UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN 1934.
A l'été 1934, un conflit éclate, en Pays Basque Sud, entre le gouvernement central de Madrid et les municipalités du Pays Basque et de Catalogne, au sujet d'un projet de modification de régime fiscal.
Le 2 septembre 1934, de nombreux élus, dont plusieurs députés, comme Indalecio Prieto, ancien
ministre socialiste, essaient de se réunir à Zumarraga, en Gipuzkoa, malgré l'opposition de 400
gardes d'assaut.
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale et nationale, dans diverses éditions :
- La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 4 septembre 1934 :
"Les municipalités du Pays basque espagnol vont-elles démissionner ?
A Vitoria le maire est destitué.
Dans le conflit qui s'est élevé entre les nationalistes basques et le gouvernement, les nationalistes gagnèrent la première manche, le 12 août, en élisant, malgré le veto de Madrid, leurs représentants au Comité interprovincial.
Le gouvernement semble avoir pris sa revanche, en empêchant la réunion de Zumarraga de se tenir.
Toutefois, l'interprétation de la journée de dimanche, dans les milieux de gauche, est complètement opposée à celle des fractions politiques gouvernementales.
Pour les hommes de gauche, la victoire du gouvernement pourrait bien n'être qu'une victoire à la Pyrrhus. D'ores et déjà, dit-on, dans ces milieux, les Basques, pour protester contre l'interdiction gouvernementale, parlent de déclencher une grève générale de 48 heures dans les 3 provinces.
Ils parlent aussi de la démission simultanée de tous les Conseils municipaux. Une telle décision serait évidemment très gênante pour le gouvernement, car, étant donnée l'autonomie relative dont jouissent les provinces basques, le rôle des Conseils municipaux est très important au point de vue administratif.
Cependant, ce n'est pas là le côté le plus grave de la question. La réunion manquée de Zumarraga est un échec prévu, voulu et même organisé par les Basques eux-mêmes. En effet, autant le secret était gardé lors des réunions précédentes, autant la publicité a été large pour la réunion de Zumarraga ; 8 jours à l'avance, le Comité interprovincial en faisait annoncer la date, l'heure et le lieu.
Le député basque Monzon partait en grande pompe pour Barcelone inviter les parlementaires catalans. Le ministre de l'intérieur était spécialement prévenu par dépêche que l'assemblée aurait lieu. Bref, tout semblait prévu pour que le gouvernement ait le temps de prendre des mesures pour empêcher la concentration annoncée.
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DEPUTE TELESFORO DE MONZON ABERRI EGUNA 1933 |
Des maires arrêtés ou gardés en vue, des édiles houspillés, des députés couchés en joue par la police, tel est le premier résultat de la publicité faite par les organisateurs de la réunion de Zumarraga.
Les autonomistes ont voulu passionner les masses pour la cause basque et transformer en un mouvement populaire une affaire qui, jusqu'à présent, n'intéressait qu'un nombre assez restreint de dirigeants.
Des destitutions à Vitoria.
En raison de leur attitude dans le conflit basque, le maire de Vitoria, M. Gonzalez de Zarate et 16 conseillers municipaux ont été destitués par le gouverneur civil.
Des poursuites judiciaires sont engagées contre eux, mais ils ont été laissés en liberté provisoire."
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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934 PAYS BASQUE D'ANTAN |
- La Dépêche, le 4 septembre 1934 :
"Le conflit entre les Basques et le gouvernement de Madrid.
Madrid, 3 septembre. — Dans le conflit qui s'est élevé entre les nationalistes basques et le gouvernement, les nationalistes avaient gagné la première manche, le 12 août, en élisant, malgré le véto de Madrid, leurs représentants au comité interprovincial.
Le gouvernement semble avoir pris sa revanche hier en empêchant la réunion de Zumarraga de se tenir. Toutefois, l'interprétation de la journée d'hier dans les milieux de gauche est complètement opposée à celle des fractions politiques gouvernementales.
Pour les hommes de gauche, la victoire du gouvernement pourrait bien n'être que temporaire et provisoire. D'ores et déjà, dit-on dans ces milieux, les Basques, pour protester contre l'interdiction gouvernementale, parlent de déclencher une grève générale de 48 heures dans les 3 provinces. Ils parlent aussi de la démission simultanée de tous les conseils municipaux.
Une telle décision serait évidemment très gênante pour le gouvernement car, étant donné l'autonomie relative dont jouissent les provinces basques, le rôle des conseils municipaux est très important au point de vue administratif.
Cependant ce n'est pas là le côté le plus grave de la question. La réunion manquée de Zumarraga est un échec prévu, voulu et même organisé par les Basques eux-mêmes.
En effet, autant le secret était gardé lors des réunions précédentes, autant la publicité a été large pour la réunion de Zumarraaga. Huit jours à l'avance, le comité interprovincial en faisant annoncer la date, l'heure et le lieu. Le député basque Monzon partait en grande pompe pour Barcelone inviter les parlementaires catalans. Le ministre de l'intérieur était spécialement prévenu par dépêche que l'assemblée aurait lieu. Bref, tout semblait prévu pour que le gouvernement ait le temps de prendre des mesures pour empêcher la concentration annoncée.
Des maires arrêtés ou gardés à vue, des édiles quelque peu houspillés, des députés couchés en joue par la police, tel est le premier résultat de la publicité faite par les organiseurs de la réunion de Zumarraga.
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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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