LA MODE SUR LA CÔTE BASQUE EN 1930
LA MODE SUR LA CÔTE BASQUE EN 1930.
Dans les années 1930, la Côte Basque est à la mode, pour la "jet set" , au même titre que Deauville ou Cannes.
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MODE JUILLET 1930 |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 13
juillet 1930 :
"La Mode sur la côte basque.
Les trois-pièces.
Il est des modèles en mode qui une fois adoptés demeurent sympathiques toujours. Car on a beau dire que les femmes sont frivoles, elles savent tout de même bien discerner ce qui leur sied et ce qui est commode à porter, malgré toutes les séductions dont peuvent se parer les excentricités nouvelles.
Le trois-pièces est le modèle auquel on revient toujours et en toutes saisons. Nous le retrouvons avec plaisir cet été parce qu’il nous permet toutes les transformations dont se réjouit d’avance notre coquetterie. Avec un seul costume et quelques blouses, nous savons que nous serons toujours pimpantes à souhait et sous de nouvelles armes !
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MODE JUILLET 1930 |
Le trois-pièces se fait cette saison avec différents vêtements aussi. Nous avons l’embarras du choix entre le cardigan, qui est une veste sans manches, avec la courte cape, plus ou moins originalement coupée et mouvementée, avec le boléro, la veste, voire même la cape-écharpe et la jaquette. Que voilà des aspects à donner à un costume, pour peu que, parmi ces vêtements, nous en choisissions deux faciles à combiner et gracieux à porter !
Il en sera de même pour le haut du corps ; nous avons le choix entre le chemisier que l’on enferme dans la ceinture de jupe, la casaque que l’on laisse descendre sur les hanches, le pull-over qui fait sports, le jumper qui est un pull très court et que l’on enferme dans la jupe tout comme un chemisier. Nous avons enfin tous les genres de manches : courtes, mi-courtes, longues et les bras nus qui aident à varier la toilette en son expression.
Avec de tels secours, un seul trois-pièces peut servir à toutes les heures de la journée.
Voici, pour l’après-midi, un trois-pièces dont le haut du corps est fait en crêpe de Chine imprimé ; la jupe et un petit boléro sans manches sont faits en lainage fantaisie marine. Vous changerez l’aspect de ce costume en portant, pour le matin, par exemple, un chemisier en tussor grège ou en toile de soie, en surah blanc. Avec un pull-over en tricot de soie sans manches et votre boléro en guise de cardigan, vous réaliserez une tenue grand sport pour le tennis ou tout autre jeu de plein air.
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MODE JUILLET 1930 |
Vous voyez déjà que ce trois-pièces est du matin, de l’après-midi et de plein air. Miracle qui nous plaît !
Un peu plus classique mais non moins séduisant est cet autre modèle pour lequel nous choisissons la popeline de laine à la jupe et à la petite veste droite. Un chemisier de chine blanc en fait un tailleur net en sa fantaisie coquette.
Mais varions à notre guise les hauts du corps et nous varierons également l’allure de notre costume.
Un modèle plus sports, plus voyage, sera fait en tricot, jersey ou tweed, un des tissus dont se réclame la mode pour les randonnées et les déplacements. La jupe est à plis donnant l’ampleur aux côtés ; la veste est sans manches et changera de genre selon le corsage qui sera porté dessous. Avec le pull ou le gilet sans manches, elle sera grand été. Avec un jumper de flanelle, elle sera commencement d’automne, tenue de voyage, de voiture. Avec une jolie chemisette en organdi, elle sera pimpante. Avec un corsage ou un chemisier blanc, elle prendra une correction sévère. Elle sourira si nous portons un corsage en crêpe de Chine, ou bien en crêpe Georgette, voile, mousseline imprimés, et encore, selon l’impression, petite ou large, floraisons ou motifs minuscules, elle changera de style.
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MODE JUILLET 1930 |
Et pour sacrifier à la vogue de la cape courte, nous ferons une jupe et une pèlerine en tweed. La cape descendra jusqu’aux coudes pour permettre les corsages sans manches, mais avec lesquels on porte des gants montants au coude, ce qui combine de suite une tenue correcte.
Très sobrement, la jupe et le vêtement de ce trois-pièces seront ornés de bandes piquées, et ces bandes qui formeront pattes à leur extrémité porteront un boutonnage que l’on utilisera adroitement. Le boutonnage de la jupe retenant la patte de la pèlerine en avant de manière à donner à l’ensemble, lorsque la pèlerine est fixée, l’apparence correcte d’une robe-manteau.
