UN DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DES BASSES-PYRÉNÉES PAR PAUL RAYMOND EN 1863 (première partie)
UN DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DES BASSES-PYRÉNÉES EN 1863.
Paul Raymond, né Paul Raymond Lechien, est un archiviste et historien français qui était en poste à Pau, au 19ème siècle et une des principales sources paléographique et lexicographique du Béarnais.
DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DES BASSES-PYRENEES DE PAUL RAYMOND 1863
Voici ce que rapporta à ce sujet Pierre Bayaud, Directeur des Services d'Archives des Basses-
Pyrénées, dans le Bulletin du Musée Basque N° 25-26 en 1964 :
"Le Dictionnaire topographique des Basses-Pyrénées et son auteur l'archiviste Paul Raymond (1833-1878).
Le 30 novembre 1963 était célébré, au Musée Basque de Bayonne, le centenaire de la publication du "Dictionnaire Topographique des Basses-Pyrénées" de Paul Raymond.
Permettez-moi, avant d'aborder cet ouvrage, de donner quelques notes biographiques sur l'auteur et de présenter la chronologie de ses travaux et publications.
I. — La vie de l'auteur.
Paul Raymond Lechien naquit à Belleville (Seine), le 8 septembre 1833. Il était fils de François Lechien et d'Anne-Joséphine-Sophie Vergne. Après les études secondaires à Sainte-Barbe, il entra à l'Ecole des Chartes. Il appartient à la promotion d'archivistes-paléographes du 10 novembre 1857 qui comprenait cinq noms ; sa thèse, restée inédite, était intitulée "Du pillage de la maison et des biens de l'évêque. Ve au XIIIe siècles.
Au début de 1858, Lechien est nommé à Pau archiviste du Département. En 1864 il obtient de la chancellerie la disparition de son patronyme "Lechien" au bénéfice de son second prénom ; désormais il est officiellement "Paul Raymond".
Le 14 avril 1868, il épousa, à Pau, Marie-Françoise-Marguerite-Isabelle Lafitte, fille de feu Ulysse, propriétaire et avocat, et de Laure-Marie Mourot, descendante du juriste palois connu. Il avait comme témoins Eustache-Maur-François Saint-Maur, avocat général près la Cour Impériale, archiviste-paléographe, et Vastin Lespy, professeur au Lycée ; ceux de sa femme étaient Charles Basterreche, ancien receveur général du Département, et Léon Daran, docteur en médecine et conseiller général.
Raymond devait avoir des ressources personnelles, car l'on sait que les traitements des archivistes ont toujours été modestes. L'anecdote suivante, dont on m'a garanti l'exactitude, semblerait le prouver. Raymond se trouvait depuis un long moment debout dans le cabinet préfectoral sans que le Préfet, G. d'Auribeau, prêtât attention à lui. Soudain on entendit piaffer des chevaux dans la cour sur laquelle donnait cette pièce. Le Préfet s'approche de la fenêtre et demande à Raymond : "Savez-vous à qui appartient ce bel attelage ?" — "C'est le mien, Monsieur le Préfet." Aussitôt changement dans l'attitude du haut personnage : "Mais, asseyez-vous donc, cher Monsieur." Et un entretien cordial s'engagea. Un Préfet snob — son patronyme "Guillaume" était devenu "G. d'Auribeau" — ne pouvait qu'avoir de la considération pour un subordonné au standing de vie de riche apparence.
