DÉCOUVERTE DE SEPT DOLMENS NOUVEAUX DANS LE MASSIF DU CHOLDOKOGAÑA À URRUGNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1964 (troisième et dernière partie)
DE NOUVEAUX DOLMENS DÉCOUVERTS À URRUGNE EN 1964.
En 1964, de nouveaux dolmens sont découverts sur la commune d'Urrugne, en Labourd, au Pays Basque.
DOLMEN DE GALBARIO URRUGNE PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta Claude Chauchat, licencié ès lettre, dans le Bulletin du Musée Basque N° 33
de 1966 :
"Sept dolmens nouveaux dans le massif de Xoldokogaña (Urrugne).
Dolmen de Lezante 1.
Situation. Sur le plateau immédiatement au-dessus du filtre de Lezante, sur la rive gauche du ruisseau de ce nom, à 240 mètres d'altitude.
Description. Tumulus circulaire de 8 mètres de diamètre. Il est bien visible parce que très pierreux et non recouvert d'herbe, mais sa hauteur est peu appréciable, probablement 0,50 mètre environ. Il a été récemment augmenté par l'apport de plaquettes de grès sur le côté nord, formant surplomb sur la dalle principale, de manière à ménager un petit abri. Cette dalle principale, côté nord, mesure 1,40 mètre de long sur 0,10 mètre d'épaisseur. La dalle située dans l'angle Est, qui mesure 1 mètre de long, est déjetée par rapport à la chambre ; elle est en direction Est-West, alors que la chambre est orientée WSW-ENE. Entre la dalle Nord et cette dernière, une plaque de grès avait été posée de manière à former un auvent, probablement dans le but précédemment indiqué.
Situation : A 30 mètres au sud-ouest du précédent, sur le même plateau.
Description. Tumulus peu visible, de 0,20 mètre à 0,30 mètre de hauteur et de 5 à 8 mètres de diamètre, au centre duquel on peut voir une douzaine de dalles dépassant de 0,50 mètre au maximum, du tumulus, qui délimitent une chambre d'aspect pentagonal dont le grand axe est dirigé WSW-ENE. La longueur totale de la chambre peut être estimée à 3,50 mètres, et sa largeur maximum à 2 mètres environ. Le montant Sud supporte une grande dalle de plus de 2 mètres de long, 1 mètre de large et 0,30 mètre d'épaisseur maximum qui est certainement un fragment de la table encore en place. A l'intérieur de la chambre, il y a un autre fragment plus petit, à demi enterré.
Nous avons également reconnu des assemblages de pierres paraissant artificiels, en quelques autres endroits. Il est difficile de dire s'il s'agit de dolmens. Nous tenons cependant à les signaler. Nous avons déjà indiqué une dalle seule, près du dolmen d'Usatuita et un tumulus près de celui de Xoldokozelai.
Les autres "monuments" douteux sont les suivants :
— un assemblage de dalles peu saillantes près du sommet de Lumaberde, côté Ouest.
— une dalle seule dépassant de 0,20 mètre environ d'un tumulus à l'extrémité du plateau situé au Nord-Est du Mont du Calvaire.
— un assemblage de dalles peu saillantes affectant la forme d'un polygone régulier de 1 mètre de diamètre, sans trace de tumulus, à Xoldokozelai, à une centaine de mètres à l'Ouest du dolmen.
— un assemblage de dalles assez lâchement disposées affectant la forme d'un carré de 1 mètre de côté environ avec traces de tumulus à une centaine de mètres au SSW du dolmen de Lezante 2, au pied de la pente du mont Urbisi.
Suivant le cas, il peut s'agir soit d'un dolmen détruit, soit d'un ciste funéraire d'une autre époque ou d'un petit dolmen peu visible, ou même d'un foyer ancien, à demi enterré.
Conclusions.
La série de monuments que nous venons de présenter peut être considérée comme assez représentative des dolmens du Pays Basque français, mais également présente certains caractères particuliers qui lui donnent un intérêt supplémentaire :
Dans trois de ces monuments, la table est présente ; dans deux d'entre eux, Xoldokozelai et Lezante 2, elle est probablement en place. Il y a enfin une probabilité raisonnable pour que le tumulus de Xoldokozelai soit un dolmen intact. Rappelons que les dolmens intacts sont une chose assez rare au Pays Basque autant qu'ailleurs, et que dans le Pays Basque français, nous ne connaissions jusqu'à présent que deux grands dolmens de Mendive (Basse-Navarre) qui aient conservé leur table.
La forme de certains d'entre eux est assez remarquable :
Galbario 2 présente tous les caractères d'une allée couverte (sauf précisément la couverture) ; Usatuita paraît être du même type. La chambre polygonale de Lezante 2 est également peu courante dans le Pays Basque français.
L'orientation de ces dolmens paraît assez constante : WSW-ENE, sauf pour Galbario I et Xoldolcozelai. Encore le cas du dolmen de Xoldokozelai est-il particulier, car on peut supposer que la dalle dressée sur le flanc du tumulus n'indique pas le grand axe du dolmen. C'est ce qui se passe à Lezante I où cette dalle est aussi orientée EW, alors que le dolmen est orienté WSW-ENE. Il est possible qu'il en soit de même à Xoldokozelai. Reste donc celui de Galbario I. On peut seulement remarquer qu'il est également légèrement différent à d'autres points de vue. En particulier, il est plus monumental, les dalles sont plus épaisses et il est mieux dégagé du tumulus. Mais ce ne sont là que des différences de style. Seule une étude portant sur un grand nombre de monuments pourra établir la signification de ces différences.
Cette série de 7 dolmens nouveaux dans une région peu étendue et que l'on pourrait croire déjà connue, nous paraît un encouragement à la prospection. De vastes espaces sans mégalithes subsistent encore, qui sont peut-être dus à l'absence de prospection, surtout en Basse-Navarre et en Soule. Il reste donc du travail à faire pour de nombreuses années, même en ne considérant que la prospection. Un seul dolmen, Lapitzeta W., à Sare, a été exploré sans résultat appréciable par J.-M. de Barandiaran et P. Dop et un autre, celui d'Abarratei, a livré, lors de sa destruction, un grattoir et une lame retouchée en silex. C'est peu si l'on considère les résultats obtenus de l'autre côté de la frontière où des dolmens sont fouillés régulièrement depuis de nombreuses années. Ce n'est que par des fouilles nombreuses et soigneuses que les résultats peuvent s'avérer intéressants.
Mais la seule répartition géographique de ces monuments pourra certainement donner des résultats intéressants pour la connaissance des aires d'habitat de leurs constructeurs. De plus, il faut remarquer que les dolmens sont très souvent érigés sur les seuls endroits où l'on peut établir un campement. A notre connaissance, il n'a pas été fait systématiquement de sondages à proximité de chaque dolmen fouillé dans le Pays Basque espagnol. Cependant la probabilité de trouver les restes d'un habitat préhistorique est loin d'être négligeable."
(Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
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