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mardi 8 juillet 2025

UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1934 (quatrième partie)

 

UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN 1934.


A l'été 1934, un conflit éclate, en Pays Basque Sud, entre le gouvernement central de Madrid et les municipalités du Pays Basque et de Catalogne, au sujet d'un projet de modification de régime fiscal.



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ZUMARRAGA GIPUZKOA SEPTEMBRE 1934
PHOTO PARIS-SOIR 5 SEPTEMBRE 1934





Le 2 septembre 1934, de nombreux élus, dont plusieurs députés, comme Indalecio Prieto, ancien 

ministre socialiste, essaient de se réunir à Zumarraga, en Gipuzkoa, malgré l'opposition de 400 

gardes d'assaut.



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale et nationale, dans diverses éditions :


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 4 septembre 1934 :

"Les municipalités du Pays basque espagnol vont-elles démissionner ?

A Vitoria le maire est destitué.



Dans le conflit qui s'est élevé entre les nationalistes basques et le gouvernement, les nationalistes gagnèrent la première manche, le 12 août, en élisant, malgré le veto de Madrid, leurs représentants au Comité interprovincial.



Le gouvernement semble avoir pris sa revanche, en empêchant la réunion de Zumarraga de se tenir.



Toutefois, l'interprétation de la journée de dimanche, dans les milieux de gauche, est complètement opposée à celle des fractions politiques gouvernementales. 



Pour les hommes de gauche, la victoire du gouvernement pourrait bien n'être qu'une victoire à la Pyrrhus. D'ores et déjà, dit-on, dans ces milieux, les Basques, pour protester contre l'interdiction gouvernementale, parlent de déclencher une grève générale de 48 heures dans les 3 provinces.



Ils parlent aussi de la démission simultanée de tous les Conseils municipaux. Une telle décision serait évidemment très gênante pour le gouvernement, car, étant donnée l'autonomie relative dont jouissent les provinces basques, le rôle des Conseils municipaux est très important au point de vue administratif.



Cependant, ce n'est pas là le côté le plus grave de la question. La réunion manquée de Zumarraga est un échec prévu, voulu et même organisé par les Basques eux-mêmes. En effet, autant le secret était gardé lors des réunions précédentes, autant la publicité a été large pour la réunion de Zumarraga ; 8 jours à l'avance, le Comité interprovincial en faisait annoncer la date, l'heure et le lieu.



Le député basque Monzon partait en grande pompe pour Barcelone inviter les parlementaires catalans. Le ministre de l'intérieur était spécialement prévenu par dépêche que l'assemblée aurait lieu. Bref, tout semblait prévu pour que le gouvernement ait le temps de prendre des mesures pour empêcher la concentration annoncée.


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DEPUTE TELESFORO DE MONZON
ABERRI EGUNA 1933


Des maires arrêtés ou gardés en vue, des édiles houspillés, des députés couchés en joue par la police, tel est le premier résultat de la publicité faite par les organisateurs de la réunion de Zumarraga.



Les autonomistes ont voulu passionner les masses pour la cause basque et transformer en un mouvement populaire une affaire qui, jusqu'à présent, n'intéressait qu'un nombre assez restreint de dirigeants.



Des destitutions à Vitoria.



En raison de leur attitude dans le conflit basque, le maire de Vitoria, M. Gonzalez de Zarate et 16 conseillers municipaux ont été destitués par le gouverneur civil.



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TEODORO GONZALEZ DE ZARATE
MAIRE DE VITORIA SEPTEMBRE 1934


Des poursuites judiciaires sont engagées contre eux, mais ils ont été laissés en liberté provisoire."



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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • La Dépêche, le 4 septembre 1934 :

"Le conflit entre les Basques et le gouvernement de Madrid.


Madrid, 3 septembre. — Dans le conflit qui s'est élevé entre les nationalistes basques et le gouvernement, les nationalistes avaient gagné la première manche, le 12 août, en élisant, malgré le véto de Madrid, leurs représentants au comité interprovincial.



