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jeudi 22 septembre 2022

LES PLANTATIONS À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1931 (première partie)

LES PLANTATIONS À HENDAYE EN 1931.


Dès 1909, Henri Martinet a introduit, à Hendaye, des espèces d'eucalyptus et de mimosas, adaptées au climat de la Côte Basque.





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AVENUE DES MIMOSAS HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de 

l'Euzkalerria, le 22 février 1931, sous la plume d'Henri Martinet :


'Le pays basque Touristique et Economique.


Plantations.


Les Eucalyptus.



Nous sommes déjà fixés sur la rusticité de quelques espèces d’Eucalyptus. La plus répandue dans notre région, est l'Eucalyptus globulus, très bel arbre qui garde ses feuilles toute l’année.



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EUCALYPTUS GLOBULUS


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EUCALYPTUS GLOBULUS



Nous savons que dans les situations exposées au nord ou aux vents du large, cette espèce est parfois un peu touchée par les fortes gelées. Ce fut le cas pendant l’hiver 1928-1929 ; mais ce fait n’est pas particulier à notre contrée, car cet Eucalyptus a plus souffert encore sur la Côte d’Azur, où, d’ailleurs, ce même hiver, le thermomètre est descendu plus bas que sur la Côte Basque. Aussi, beaucoup de sujets durent-ils être fortement rabattus ; mais, lorsque le fait se produit, là comme ici, le dégât se borne à quelques rameaux gelés, que l'on coupe au printemps, dommage qui est vite réparé, grâce à la puissance de végétation de cette espèce qui, on le sait, se développe très rapidement et devient, en quelques années, un arbre de 6 à 8 mètres de hauteur pour atteindre de 10 à 12 mètres lorsqu’il est complètement adulte.



Il est inutile, lorsque l’on veut planter des Eucalyptus, de rechercher des exemplaires déjà forts, comme on le fait généralement dans les jardins, pour les essences ordinaires. En effet, plus l'Eucalyptus est grand, plus sa reprise est difficile et douteuse. D’ailleurs, un jeune sujet planté lorsqu’il a 1 mètre ou 1 m. 50 de hauteur atteint facilement 3 à 4 mètres au bout de deux ans. Cette remarque s’applique à toutes les espèces d’Eucalyptus, et, soit dit en passant, également à tous les Mimosas.



L'Eucalyptus leucoxylon et l'Eucalyptus populifolia sont au moins aussi rustiques, sinon plus que l'E. globulus. J’en ai chez moi, à Hendaye, des exemplaires qui sont de beaux arbres, plantés il y a 21 ans, et qui ont par conséquent, résisté à tous les hivers. Toutefois, ils ont été un peu atteints par les gelées de l’hiver 1928-1929. L’extrémité des branches a été gelée et rabattue ; mais, dès le premier printemps, de nombreuses pousses surgirent de partout, et, au cours de l’été, il n’y paraissait déjà plus.



Nous avons donc, pour ces 3 espèces, une certitude de rusticité et nous pouvons largement les utiliser, dans toutes les plantations, aussi bien urbaines, que rurales, avec l’avantage qu’offrent ces arbres de rester verts toute l’année.



Je n’ai voulu indiquer comme absolument rustiques que ces trois espèces, que j’ai expérimentées, agissant en cela avec la prudence que les médecins sérieux apportent à la publication de leurs découvertes.



Mais les espèces dont les noms vont suivre se manifesteront très probablement rustiques, surtout dans les situations abritées et bien exposées au soleil. Il serait donc utile que les horticulteurs, le Syndicat de reboisement, tous les amateurs, en fissent l'essai dans leurs jardins ou leurs cultures se rendissent compte, par la suite, de leurs expériences. C’est ainsi que notre flore pourra s’enrichir de nouvelles essences : melanophloya, rostrata, resinifera, robusta (qui, malgré son nom, est peut-être un des moins rustiques), urnigera (qui reste en buisson), botrioides, amygdalina, coriacea, et aussi quelques nouveaux hybrides que l'on peut se procurer chez les horticulteurs de la Côte d’Azur.



Les Mimosas.



Le nom scientifique des arbres que l’on appelle vulgairement "Mimosas", est Acacia, ce qui prête parfois à confusion pour les personnes non initiées, qui confondent avec notre acacia commun, lequel appartient, lui, à une toute autre famille et s’appelle en réalité Robinia pseudo-acacia.



Le plus populaire des Mimosas est l’espèce Acacia dealbata, qui se couvre, en hiver et au printemps, de ces jolies grappes de fleurs jaunes odorantes qui font la joie des maîtresses de maison. Il en existe pas mal de sujets sur la côte basque, mais ils devraient être infiniment plus répandus. Ils pourraient même être exploités pour la vente de leurs fleurs, comme on le fait dans l’autre Midi.



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ACACIA DEALBATA



On le trouve facilement chez tous les horticulteurs de notre région, mais sous deux formes différentes : soit franc de pied, soit greffé sur une autre espèce.



L'Acacia dealbata appartient, en effet, à la série des végétaux dits "calcifuges", c’est-à-dire qui ont horreur du calcaire. Le fait est bien connu sur la Côte d'Azur, où cette espèce peut être cultivée franc de pied dans l’Estérel, par exemple, dont le sol est granitique, tandis que les mêmes sujets plantés à Nice ou à Monte Carlo y végètent péniblement et deviennent vite chlorotiques.



C'est pourquoi, dans les terrains calcaires, il ne faut planter que des sujets greffés au ras du sol sur une autre espèce de Mimosa dite "calcicole", c’est-à-dire aimant le calcaire.



On en conclura donc que dans les sables des Landes, dans les grès, les terrains schisteux ou granitiques, on peut planter avec succès des sujets francs de pied, tandis que dans le pays basque, où le sol est généralement argilo-calcaire, il est préférable de n’utiliser que les sujets greffés, dont tous les bons horticulteurs sont approvisionnés.



Il existe plusieurs variétés de l’Acacia dealbata, recommandables pour leur feuillage bleuté, très ornemental où leur rusticité plus grande. On peut les planter à coup sûr.



Parmi les autres espèces rustiques, je recommanderai principalement l’Acacia floribunda, l'Acacia trinervis qui fleurissent l’été et l’Acacia melanoxylon.



Dès 1909, j'ai introduit ces trois espèces à Hendaye, où elles ont parfaitement résisté à tous les hivers. Elles ont bien, il est vrai, un peu souffert pendant l’hiver 1928-1929, l’extrémité des branches ayant été gelée ; mais elles sont vite reparties et quelques mois après les arbres étaient couverts d’une nouvelle parure.



L’Acacia melanoxylon mérite tout particulièrement d’être planté en grand, non seulement dans tous les jardins, mais aussi sur les avenues. Cet arbre ne se recommande pas par sa fleur, qui est insignifiante, mais par son beau feuillage vert et dense qui en fait un bel arbre d’alignement, ainsi qu’on peut le constater dans deux avenues d’Hendaye-Plage, où il en a été planté un certain nombre, il y a une vingtaine d’années.



Parmi les autres espèces d’Acacia, dont l’essai doit être tenté et dont la rusticité, surtout dans des expositions abritées et ensoleillées, s’affirmera, sans doute, je citerai les suivantes : Beleyana, cyanophylla, petiolaris et bien d’autres encore."



A suivre...






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