AVEC LA DIVISION AZUL À IRUN EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN DÉCEMBRE 1942

À IRUN AVEC LA DIVISION AZUL EN 1942.

La Division Bleue (Division Azul) est le surnom donné à la 250e division d'infanterie de la Wermacht, qui est un corps de 17 692 volontaires espagnols créé à la fin du mois de juin 1941 par le général Francisco Franco et mis à la disposition de la Wermacht de l'Allemagne nazie, pour combattre sur le front de l'Est.

SOLDATS DE LA DIVISION AZUL

Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Paris-Soir, le 9 janvier 1943 :

"Avec les héros de la Division Azul.

Nos soldats combattent en Russie pour l'honneur de l'Espagne contre la barbarie bolchevique 

nous dit le général Munoz Grande.

(De notre envoyée spéciale Paule Herfort) 

Madrid, Décembre 1942.

Irun, frontière espagnole. De la musique, des chants, des hymnes nationaux ; les bannières sang et or de l'Espagne largement déployées, les drapeaux de la Phalange flottant dans la nuit ; des vivats, des bravos, de l'enthousiasme : telle est l'atmosphère que j'ai trouvée l'autre jour en arrivant sur le sol ibérique.

Le Caudillo était certainement présent à Irun pour qu'un tel déploiement de fête officielle fût étalé. Je l'estimais du moins ainsi. Comme j'étais dans l'erreur ! La ville accueillait à la gare le général Munoz Grande, chef de la division Azul, rentrant de Russie. Son train spécial précédait de quelques minutes notre sud-express et l'Espagne acclamait un des héros les plus populaires de l'heure.

Petit et mince, portant fièrement la croix de chevalier de la Croix de Fer, le générai parlait très simplement aux populations massées pour le recevoir et aux journalistes présents.

GENERAL AUGUSTIN MUÑOZ GRANDES

— Merci pour la chaleureuse réception d'Irun que j'accepte au nom de mes soldats qui combattent en Russie pour l'honneur de l'Espagne contre la barbarie bolchevique.

Une poussée me rejeta en arrière, mais j'entendis une voix qui scandait :

— L'Allemagne écrit avec son sang une grande page d'histoire. L'Espagne est présente.

— Vivent les mères qui ont engendré les plus vaillants soldats du monde, lesquels, dans les tranchées de Russie, se battent pour l'Europe, pour l'Espagne. Et vive Franco ! conclut le général.

Le train spécial repartit. Le nôtre suivit. A Madrid, le lendemain matin ce fut du délire. Le général fut porté en triomphe, sa voiture fut littéralement soulevée aux cris de "Vive la division Azul. !" J'ai rarement vu un tel débordement d'enthousiasme à l'égard d'un chef militaire.

Munoz Grande fut promu dès son retour au grade de lieutenant général de l'armée espagnole pour mérite de guerre. On dit à Madrid que de hautes destinées l'attendent. Et c'est le général Esteban Infantes qui prend le commandement des troupes de Russie. Une solide réputation le précède.

GENERAL EMILIO ESTEBAN-INFANTES MARTIN

Tout pour les héros de Russie.

Après un court séjour à Madrid on peut se rendre compte de la popularité acquise par les combattants de la vaillante division bleue.

Près de moi, chaque jour, passent sur la gran via José Antonio des couples remarqués. Les soldats portent un uniforme fatigué. Sur le côté droit de leur tunique est brodé l'aigle allemand à croix gammée. Sur des poitrines, la croix de fer du Reich. Sur la manche droite, l'insigne de la division. Sur le cœur, les cinq flèches de la Phalange. De jeunes femmes, épouses ou fiancées, se suspendent fièrement au bras des blessés, des mutilés.

AFFICHE DIVISION AZUL

Les passants leur adressent des sourires fervents. Et Carmen se redresse au bras de son héros. Il lui semble qu'elle porte un peu de la sympathie populaire.

Et la sympathie populaire est immense. La division Azul représenta pour tous la contribution de l'Espagne à la lutte antibolchevique, à l'anéantissement du monstre rouge dont la Péninsule a tant souffert il y a seulement quelques ans.