Le gouvernement semble avoir pris sa revanche hier en empêchant la réunion de Zumarraga de se tenir. Toutefois, l'interprétation de la journée d'hier dans les milieux de gauche est complètement opposée à celle des fractions politiques gouvernementales.



Pour les hommes de gauche, la victoire du gouvernement pourrait bien n'être que temporaire et provisoire. D'ores et déjà, dit-on dans ces milieux, les Basques, pour protester contre l'interdiction gouvernementale, parlent de déclencher une grève générale de 48 heures dans les 3 provinces. Ils parlent aussi de la démission simultanée de tous les conseils municipaux.



Une telle décision serait évidemment très gênante pour le gouvernement car, étant donné l'autonomie relative dont jouissent les provinces basques, le rôle des conseils municipaux est très important au point de vue administratif.



Cependant ce n'est pas là le côté le plus grave de la question. La réunion manquée de Zumarraga est un échec prévu, voulu et même organisé par les Basques eux-mêmes.



En effet, autant le secret était gardé lors des réunions précédentes, autant la publicité a été large pour la réunion de Zumarraaga. Huit jours à l'avance, le comité interprovincial en faisant annoncer la date, l'heure et le lieu. Le député basque Monzon partait en grande pompe pour Barcelone inviter les parlementaires catalans. Le ministre de l'intérieur était spécialement prévenu par dépêche que l'assemblée aurait lieu. Bref, tout semblait prévu pour que le gouvernement ait le temps de prendre des mesures pour empêcher la concentration annoncée.



Des maires arrêtés ou gardés à vue, des édiles quelque peu houspillés, des députés couchés en joue par la police, tel est le premier résultat de la publicité faite par les organiseurs de la réunion de Zumarraga.


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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN



Mais des martyrs sont les meilleurs recruteurs d'une cause. Les autonomistes ont voulu faire à peu de frais des martyrs de la cause basque, passionner les masses pour cette cause et transformer en un mouvement populaire une affaire qui, jusqu'à présent, n'intéressait surtout qu'un nombre assez restreint de dirigeants.



Le conflit basque ne fait que commencer. Les milieux gouvernementaux répondent. Les autonomistes basques avaient lancé au gouvernement un insolent défi ; ils pensaient que l'on n'oserait pas interdire la réunion. Celle-ci n'a cependant pas eu lieu. Victoire complète pour le gouvernement.



Ce dernier a cependant fait preuve de longanimité et de compréhension. Il a d'ailleurs à sa tête un autonomiste valencien.



Le recouvrement de l'impôt sur le revenu, prétexte du conflit, ne s'opérera pas avant 3 mois, ce qui laisse largement le temps au Parlement de trouver une solution légale.



D'ailleurs, dès le 1er octobre, le gouvernement présentera aux Cortès un projet de loi relatif à la désignation des commissions de gestion du pays basque.



Le conflit, envenimé par les passions politiques, est virtuellement terminé par la victoire du gouvernement. Il est bien difficile de choisir entre ces deux interprétations. Il est probable que l'une et l'autre comportent des vérités.



En attendant, le bruit court que la réunion manquée de Zumarraga se tiendrait demain secrètement dans une autre localité du pays basque, ce qui remettrait tout en question.



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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le maire de Vitoria a été destitué.



Vitoria. 3 septembre. — M. Teodoro Gonzalez de Zarate, maire de Vitoria, et 16 conseillers municipaux appartenant à la gauche républicaine, droite indépendante, parti nationaliste basque et parti socialiste ont été destitués par le gouverneur civil en raison de leur attitude dans le conflit basque. Des poursuites judiciaires sont engagées contre eux. Ils ont cependant été laissés en liberté provisoire, sous caution de 4 000 pesetas par personne.



Le gouverneur nommera une autre municipalité composée de radicaux et de populaires agrariens.



La nouvelle a causé une grosse impression en ville.



D'autre part, on parle d'une prochaine réunion à Vitoria du Comité interprovincial basque."



A suivre...



(Source : Wikipédia)







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