LA RIVALITÉ ENTRE HENDAYE ET URRUGNE AU 19ÈME SIÈCLE.
Cette rivalité, entre les deux communes du Labourd, Urrugne et Hendaye existent depuis plusieurs siècles.
Voici ce que rapporta à ce sujet Georges Langlois, dans son livre La véritable histoire de Hendaye-
Plage, en 1931 :
"...Urrugne contre Hendaye.
En 1830, la commune d’Urrugne, très étendue, et qui a conservé de nos jours encore une superficie considérable, manifestait néanmoins des velléités d’accroissement territorial. Elle avait mis dans ses projets, en poussant une pointe à l’Ouest et l’autre au Nord, d’encercler Hendaye en ne lui laissant d’abord que ses yeux pour pleurer. La manœuvre se serait terminée en refermant les deux mâchoires de la tenaille et en absorbant les 33 hectares auxquels Hendaye en était réduit. Pour un particulier, 33 hectares constituent une superficie respectable, mais infime pour une commune.
Après s'être vu disputer son territoire par la nation voisine, Hendaye allait être obligée de se défendre "inguibus et rostro" pour se maintenir dans son intégrité. Mais quelle était donc faible ! Il sera facile de s’en rendre compte en examinant son budget de l'époque : 1 074 francs de recettes et, naturellement, un chiffre identique de dépenses.
On croit rêver. C’est le temps le bon vieux temps — comme disent encore les bonnes gens, où le maître d’école recevait 200 fr. d’appointements annuels avec 50 fr. d’indemnité de logement, le secrétaire de mairie 100 fr., le desservant 100 fr., le garde-champêtre-messager 20 fr. et où un crédit annuel de 10 fr. était ouvert pour les fêtes publiques. Le temps où les centimes additionnels à la contribution foncière produisaient en tout et pour tout dans la commune la somme de 7 fr 30 ! Et que de vieux noms Hendayais on retrouve dans la composition du Conseil Municipal de ce temps-là : Durruty (maire), Barrieu, Hiribarren, Ansoborlo, Gorsabal, Etcheverry, etc.
CARTE D'URRUGNE 1887 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Or, pour répondre à une lettre du Sous-Préfet de Bayonne et à un rapport du Directeur Départemental des contributions directes, voici ce que décide le Conseil Municipal :
1° Dans aucun cas, le commune d’Hendaye ne pourra être unie à celle d’Urrugne.
2° Les terres des Joncaux et d’Izpetia ne seront pas non plus détachées de la juridiction communale sous le simple prétexte de l’établissement du cadastre.
"Vu les motifs puissants qui nous en autorisent, ces terres, crées par nous, furent concédées par notre monarque Louis XIV en récompense de la délivrance de la Rochelle par les seuls habitants de Hendaye (haut fait à prendre en considération) ; que d'ailleurs la commune d’Urrugne qui a 6 000 hectares de surface pourrait sans inconvénient quelconque faire en faveur de Hendaye un abandon d’une étendue peu considérable de terrain, tel que la portée droite du chemin qui conduit de Hendaye au port de Béhoby (sic). Dans ce cas, nos Joncaux et ceux d’Izpeta se trouveraient dans notre juridiction et nous n’aurions pas le mal au cœur de voir (nous qui n’avons presque rien) donner de notre terrain à une commune qui en a plus qu’il ne lui en faut. Le Conseil Municipal à l’honneur de prier Monsieur le Préfet de prendre en considération les motifs ci-dessus et d’avoir compassion d’une commune qui, depuis l’époque funeste de la révolution a toujours été écrasée sous les besoins les plus pressants et n’a l’air de vouloir renaître que depuis que la navigation à Terre-Neuve a recommencé."
Terre-Neuve, Hendaye ! Mais ceci est une autre histoire.
Hendaye n'eût pas satisfaction.
CARTE D'HENDAYE 1887 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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