Dans les tramways les voyageurs acquittent spontanément le prix de la place du mutilé de Russie. C'est pour eux un devoir national et une faible marque de reconnaissance patriotique.

— Le 18 juillet 1941, partaient les premiers volontaires de la division Azul, m'a dit, hier, le colonel Jaime Homar, chef d'état-major et chef d'opérations en Russie, rencontré à Madrid où il vient d'arriver. Ils se sont tous héroïquement battus. Un jour, je commandais à une section de garder une position, sur le lac Ilmen, jusqu'à la mort. Tous furent tués à leur poste. Le lendemain leurs cadavres furent retrouvés cloués à terre avec des pics par les hordes rouges. Près des incomparables soldats allemands, les Espagnols deviennent les meilleurs guerriers du monde. Ils se conduisent en héros.

DIVISION AZUL FRONT DE L'EST

Le colonel Jaime Homar, jeune et ardent, est également chevalier de la Croix de Fer allemande. Et il en tire grande fierté.

DIVISION AZUL

Au foyer de la division Azul.

Près de la place Mayor, au centre de Madrid, un foyer accueillant a été installé pour les blessés de la division bleue. C'est là que je viens converser avec les jeunes héros d'une épopée civilisatrice. En nombre entrent avec moi des papas, des mamans, des sœurs, des fiancées. Je me faufile parmi les visiteurs. J'entre dans un dortoir, puis dans un autre. Personne n'est triste et cependant que de souffrances sont inscrites dans la chair des combattants. Immobilisé sur son lit, un jeune étudiant andalou sourit en me montrant sans mélancolie ce qui reste de ses jambes qu'un obus enleva d'un coup au-dessus du genou. Près de lui un camarade de combat l'aide à se mouvoir.

— Je suis né à Bordeaux, me dit ce dernier. Mes parents habitent encore dans les Landes. Je suis parti au premier appel de Franco. J'ai eu plus de chance que mon ami. Ma main gauche seule fut ouverte par une balle. Nous nous battons tout pour l'honneur de l'Espagne.

— Oui, pour l'honneur de l'Espagne ! exclame l'amputé des deux jambes. Arriba España ! lance-t-il au moment où une jeune infirmière s'approche de lui.

— Nous avons nos infirmières en Russie les courageuses infirmières de la Phalange, me précise Pedro le Bordelais. A nos chevets nous retrouvons les jeunes femmes de la Croix-Rouge de chez nous qui nous soignent avec Un dévouement infatigable. Comme nous les aimons...

Les femmes d'Espagne paient aussi leur contribution à la lutte contre le bolchevisme. Les volontaires en blouse blanche, aux gestes de saintes, ne manquent pas.

Dans une salle de repos embuée de la fumée bleue des cigarettes, des images suggestives parlent de la campagne. Les portraits de Hitler et de Franco voisinent près de l'emblème de la division : l'écusson sang et or sur lequel se détachent les cinq flèches phalangistes, reliées par la croix de fer des armées du Reich.

DIVISION AZUL

Pour Noël, que de cadeaux furent offerts aux combattants de Russie ! Tous les Espagnols, riches ou pauvres, ont vidé leurs poches à leur intention. La section féminine de la Phalange a recueilli des sommes énormes pour confectionner des colis de victuailles dirigés vers le grand Nord où on se bat. La banque d'Espagne, pour sa part, a versé près de deux millions de pesetas. Beaucoup d'autres établissements et organisations ont envoyé leur contribution d'un montant inespéré. Le Caudillo, pour sa part personnelle, a fait expédier 20 wagons de vins, cigarettes, tabacs, liqueurs et autres produits espagnols à ceux qui luttent en Russie. Dans cet envoi-record figuraient aussi des bonbons destinés aux patriotes infirmières.

Rien à ajouter pour démontrer l'enthousiasme, l'admiration, le respect et l'amour que témoignent tous les Espagnols à la division Azul, héroïque division. comme ils la nomment."

(Source : Wikipédia)

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