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mardi 28 juillet 2020

SUR LA RHUNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN DÉCEMBRE 1927 (première partie)


LA RHUNE EN 1927.


La Rhune (Larrun en Basque) est une montagne de 900 mètres d'altitude, située dans la chaîne des Pyrénées, en Labourd, au Pays Basque.


pays basque autrefois rhune
TABLE D'ORIENTATION SOMMET LA RHUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le massif de la Rhune est traversé par la ligne de frontière franco-espagnole.



Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 12 décembre 

1927 :



"Reboisement et aménagement. 

Sur la Rhune.

Il ne s’agit pas seulement, dit M. Rocq, président du Syndicat du reboisement du Pays Basque, de reboiser mais de réaliser un ensemble de bois et de prairies assurant à la fois la protection des terres, la régularisation des ruissellements et l’augmentation consécutive des pacages.

Des raisons de courtoisie nous ont empêchés jusqu’ici d’exposer le programme et le but de l’œuvre entreprise sur la Rhune par le Syndicat, d’accord avec l’Administration des Eaux et Forêts, le Conseil Général, les Conseils municipaux de Sare et d’Ascain, la Compagnie des Voies Ferrées Départementales du Midi, certains propriétaires et les bergers. 

Nous devions attendre l’approbation de M. le Directeur Général des Eaux et Forêts ; elle nous a été notifiée officiellement le 2 décembre. 




pays basque 1900
CHEMIN DE LA RHUNE SOUS LA CASCADE
PAYS BASQUE AUTREFOIS

Pendant ce temps, bien des bruits inexacts ou tendancieux ont couru. 


Voici les faits : 


Au printemps dernier, la Compagnie des Voies Ferrées Départementales du Midi ou plutôt son Directeur, M. Viala, avait exprimé le désir d’améliorer le site de la Rhune en y créant des boqueteaux. 


Il apparut vite qu’il y avait là la possibilité d’exécuter une œuvre plus générale de reboisement ayant un caractère unique de propagande et grâce à l’appui des V.F.D.M. des facilités particulières d’exécution. 


Il faut insister sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement de reboiser la Rhune, mais de l’aménager, c’est-à-dire d’y réaliser un ensemble de bois et de prairies assurant à la fois la protection des terres, la régularisation des ruissellements, l’augmentation consécutive des pacages, tant par la création de prairies d’alpage que par leur maintien durant l’été, grâce aux zones boisées intermédiaires. 


Les brebis elles-mêmes ont besoin du couvert des arbres durant les heures torrides de l’été et actuellement, pour chercher à fuir le soleil qui les fait souffrir, les troupeaux tournent autour de la montagne pour finir par se rassembler en groupes serrés, toutes les têtes tendues vers le sol. 


D’ailleurs, la Rhune a été boisée. Dans ses parties supérieures, elle était couverte de hêtres et de chênes tauzins ; plus bas, le châtaignier dominait. On possède un document disant que sous la Révolution, lors de l'attaque du fortin couronnant le sommet, les troupes s'avancèrent jusqu'aux murailles sous le couvert des bois ; il reste encore un taillis de vieux hêtres recepés entre Miramar et le sommet. 


D’autre part, M. Gracy, adjoint au Maire d’Ascain, qui est une des autorités les plus respectées de la région et propriétaire de troupeaux pacageant sur la Rhune, est là pour témoigner que ce massif fut couvert de hêtres et qu’il vit même, dans sa jeunesse, les traces des meules de charbon de bois, témoins des forêts disparues. 


Le déboisement de la Rhune est le fait non seulement de la maladie des chênes, mais surtout des guerres de 1814. C’est l’armée anglaise qui, pour ses besoins, rasa les forêts, tant il est vrai que la guerre est un fléau pour le sol comme pour les humains. 


Durant le mois d’août dernier, des négociations suivies furent entreprises entre les municipalités d’Ascain, de Sare et le Syndicat de Reboisement du Pays Basque, dont M. Viala est l’un des dirigeants. Elles aboutirent sans difficulté à la conclusion d’un bail par lequel le Syndicat s’engageait à reboiser, à ses frais, au profit de la commune, 100 hectares sur les terrains de Sare situés sur la Rhune dans la région limitrophe d’Ascain et 145 hectares sur le territoire d’Ascain, du sommet à Miramar et aux Trois-Fontaines. 


Le contrat représente pour les communes un don de plusieurs centaines de mille francs, car le Syndicat du Reboisement du Pays Basque est totalement désintéressé. 


L’idée maîtresse qui a poussé les dirigeants du Syndicat à entreprendre une telle œuvre, dans des conditions aussi onéreuses pour lui et avantageuses pour les communes, est que, en de hors de son intérêt, de sa nécessité locale, elle doit constituer un type d’aménagement de montagne permettant de montrer aux pasteurs des autres pays de nos trois provinces basques comment on peut, à l’instar du Jura, créer des forêts, sources de revenus pour la commune, et accroître en même temps la capacité nutritive des pacages. 


Le chemin de fer à crémaillère nous permettra d’amener des délégations sur place. On voit donc combien nous tenons compte des vrais intérêts des bergers."



A suivre...




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