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vendredi 28 mai 2021

LA CORNICHE BASQUE EN LABOURD EN AOÛT 1924

LA CORNICHE BASQUE EN 1924.


Dès 1905, un projet de route parallèle à la route nationale passant par Urrugne et la Croix des Bouquets est envisagé, passant par Socoa et en direction de Hendaye.


pays basque autrefois corniche tramway
TRAMWAY SUR LA CORNICHE URRUGNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta la revue La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 17 août 1924, 

sous la plume d'Henry Martinet :



"La Corniche Basque.



La Côte d’Azur a sa corniche et sa route célèbres. L’Espagne a aussi une route de corniche magnifique, qui se déroule en de gracieuses courbes, dominant et surplombant parfois la mer, entre Zarauz et Zumaya



La Côte Basque attend encore sa corniche, mais elle l’aura certainement bientôt. L'exécution de la première partie de cette voie si nécessaire, celle comprise entre St-Jean-de-Luz et Hendaye, la plus facile d’ailleurs à exécuter, a été, en effet, décidée par le Conseil Général des Basses-Pyrénées dans sa session d’Octobre 1923.



pays basque autrefois corniche
ROUTE DE LA CORNICHE ET PANORAMA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ce projet n’est d’ailleurs pas nouveau, car dès 1905, il avait été mis à l’étude par un des plus distingués ingénieurs en chef des Ponts et Chaussées qu’ait eu à la tête de ses services, le département des Basses-Pyrénées, feu M. Cadart. Celui-ci se rendant compte de la nécessité de créer une route parallèle à la route nationale, dont le trafic bien qu’infiniment moins intense qu’aujourd’hui était déjà surchargé, et constatant la nécessité de desservir une région agricole sur laquelle sont éparses de nombreuses métairies dépourvues de moyens d’accès modernes, avait étudié, avec la collaboration de M. Prié, ingénieur des travaux publics de l’Etat à Saint-Jean-de-Luz, un avant-projet qui consistait à emprunter, sur la plus grande partie du parcours , des chemins vicinaux et ruraux, dont l’existence permettait de créer la nouvelle route avec le minimum de frais. Malheureusement, ou heureusement, le tracé de celle-ci, qui passait à l’intérieur des terres, au fond de vallées encaissées, sans vue sur la mer, ni sur la montagne, ne fut pas reconnu par le Touring Club de France comme présentant un intérêt touristique suffisant pour que le concours financier de notre grande Association Nationale, qui avait été sollicité et était alors considéré comme indispensable, pût lui être acquis. Faute de ce concours, le projet dormit dans les cartons jusqu'au jour où la construction du tramway électrique de la Côte, entre Bayonne, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, ayant été décidée, on se rendit compte que si la route projetée entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, épousait le tracé du tramway, sa construction deviendrait beaucoup plus facile et réalisable, tout en répondant à la nécessité impérieuse de desservir la région agricole.



C’est alors que sur les conseils de mon regretté ami, M. le Sénateur Faisans, je pris, en 1910, l’initiative de saisir le Conseil Général de la question, offrant, au nom de la Foncière de Hendaye et du Sud-Ouest, de contribuer à la réalisation du projet, sous forme d’une subvention en espèces et d’abandon gratuit des terrains nécessaires à la route, sur une longueur de plusieurs kilomètres de son parcours.



Sur le rapport de M. le sénateur Catalogne, le Conseil Général prit cette proposition en considération dans sa session d’Avril 1913.



De son côté, le Touring Club de France, consulté à nouveau, après avoir constaté qu’indépendamment de son caractère économique, la route par son nouveau tracé offrait un réel intérêt touristique, avait promis définitivement son concours et son appui. D’ailleurs, le Touring Club de France, après avoir assuré la création de la route des Alpes, avait mis à l’étude le projet de la grande route des Pyrénées et avait déjà décidé de considérer la nouvelle route projetée, suivant le bord de la mer entre Hendaye et St-Jean-de-Luz, comme l’extrémité Ouest de la route des Pyrénées, ainsi qu’en fait foi le rapport présenté par M. Henri Barrère au nom du Comité de Tourisme en montagne du Touring Club de France, lors de la réunion préparatoire du 25 Octobre 1911. Dans ce rapport, la description générale du tracé débute en effet, ainsi : "La route des Pyrénées partirait du côté de l’Océan, près d’Hendaye, au pont de Béhobie. En attendant la construction de la route de corniche de Hendaye à Saint-Jean-de-Luz, la route suivrait l’itinéraire de la route nationale numéro 10 jusqu’à St-Jean-de-Luz. De là, remontant la vallée de la Nivelle", etc., etc.



pays basque autrefois corniche tramway
ROUTE DE LA CORNICHE TRAMWAY ET AUTOS
URRUGNE D'ANTAN



Fidèle à sa promesse, le Touring Club de France a, depuis lors, prouvé tout l’intérêt qu’il attache au projet en participant pour 30 000 fr. à la construction de la route.



Tout permettait donc d’espérer qu’en 1914 le projet serait définitivement voté et approuvé et que les travaux seraient promptement commencés. Malheureusement, la guerre vint mettre un brusque arrêt à ce beau projet, qui ne put être repris qu’en 1920.



