gratian, Marie de Poyanne, héritière de la maison de Berterreche, épousa le 1er juillet 1576 Pierre du Domecq d'Ossas, il fut stipulé au contrat que, suivant l'antique coutume de Soule, les enfants qui naîtraient de cette union porteraient le nom et les armes de Berterreche de Menditte.



C'est alors qu'on écartela le blason qui depuis lors porte : "Ecartelé aux 1 et 4 d'azur à la couleuvre d'argent qui est du Domecq d'Ossas, et aux 2 et 3 d'or au dragon ailé de sinople qui est de Berterreche de Menditte".



Charles de Berterreche, écuyer figure dans de nombreuses assemblées des seigneurs de Soule, entre autres celles des 2 Juillet 1628 et le 1er Juillet 1629.



Deux de ses fils, l'aîné Laurent et Tristan l'un des cadets embrassèrent la carrière des armes. En 1630 ils étaient officiers au régiment des gardes. En 1638 ils combattent au siège de Fontarabie. En 1647 nous les retrouvons en Flandre, sous les ordres du Maréchal de Gassion.



Charles fils de Laurent, fut capitaine des milices de Soule. En 1686, il est chargé par le marquis de Boufflers de faire la carte en relief des Pyrénées depuis Sarrance jusqu'à Jaca. A cette occasion, il écrivit au roi Louis XIV et termine cette lettre en se permettant de donner des conseils sur la façon dont devait être modifié le système de défense de la Vallée de Soule.



Le 27 Janvier 1696, il fut désigné par l'assemblée de la noblesse de Soule pour être député auprès de l'Intendant de Guyenne, afin d'obtenir une exemption de capitation pour la vicomté.



Passionné pour la chasse, Charles avait une chapelle portative, dans laquelle un chapelain venait lui célébrer la messe, quand il se rendait à ses palombières de Burtheguy près de Larrau. Le permis de célébration délivré par l'évêque d'Oloron était valable pour deux ans. Les archives familiales en conservent plusieurs datant de la période 1681-1718.



Des sept enfants de Charles, deux, Arnaud-Jean, l'aîné et Dominique, le chevalier, entrèrent dans l'armée navale, l'un sur La Syrène, l'autre à bord de L'Illustre.



Arnaud-Jean entra ensuite dans les gardes marines à Rochefort. Dominique partit pour Saint-Domingue où il commanda une compagnie franche à Lesterre, puis le colonel lui fit avoir "la colonne des milices du pays avec rang des capitaines des compagnies détachées de la marine", mission qui, d'après le ministre, ne pouvait être confiée qu'à un homme de mérite reconnu et qui puisse s'y maintenir aves honneur. Il mourut à Saint-Domingue où il s'était marié.



Un troisième frère Pierre, qui se faisait appeler de Berterreche-Gestas fut officier et alla en Flandres. C'est le fils de ce dernier, Charles de la branche cadette de Berterèche-Gestas, qui devint chef de famille en 1753, à l'extinction de la branche aînée. En 1747 il était capitaine des milices de Soule au régiment de Navarrenx.



Fils unique du précédent, Marc-Charles est le dernier des Berterèche de Menditte ayant vécu sous l'Ancien Régime. Né en Mars 1760, il alla faire son droit à Paris et fut reçu avocat au Parlement. Nous le retrouvons cependant capitaine au régiment national de Soule en 1788.



Le 18 Mars 1789, Marc-Charles figure dans le procès-verbal de l'Assemblée des Trois Ordres de la Chatellenie royale de Soule. Le 14 Juillet 1790 il assiste à la Fédération en qualité de Syndic général de la noblesse du Pays de Soule, ainsi que l'atteste le certificat qui lui fut délivré par le maire de Paris.



Revenu à Menditte la même année, à la suite de son mariage, il connut bientôt des moments difficiles. Considéré comme suspect sous la Terreur, il fut emprisonné au Château-Fort de Mauléon, dans la tour des oubliettes. Il fut rendu à la liberté par l'arrêté pris aux séances du 5, 8 et 11 frimaire An II du Comité de Surveillance de Mauléon.



pays basque autrefois château
CHÂTEAU-FORT MAULEON SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Sa fidélité au Roi reçut sa récompense sous la Restauration. Après la chute de l'Empire, Louis XVIII lui conféra l'ordre du Lys, réservé aux plus dévoués partisans de la royauté. Un portait de la famille royale était joint au brevet qui lui fut remis."







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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