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jeudi 26 octobre 2023

UNE COURSE DE TRAÎNIÈRES À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1900

UNE COURSE DE TRAÎNIÈRES À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1900.


En 1900, a lieu à Saint-Jean-de-Luz une course de traînières qui va rester dans les annales de ce sport.



pais vasco antes rama
TRAINIERE DE ST SEBASTIEN 1890
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien L'Auto-Vélo, le 13 novembre 1900, sous la plume de 

L. Manaud :



"Aviron. Un match sensationnel.


A 800 kilomètres de Paris. — Deux fameuses équipes de marins. — Guipuzcoa contre Biscaye. — Deux fameuses traînières de pêche. — 5 000 francs d'enjeu. — 500 000 francs de paris.



Un match peu ordinaire, c'est celui qui se disputera jeudi prochain, 15 novembre, à Saint-Jean-de-Luz, entre deux traînières de pêche, montées chacune par quatorze marins de Pasages (Guipuzcoa) et de Guetaria (Biscaye).



Un peu d'historique sur cette rencontre, qui passionne la population du littoral de Bayonne à Bilbao.



Un peu d'historique.



De temps immémorial, une rivalité a existé entre les marins de Pasages et de Guetaria ; la pêche et la contrebande motivaient des rencontres, des luttes de vitesse qui, pour, n'être pas réglementées, n'en étaient pas moins intéressantes et... intéressées.



Depuis nombre d'années, la municipalité de Saint-Sébastien organisait des régates durant la saison d'été, où les équipes rivales se rencontraient.



Lors de la création du Real Club Nautico de San-Sebastian, ce soin lui fut confié.



REAL CLUB NAUTICO SAINT-SEBASTIEN GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Pasages et Guetaria furent souvent vainqueurs ; quelquefois, rarement, un troisième larron venant d'Ondarroa ou de Lequeitio leur enlevait la palme et c'étaient d'interminables discussions qui se terminaient fréquemment par des voies de fait.



Les vaincus prétextaient toujours que l'embarcation qu'ils montaient était inférieure.



Or, si les Bretons ont la réputation d'avoir la manie de l'entêtement, ils n'en ont point le monopole.



L'histoire des Basques, leurs luttes pour la défense de leurs Fueros, leur horreur pour tout ce qui est soumission, leur esprit d'indépendance sont là pour le prouver.



Un fait tout récent en est une nouvelle démonstration :


Lors des dernières régates de Saint-Sébastien, la course qui leur était réservée ne put avoir lieu, les concurrents ayant refusé, au moment de la mise en ligne, de se conformer à une des conditions imposées par le jury.


Celui-ci ayant maintenu sa décision, de la voix et du geste, ils le couvrirent d'amabilités, ce qui valut à quelques-uns d'entre eux — on ne badine pas en Espagne — quelques heures de repos, à l'ombre, et l'allégement de quelques pièces blanches.


Mais, comme de grands enfants qu'ils sont, dès le lendemain, ils regrettaient leur rencontre annuelle manquée.



pays basque autrefois trainieres sport rame aviron
TRAINIERE PAYS BASQUE 1900


Les autorités espagnoles ne marchent pas !



Des pourparlers furent engagés et un match à armes égales, d'où devait résulter la suprématie de Guetaria ou de Pasages fut conclu.



Deux traînières absolument semblables commandées à un constructeur d'Ondarroa furent acceptées par les représentants des équipes : les conditions et le lieu de la rencontre fixés et la date arrêtée.



Mais le Comandante de Marina de San Sébastian veillait, craignant des troubles, et n'avait-il peut être pas tort, il opposa son veto.



Qu'allaient faire les braves entêtés ? Renoncer à la lutte ?



Heureusement non ! Les intéressés firent, comme de simples duellistes... d'autrefois ; ils se décidèrent à passer la frontière.



Les conditions de la rencontre.



La magnifique rade de Saint-Jean-de-Luz était là, pas bien loin, fort hospitalière.



Les autorités françaises consultées donnèrent toutes les autorisations, et nous voilà à la veille de cette lutte homérique, qui a été définitivement fixée au jeudi 15 novembre, à 10 heures du matin.



Les conditions en seront remises, ce soir, à M. le maire de Saint-Jean-de-Luz ; elles ont été arrêtées par les parties, en bonne et due forme, devant un notaire de Saint-Sébastien. Les deux traînières concurrentes, dont l'une a été baptisée Angel de la Guardia et dont l'autre est Patriarca San José, sont arrivées aujourd'hui à Saint-Jean-de-Luz mises immédiatement sous scellés, dans un hangar, pour n'en sortir que deux heures avant la course.



Ajoutons que la revanche de cette épreuve peu banale pourra être, si le perdant le désire, courue le même jour, à trois heures de l'après-midi."



Derniers tuyaux.


"Bayonne (par dépêche). 

— Tout le littoral espagnol est en ébullition : des vapeurs de pêche, au nombre d'une dizaine, chargés de curieux, doivent venir dans cette partie du golfe jeudi, pour y assister au grand match. 


Il a été convenu que le camp battu pourrait, dans la demi-heure qui suivra la fin de la lutte, demander la revanche au vainqueur, en échangeant les barques.


Il semble à peu près résolu que le parcours de trois lieues marine, distance acceptée pour la course, demandera une heure vingt environ, mais l'état de la mer peut modifier la durée du trajet. Ces trois lieues marines représentent 9 milles marins, soit 16 kil. 666.


Le trajet se fera en ligne droite sans virage. Le jury s'occupe maintenant de déterminer le point de départ, et d'arrivée.


Luis Oyarzun."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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