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jeudi 31 mars 2022

LE QUARTIER SAINT-ESPRIT DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE DE 1789 À 1823 (première partie)

LE QUARTIER SAINT-ESPRIT DE BAYONNE.


Pendant la Révolution française, Saint-Esprit devient une commune libre et reçoit, en 1793, le nom de Jean-Jacques Rousseau.




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PLACE SAINT-ESPRIT BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 5 

janvier 1933, sous la plume de René Bayland :



"Quelques bribes de l'Histoire de Bayonne.



Saint-Esprit de 1789 à 1823.



Que Saint-Esprit ait joué un rôle important dans la Révolution bayonnaise, tous les vieux Bayonnais s’en souviennent fort bien. Les éléments jacobins qui s'y trouvaient se recrutèrent en partie dans l'élément israélite qui s'y était fixé ; une vieille tradition locale rattache même à cette conjonction la dévastation de notre cathédrale désaffectée le 30 novembre 1793. Les Juifs jacobins s'en prirent aussi à ceux de leurs compatriotes restés attachés au "fanatisme". Bref, c'est une très curieuse histoire que celle de la Révolution à Saint-Esprit, débaptisé comme de juste et s'appelant Jean-Jacques Rousseau. Seulement, la plupart des documents ont disparu par le feu. Voici qu’un heureux hasard vient de nous en apporter quelques bribes. Empressons-nous d'utiliser ces trouvailles qui concernent l’un des plus sympathiques quartiers de notre ville.



Les éléments révolutionnaires se groupèrent dans une importante Société populaire qui, selon la marche ascendante de la Révolution, changea deux fois de nom : encore "Société des Amis de la Constitution" en 1791, elle était en 1792 le "Club des Amis de la Liberté et de l'Egalité", pour devenir en l’an II "la Société montagnarde de J.-J. Rousseau" : comme de juste, elle avait alors pour émanation un redoutable Comité de surveillance, ou Comité révolutionnaire. 



Bien vainement, le Club des Feuillants avait, de Paris, essayé de retenir les sociétés locales dans son giron : "Amis ardents de la liberté (et non de la licence immodérée), nous voulons vivre avec elle ou mourir sous ses ruines, rester fidèles aux principes constitutionnels, sans lesquels il n'est plus ni propriété ni sûreté publique." Le président La Valette avait signé, et aussi le secrétaire Feydel, Poncet, Simon de Troyes, Ch. Lameth, Victor Broglie. Ces modérés, ces royalistes constitutionnels étaient dépassés par la marche de cette Révolution qu’ils avaient déclenchée : Saint-Esprit ne les écouta pas (2 septembre 1791). 



La jonction de Saint Esprit à Saint-Etienne avait été décrétée par la Constituante : il n'y avait plus qu'une seule commune en deux sections, qui finalement fut rattachée au département des Landes. Tel fut l'objet de deux actes du Comité de constitution de l'Assemblée nationale, signés Target, Le Chapelier, Demeunier (Talleyrand), l'évêque d'Autun, en date du 17 mars et du 27 avril 1791. se prononçant, l'un sur la jonction désirée, l'autre sur une demande d'emprunt formulée. Est-ce pour ce motif que le 26 juillet, et en signe de joie, Baptiste Bégué voulait faire une course de bœufs place Saint-Esprit ? Le 14 novembre 1790, la nouvelle municipalité de la nouvelle commune était constituée ; le 13 novembre 1791, un an plus tard, eurent lieu de nouvelles élections ; en 1792, on élit juge de paix, assesseurs, huissiers ; le 26 août 1792, dix-huit électeurs, désignés par l’Assemblée primaire des électeurs, partaient pour Saint-Sever afin d’aller élire au second degré les députés à la Convention. Ce qui n'empêchait, pas le 15 janvier 1793 la section de Saint-Etienne d'attaquer certaines élections. Mais la fusion de Saint-Etienne et Saint-Esprit réalisait le vœu de multiples adresses qui se succédaient depuis 1789. 



JEAN-NICOLAS DEMEUNIER



Ajoutons que le 12 mars 1791 les officiers municipaux de la nouvelle commune unie divisent son territoire en deux sections : le bourg Saint-Etienne et Saint-Esprit. Nous avons aussi divers rôles de la garde nationale et de ses officiers élus. De son côté, le 23 mal 1791, le citoyen Nanteuil voulait créer un service de diligences de Bayonne à Toulouse. Recueillons aussi le nom de ce personnage important qu'est le procureur-syndic de la commune : il s’appelle Cassoulet le 21 novembre 1791.



Durant cette période de la royauté constitutionnelle, l’on s'occupe de faire retomber le poids de l'impôt sur "les ci-devant privilégiés" ; ceux de Saint-Etienne sont compris dans un rôle supplémentaire de la "capitation" qui nous apprend que le Moulin-Neuf appartenait à l’Hôpital des Pèlerins ; en 1791-92, on lèvera la contribution patriotique, en attendant en 1793 les joies de l'emprunt forcé et la taxe des riches. 



Mais la question des biens d'Eglise de venus biens nationaux et la question du clergé réfractaire passent au premier plan. Dès le 18 août 1790, on veut obliger le curé de Saint Etienne, Pelport, à résider à Saint-Esprit : l'affaire se termine par la nomination de Tachoires comme curé constitutionnel. Bien mieux, en 1791, c’est le propre évêque constitutionnel du nouveau diocèse, le fameux Sanadon, et son vicaire général, Auguste Sorde, qui demandent par lettre à être admis comme membres de la Société Populaire de Saint-Esprit ! Le 27 juillet 1791, défense était faite aux communautés religieuses de sonner les cloches. 



La liste des biens nationaux nous apprend divers renseignements de second ordre : la chapelle (commanderie) de Saint-Jean de Jérusalem, ordre de Malte, était contiguë à la maison du sieur Jean Laforcade. L'Hôpital Saint-Sauveur ne possède pas seulement le Moulin-Neuf, mais encore une prairie à Arrauts ; le chapitre a trois maisons rue des Graouillats, vendues aux citoyens Laforcade et Desclaux. L'abbaye de Saint-Bernard avait sept métairies à la date du 16 mai 1791 : Laborde, Jarnéguy, le Trouilh, Tournos, Campagnet, Le Cléron, Gayerres. Les biens du couvent sont adjugés à Casenove, au Bastet, près Bayound. D'autre part de la commanderie Saint-Jean. relevaient pécuniairement et religieusement. Saint-Jean d'Etchard, Sames, Saugnac, Arzelt, Saint-Jean de Mimbaste, Suhas, Labatut, Luglon et Cornalis, Ronsac, Saint-Jean de Marrac, Bénesse. 



Quant aux Juifs de Saint-Esprit la Constituante a fait d'eux des citoyens français : dès le 21 décembre 1790, soixante-quatorze d'entre eux pétitionnent pour être portés au rôle des contributions afin d’être citoyens actifs. Quelques mois auparavant, deux lettres du Comité de constitution de l'Assemblée constituante (22 mai-17 juin 1790) invitait "à ne pas molester les Juifs pour le service de la garde nationale". Elles étaient signées Target, Lechapelier, Demeunier, Thouret, Rabaud-Saint-Etienne, Siéyès."



A suivre...










(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)




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