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dimanche 23 mai 2021

UN CENTRE DE JEUNESSE À CIBOURE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1942

UN CENTRE DE JEUNESSE À CIBOURE EN 1942.


Dès 1940, le régime de Vichy s'intéresse à la jeunesse, en essayant de l'endoctriner et de la contrôler.




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AFFICHE DE PROPAGANDE REGIME DE VICHY 1941



A partir de l'armistice du 22 juin 1940, le régime de Vichy a eu une politique activiste visant à 

former une jeunesse "pro-Maréchal".





En effet, la jeunesse française a été dénoncée par Vichy comme étant décadente et de ce fait, 

elle a été au centre des préoccupations du gouvernement qui voyait en elle le pilier de la France 

nouvelle.




La prolifération des organisations de jeunesse à la gloire du Maréchal ainsi que l'intense 

propagande mise en place témoignent de cette ambition politique : 

Il faut endoctriner et contrôler la jeunesse.




L'exemple le plus significatif de cette entreprise idéologique est sans aucun doute celui des 

Chantiers de la Jeunesse.


Ces Chantiers de jeunesse naissent officiellement le 31 juillet 1940, soit trois semaines seulement 

après le vote par l'Assemblée Nationale des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain le 

10 juillet 1940, après la signature de l'armistice du 22 juin 1940.


Par la loi du 18 janvier 1941,  chaque citoyen masculin français de vingt ans résidant en zone 

libre est obligé d'effectuer un stage de huit mois au sein d'un groupement.

Ainsi, entre 1940 et 1944, près de 400 000 jeunes effectueront ce stage.

Les plus jeunes (moins de 20 ans), eux-aussi, sont tenus de pratiquer des activités sportives et 

de plein-air.




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AFFICHE DU SECRETARIAT GENERAL DE LA JEUNESSE




Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 8 

octobre 1942 :



"La rentrée des classes.



Le Centre de Jeunesse "Eskual-Herria" à Ciboure.



En cette période de rentrée des classes, il nous parait intéressant de dénoncer, à cette place, la qualité de l'enseignement que reçoivent les jeunes filles au Centre de Jeunesse de Ciboure, — établissement intéressant par les résultats déjà acquis, et qui mériterait d’être mieux connu. Les jeunes filles qui y sont admises de 14 à 21 ans sont initiées à la tenue du ménage et apprennent un métier. Ainsi, ces Centres de jeunesse sont devenus des centres de formation professionnelle. Dès que les enfants sont confiées à un personnel de choix qui en assume la surveillance et l’éducation, elles sont soumises à une observation comprenant trois étapes. 



La première est le triage : c'est la période où il s’agit d'étudier la jeune fille sous ses aspects moraux, intellectuels, physiques ; de chercher à connaître ses goûts, ses qualités, ses aptitudes et ses moyens afin de fixer sûrement son orientation. L’on comprend l’importance de cette précaution. 



Après le triage, le préapprentissage. Dès que l'orientation de la jeune fille est fixée, en même temps que l’apprentissage des arts ménagers commence l'éducation professionnelle. 



C’est l’étape décisive qui décidera de son avenir. Rien n’est omis pour permettre à la jeune fille, autant que possible, de réussir dans la vie. 



L’établissement s’intéresse non seulement à elle, mais cherche à connaître la famille dans laquelle elle vit et, désormais, suivra sa protégée dans son évolution physique, morale et dans toutes les manifestations de ses efforts. 



La dernière étape est l’apprentissage du métier choisi. Ainsi les jeunes travailleuses de demain remettront en honneur les vieilles traditions de la besogne bien faite, de l'ouvrage fini et de bon goût. 



Evidemment les métiers qui sont surtout retenus font partie de ceux qu’une femme peut pratiquer seule ou en ménage et sans quitter le foyer : le filet, la coupe-couture, le repassage, le filage et le tissage ont la préférence et doivent l’avoir parce que les jeunes filles sont assurées de trouver emploi dans la ville même.



Déjà, dans les ateliers de coupe-couture et de filet les jeunes apprenties ont une clientèle, ce dont elles sont fières ; les apprenties repasseuses seraient à même de louer leurs services. 



Les recettes du Centre sont ensuite distribuées aux ouvrières d’après un système de points : point travail, point moral. 



Au premier plan du programme figurent les cercles d’étude et les mots d'ordre à formation morale et civique. 



Chaque atelier comporte des cours théoriques et pratiques. Les programmes de chaque activité ont des rapports interdépendants les uns des autres : ainsi les cours de géométrie, de dessin, de coupe théorique ; c’est pour cette raison que les enfants qui fréquentent le Centre de Jeunesse doivent être assidues à ces cours et leurs parents comprendront combien il est important qu’elles assistent a tous.  



Les avantages pour ces jeunes filles sont multiples. Indépendamment de renseignement complet, des soins du docteur et de ceux de l’assistante qu’elles reçoivent, elles sont encouragées au point de vue pécunier. Elles ont une allocation journalière de deux francs et, après trois mois de présence, participent à la répartition des recettes ; quelques-unes ont obtenu des bourses d’entretien. 



A midi, un repas sain et abondant leur est servi. 



Les parents agiront sagement en confiant leurs enfants au centre de jeunesse local. En même temps qu’ils auront pour elles des garanties sérieuses d’avenir, ils témoigneront leur reconnaissance au Maréchal qui s’intéresse avec tendresse à la jeunesse française. Selon son désir qui doit être aussi le nôtre, préparer des générations travailleuses, saines, fortes, généreuses, et bien armées pour la vie est une tâche à laquelle nous devons tous apporter notre contribution, ainsi nous participerons selon nos moyens, au relèvement de notre patrie. 



Les jeunes filles qui veulent se faire inscrire au Centre de Jeunesse de Ciboure doivent s’y prendre dès maintenant, les rentrées ne se faisant que tous les trimestres, pour ne pas gêner la benne marche du programme."



(Source : https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2008-)



 


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