A partir de ce moment, je renouvelai mes démarches auprès du Conseil Général qui, sur un rapport de M. Minier, le regretté Conseiller général du Canton de St-Jean-de-Luz, adopta, à l’unanimité, dans sa session d'Août 1921, la proposition suivante :


Les raisons qui militaient en 1913 en faveur de cette route de corniche, n’ont fait que prendre une force toute nouvelle, car le pont en exécution dont parlait le rapport de M. Catalogne, terminé et ouvert à la circulation, les conditions nouvelles de l’existence qui ont amené un développement énorme et subit du tourisme et de l’autocamionage, s'allient pour rendre la route n° 10, à son approche de la frontière, nettement insuffisante et dangereuse, à certaines époques de l’année surtout. J’ajouterai que cette route de corniche viendrait soulager la route n° 10 au moment on cette même région, indiquée comme point d’aboutissement de la grande touristique Pyrénéenne, commencerait à jouer son rôle.

La Commune de Hendaye, ayant à nouveau émis un vœu relatif à la création de cette route, M. Catalogne et moi-même prions le C. G. de bien vouloir demander à M. le Préfet et à M. l’Ingénieur en chef la mise à l’étude de la création d’une route de corniche St-Jean-de-Luz , nouveau pont Hendaye-Irun, afin que nous puissions, dans une très prochaine session en délibérer, en connaissance de cause ; la Commune d’Hendaye s’engageant par ailleurs, à couvrir les frais occasionnés par cette étude.


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IMPRESSIONNANTE ROUTE DE LA CORNICHE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ainsi qu’il avait été décidé, l’étude du projet d’exécution fut poussée activement par les Services des Ponts et Chaussées et dans sa session d’août 1922, le Conseil Général, sur le rapport de M. Arraut, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui avait succédé à M. Sentilhes lorsque celui-ci, qui s’était de son côté intéressé vivement à ce projet, avait été nommé inspecteur général des Ponts et Chaussées, vota les crédits nécessaires pour la construction de la route. Ce vote fut acquis grâce à l’intervention de M. le Sénateur Catalogne, nommé, après la mort de M. le Sénateur Faisans, Président de la section des travaux publics du Conseil Général, qui multiplia ses démarches au Ministère de l’Intérieur, en vue d’obtenir tant de la part de l’Etat, que du Conseil général, des Communes, des Sociétés intéressées, les crédits nécessaires pour assurer l’exécution du projet.



Celui-ci, s’il avait du être exécuté intégralement, en comprenant tous les élargissements et agrandissements nécessaires aux deux extrémités de la route, c’est-à-dire, de Saint-Jean-de-Luz et le Socoa, d’une part et l’Etablissement de la Ville de Paris et le nouveau pont international sur la Bidassoa, d’autre part, n’aurait pas entraîné, en effet, une dépense moindre de 2 700 000 francs. Comme cette dépense ne pouvait être envisagée dans l’état actuel du budget, il fut convenu que seule la construction de la partie nouvelle de la route serait envisagée pour le moment et que les améliorations des 2 extrémités seraient ajournées à plus tard. C’est ainsi que le projet fut ramené à environ 2 000 000 de francs. Cette dépense ne pouvait encore venir surcharger un seul exercice et il fut décidé que la dépense de la route serait reportée sur 6 exercices, à partir de 1923. Encore, convient-il d’ajouter que les fonds nécessaires ne furent recueillis que grâce à une subvention extraordinaire et à la participation légale de l’Etat, à des subventions du département, des communes de Hendaye, Urrugne, Ciboure, Bidart et Biarritz (les communes de Saint-Jean-de-Luz et Guéthary s’étant abstenues jusqu’ici) et aussi les participations du Touring Club de France, de l’Automobile Club de France et de la Foncière de Hendaye et du Sud Ouest.



Les crédits nécessaires pour la construction des deux premiers tronçons situés entre l’Etablissement de la Ville de Paris à Hendaye et le lieu dit à Ayçabé, ont déjà été votés et on attend de jour en jour la mise en adjudication de ces deux premiers tronçons. Il faut espérer, toutefois, qu’on n’aura pas besoin d’attendre 4 ans pour que cette route, qui sera un des plus beaux joyaux de la côte basque, soit livrée à la circulation, car des offres ont déjà été faites pour que la route soit construite le plus rapidement, sans qu’il en coûte un centime de plus à l’Etat, au Département et aux Communes.



pays basque autrefois corniche
ROUTE DE LA CORNICHE
SOCOA D'ANTAN



Dans un prochain article, je ferai la description complète de ce projet, qui n’est, en quelque sorte, qu’un commencement d’exécution. J’estime, en effet, pour ma part, qu’il sera indispensable de mettre le plus tôt possible, à l’étude la continuation de cette route de corniche entre St-Jean-de-Luz et Biarritz, de façon, non seulement, à mettre en valeur la contrée admirable qui borde la mer, mais encore à soulager le trafic devenu si intense, de la route nationale actuelle."



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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