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lundi 30 octobre 2023

LE GROUPE ERESOINKA À LA SALLE PLEYEL À PARIS EN DÉCEMBRE 1937

LE GROUPE ERESOINKA EN DÉCEMBRE 1937.


Eresoinka est un ensemble instrumental, vocal et chorégraphique mixte, formé lors de la Guerre civile espagnole à l'initiative du gouvernement basque de Bilbao en 1937.



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GROUPE ERESOINKA 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN


Entre 1937 et 1939, cet ensemble composé de 101 Basques fait découvrir la culture musicale traditionnelle basque lors de tournées internationales qui les mènent jusqu'à Paris, Bruxelles, Amsterdam et Londres.



Parmi les 63 choristes composant le groupe, un d'entre eux sera par la suite mondialement connu : le ténor Mariano Gonzalez d'Irun, le futur Luis Mariano.

Une alti, Pepita Embil de Guetaria sera la mère du futur Placido Domingo.



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PEPITA EMBIL ERESOINKA



Voici ce que rapporta au sujet d'Eresoinka la presse nationale, dans différentes éditions :



  • L'Art Musical, le 17 décembre 1937 :

"Eresoïnka, à la Salle Pleyel.



Eresoïnka est le nom d’un groupement artistique basque qui a entrepris de faire connaître dans le monde entier le riche trésor de l’âme nationale basque exprimée par sa musique, sa peinture, ses chants et ses danses. 



Les talents musicaux et chorégraphiques des Basques sont reconnus de puis longtemps : Voltaire disait déjà que le peuple basque dansait sur les Pyrénées et un proverbe espagnol affirme que dès que trois Basques sont réunis, on entend une chorale. Chez cette race qui parle peu, comme l’a observé un écrivain français, chanter est une forme du silence. 



Eresoïnka présentera son spectacle au public sous deux aspects différents : en concert et en spectacle d’art théâtral. 



1° - Concerts : Non seulement elle fera connaître les merveilleuses mélodies basques harmonisées par les musiciens basques les plus distingués : le Père Donostia, Guridi, Usandizaga, Urunuela, Almandoz, Olaizola, V. Goicoechea, Gallastegui, mais encore exécutera des chants d’auteurs modernes européens ; de plus, elle présentera des oeuvres d’auteurs anciens, tels que Josquin des Près, Jannequin, Roland de Lassus, Palestrina, Schütz, Clemens, Purcell, Vittoria, Guerrero, Morales, Anchieia (Musicien basque, Maître de Chapelle des Rois Catholiques) et autres inédits. 


Chaque concert comprendra une partie exclusivement consacrée aux fameuses danses basques dont la plupart sont inconnues et qui toutes ont un caractère d’originalité incontestable. 




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DANSEURS GROUPE ERESOINKA
PHOTO DE JESUS ELOSEGUI 28 DECEMBRE 1937



2° - Séances théâtrales. Chaque programme consistera en une dizaine de tableaux très courts, chantés et dansés (avec accompagnement d’orchestre) auxquels un petit argument servira de prétexte pour présenter au public, au milieu d’une symphonie de couleurs, des scènes réelles de la vie basque ou des ballets scéniques. 


Chacun de ces petits tableaux comportera des œuvres musicales des compositeurs basques précités, les décors et modèles des costumes seront réalisés par nos meilleurs peintres modernes : Arteta, Arrue, Uzelai, Tellaeche, Aranoa, Guezala, etc... 



Eresoïnka commencera sa tournée artistique mondiale en se présentant au public de Paris à la Salle Pleyel, les 18, 19, 20 et 23 Décembre."




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GROUPE ERESOINKA
PHOTO DE JESUS ELOSEGUI 24 JUILLET 1937


  • Le Populaire, le 23 décembre 1937, sous la plume d'Anita Esteve :

"Eresoinka. Un spectacle Basque à Paris.



Le chêne de Guernika n'abrite plus les discussions des assemblées populaires et ceux que leur loyalisme avait dressés aux côtés des républicains errent maintenant sur les routes de l'exil. Mais ils n'ont pas voulu que le monde oublie que le Pays Basque veut vivre, conserver ses coutumes et ses lois, sa liberté et sa religion. Réunis à Sare, petit village des Basses-Pyrénées, avocats, médecins, laboureurs, musiciens ont voulu rendre vivants pour tous ceux qui les ignoraient leurs coutumes, leurs danses et chants folkloriques. C'est dans la grande salle Pleyel, où trop de fauteuils étaient vides, qu'ému, le public les a acclamés. Leurs chants, il faut les entendre ; leur spectacle, il faut le voir. Chorale souple, obéissant à son chef, composée de voix magnifiques, interprétant des chants dont beaucoup sont des cantiques, d'autres des berceuses, des chansons de marins, des airs populaires de paix et de calme.



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GROUPE ERESOINKA 
PHOTO DE JESUS ELOSEGUI 24 JUILLET 1937



Les danses comme les chants populaires basques ont souvent retenu l'attention des folkloristes. Le groupe de danseurs d'Eresoinka exécute avec précision les pas difficiles de ces danses symboliques, danses qui furent rituelles et qui appelaient les moissons fructueuses. C'est Ikurrinari (le salut au drapeau), où le vent agitant l'étendard courbe les hommes jusqu'à terre. Ce sont la Danse des Arceaux, proche parente de la danse des treilles, mais exécutée aux solennités de mai ; la Danse du Corbeau, celle qui montre les laboureurs au travail, celle des pommes, et la Danse de Satan, aux costumes étranges, et les danses guerrières des épées, dont l'apothéose est ce magnifique Exankarreko, deux fois symbolique puisqu'il représente la mort non comme la fin de quelque chose, mais comme le début d'une rénovation. Combien étrange, après ces danses populaires, apparaît la vieille coutume seigneuriale Aurresku, guindée, puritaine, lente. Les femmes assistent à cette danse de salon. Elles n'y participent pas ; d'ailleurs, presque toutes les danses basques sont exclusivement masculines.



Je ne puis, ici, insister sur la seconde partie du spectacle. Je le ferai lorsque d'autres scènes nous auront été présentées. "Eresoinka" occupera, la salle Pleyel jusqu'au 23 décembre. Ce groupement nous révèle l'art "d'une race qui ne veut pas mourir". Nombreux sont ceux qui, pour mieux comprendre et aimer une cause qui n'est pas uniquement politique, doivent aller applaudir des artistes qui sont aussi des propagandistes."



(Source : Wikipédia et Eresoinka, Dantza eta Abesbatz Euskal Konpainia Nazionalaren 80. urteurrena — dantzan.eus)





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