UN SANDALIER BASQUE EN 1933.
En 1933, il est constaté au Pays Basque Nord une forte diminution du nombre de fabricants de sandales.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'Intransigeant, le 29 août 1933, sous la plume de
Suzanne Balitrand :
"Les métiers qui meurent.
Le sandalier Basque.
Soleil torride. On ne sait plus où passer dans la petite rue qui semble fondre sous la jaune lumière.
Dans un coin qui fut, ce matin, à l’ombre, un homme est installé, assis sur un siège bas et semblant porter, sur ses genoux, une sorte de pupitre.
SANDALIER DESSIN DE LE TANNEUR |
A mouvements mesurés, réguliers, l'homme, tire une aiguille énorme enfilée d'une solide cordelette — une aiguille semblable à celles dont usent les matelassières.
L’homme a si chaud que la sueur qui perle à son front ne tombe pas le long de ses joues brunes, pompée qu'elle est tout de suite par l'ardent soleil.
Le travail presse : il ne s’agit pas de se reposer sous prétexte qu’il fait chaud. Et puis, le sandalier basque a l’habitude d'affronter des rayons aussi brûlants.
Durant l'hiver, le sandalier a bien préparé ses modestes stocks pour la vente d’été ; mais on réclame, ici, de la sandale sur mesure et les commandes urgentes ne se refusent pas.
Pour en avoir la forme et l’aspect général, la sandale basque ne peut être confondue avec cette chaussure commune qu’on nomme espadrille.
La semelle de corde, le dessus de toile basque blanche ou rayée de vert, de rouge, de jaune, ont un je ne sais quoi de plus distingué, de plus fin, que la vulgaire espadrille. De plus solide aussi, puisque ces sandales résistent à de multiples fandangos et que le joueur de pelote peut assurer une rude partie sans risque de voir son orteil crever toile et corde. Et c'est pour que la chaussure légère et qui permet de courir, de bondir, comme le savent faire les Basques, prenne bien le pied, épouse étroitement la cheville, que joueurs de pelote et danseurs de fandango la commandent sur mesure.
FANDANGO DESSIN DE LE TANNEUR |
PARTIE DE CHISTERA DESSIN DE LE TANNEUR |
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