On changera le chemisier, et ce changement est notre jeu préféré, autant qu’on le voudra.
Les jupes de nos trois-pièces peuvent se faire grand sport pour les excursions et les jeux, il suffit de les combiner sans couture et avec une large croisure devant ou de côté. Un pantalon souple, coupé à leur longueur se portera dessous. C’est tellement la vogue de ces jupes en pagne que je m’en voudrais de ne point vous en dire un mot.
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MODE JUILLET 1930 |
La toilette de voyage.
Voici malles, caisses à chapeaux, valises bouclées ; notre voyageuse n’a plus à s’inquiéter que d’une seule chose, de sa toilette de voyage. Ce n’est pas petite affaire, maintenant que la mode met à notre service collet, cape, boléro, paletot, trois-quarts, manteau long, etc. entre toutes ces attractions, il est difficile de choisir ; toutes nous tentent, toutes sont également de mode.
Les tissus destinés à ces robes de voyage sont presque classiques : c’est le jersey tweed chic, c’est le pied de poule, c’est le damier, c’est le lainage pointillé ; c’est, si la saison est chaude, le gros shantung ou le gros crêpe.
Pour ce modèle on peut avoir le tailleur fait d’une robe droite et d’un trois-quarts, ou simplement le tailleur jaquette et la blouse fantaisie. Souvent la cape s’ajoute, complète un ensemble, et nous voyons des tailleurs avec jaquette s’enrichir d’un paletot trois-quarts et d’une grande cape souple. Ces ensembles sont surtout destinés à l’auto, alors que le voyage est par route.
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MODE JUILLET 1930 |
Pour le train, on préfère la robe simple et le manteau ; mais la robe même en lainage n’a point allure sévère, car elle s’éclaire à l’encolure d’une vision blanche, figurée par un col, un plastron, un jabot en piqué gaufré ou en linon. Souvent, à cette gaîté du col s’ajoute celle de parements en même lingerie, ce qui donne aspect très paré au moindre petit tailleur de voyage.
Le manteau ? La plupart du temps, il s’embellit d’un collet formant raglan, fichu en pointe, boléro triple, carrick ; d’un pan figurant boléro dans le dos. Beaucoup de manteaux confondent empiècement et manche, c’est-à-dire que l’empiècement du manteau est incrusté devant et dans le dos de la robe, faisant sur les bras deux courts mancherons mouvementés en collet. Ces manteaux se portent tout aussi bien sur une robe en même lainage que sur une robe de tussor ou de shantung, qu’il sera bon de prendre de même ton.
Les à-côtés.
Pour le voyage, préférons-nous le costume tailleur ? Reportons notre coquetterie sur la blouse, mais que cette coquetterie soit bien comprise.
Pour que la chemisette soit correcte, elle aura une façon simple, dite chemisier ; elle sera en toile de soie, en linon, en linon fileté. La ceinture sera en même tissu que la robe, souvent même fixée par des boutons au corsage. Cette simplicité ne nous empêchera pas d’avoir des boutons riches et doubles en émail, pour clore le devant du chemisier et le bas des manches. Un petit col rabattu ornera l’encolure. Nous pourrons accompagner cette blouse d’un pull-over sans manches, en même tissu que la jupe, que nous glisserons sous la jaquette à l’heure où nous aurons besoin un vêtement plus chaud.
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MODE JUILLET 1930 |
Les chapeaux sont d’amusants bérets en tissu comme la robe, ou en chenille et en paille mélangées. Les modistes ne savent plus où donner de la tête à propos de ces réassortiments et s’affolent en voyant les nombreux échantillons que leur confient leurs clientes pour la fabrication de leurs chapeaux de voyage.
Bien entendu, le sac suit l’exemple ; il est en tissu comme le manteau, de forme portefeuille. Il peut y avoir parfois un rapport entre la blouse et la doublure du manteau ou de la jaquette, ceux-ci étant de même tissu et de même couleur. On aime surtout, pour ces assortiments, les teintes beige et cerise.
Quelques fourrures viennent parfois réchauffer l’encolure d’un manteau ou d’une cape ; mais, pour cette fourrure d’été, on veut surtout de la fourrure plate ou de la fourrure rasée.
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MODE JUILLET 1930 |
L’agneau, le veau, le gaïac, l’hermine teinte, la taupe décolorée, sont très recherchés. Certaines, de ton uni, sont retouchées de motifs d’autres nuances faisant ainsi des pelages inconnus."
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