Devenu Secrétaire Général de la Préfecture le 28 décembre 1877, Raymond mourait en fonction le 27 septembre 1878, à 3 h. et quart du matin, dans son domicile privé, 6, rue Mourot, en revenant de Paris ; depuis longtemps malade, il était considéré comme perdu depuis plus d'un mois. Le lendemain, Emile Garet, directeur de "L'Indépendant des Basses-Pyrénées" (journal républicain de Pau), et futur Président du Conseil Général, consacrait au disparu un article qui, sans négliger l'ami politique, rendait pleinement justice à l'érudit :
"Après le 14 décembre 1877, M. Paul Raymond, dont les sentiments républicains étaient aussi sincères que résolus, fut appelé au Secrétariat Général de la Préfecture. Sur ce nouveau théâtre, nous pouvons le dire, il sut déployer les qualités d'un autre ordre dont ses amis seuls possédaient le secret : intelligence prompte des affaires administratives, coup d'œil sûr quant aux hommes et quant aux choses, inébranlable esprit de justice et fermeté non moins inébranlable sur le terrain du devoir, grande modération quant aux idées, mais énergie non moins grande pour la défense des principes dont il avait accepté d'être le serviteur sinon le champion".
Auparavant Garet avait énuméré les nombreux travaux scientifiques de Raymond, rappelé qu'avec son ami Lespy il avait fondé la "Société des Bibliophiles du Béarn", qu'il fut l'un des fondateurs du "Comité de la Bibliothèque Populaire", qu'en 1871 il avait été l'un des principaux promoteurs de la résurrection de la "Société des Sciences, Lettres et Arts, de Pau", en sommeil depuis 1844.
"Levé avec le jour, il travaillait chez lui comme dans ses bureaux. Courbé sur sa table encombrée de pièces, il fournissait journellement une somme de travail considérable. Aussi, chaque année recevait-il de son Ministre les éloges les plus complets. Suivant l'un de ces témoignages officiels, il était en avance sur tous ses collègues — pour la publication des Inventaires —, et le dernier Inspecteur Général qui vint à Pau, il y a deux ans, M. de Rozière, fit sur son compte un rapport qui équivalait à la plus flatteuse des récompenses."
Paul Raymond avait eu trois enfants. J'en ai connu deux. En tournée d'Archives Communales à Castétis, le 28 juin 1943, je rendis visite à l'aînée, Mme Barbey, née à Pau le 4 février 1869. Cette septuagénaire très distinguée, de haute taille, me fit le meilleur accueil. La maison familiale étant transformée en école ménagère depuis 1941, Mme Barbey logeait dans l'ancienne orangerie voisine. Malgré ses maigres ressources, elle fit don aux Archives des Basses-Pyrénées, le 29 septembre 1947, de 600 volumes ; il y avait là un incunable parisien de 1481, "Liber sextus decretalium", acheté 1 fr. 25 en décembre 1852 ; 13 in-folio des "Ordonnances des Rois de France" ; de nombreux volumes de mémoires et chroniques publiés par la "Société de l'Histoire de France". Son frère eut deux fils ; l'un qui faisait partie de l'armée Juin, fut tué au pied du Mont-Cassin en 1944.
II. — Répertoire Bibliographique.
L'œuvre de Raymond est énorme, et l'on se demande comment, en 20 ans, un homme a pu analyser et inventorier un si grand nombre de documents, et faire un tel nombre de publications.
1859 — 1. "Nouvelles des affaires de France, 1521" (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, pp. 369-380).
1860 — 1. Pièces sur l'hôtel de Clisson. (Loc. cit., pp. 447-454.)
1863 — 1. "Dictionnaire Topo graphique des Basses-Pyrénées." (Nous y reviendrons ci-après.)
2. Tome I des Inventaires-Sommaires des Archives des Basses-Pyrénées.
1865 — 1. Tome III des Inventaires-Sommaires : Archives Civiles, Série C. et D.
2. "Enquête du Prévôt de Paris sur l'assassinat de Louis, duc d'Orléans, 1407".
1866 — 1. "Notice sur une mosaïque placée dans la grande abside de la cathédrale de Lescar."
2. (1866 à 1869). "Notes extraites des comptes de Jeanne d'Albret et de ses enfants, 1556-1608."
1867 — 1. Tome IV des Inventaires-Sommaires.
2. "Une lettre de Gaston Phoebus à Jean III comte d'Armagnac."
3. "Dolmen et cromlechs situés dans la Vallée d'Ossau."
1868 — 1. "De l'origine d'Arnaud de Moles, auteur des verrières de Sainte-Marie d'Auch".
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