LES FLEUVES EN PAYS BASQUE NORD EN 1873.
La plupart des cours d'eau des Basses-Pyrénées, en 1873, appartiennent au bassin de l'Adour, à l'exception des petits fleuves côtiers du Pays Basque Nord.
Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal officiel de la République française, le 3 mars 1873 :
"Annexe n° 1573.
...La Nive a été, comme les précédentes rivières, déclarée mais non rendue navigable entre Cambo et l'Adour sur une longueur de 22 kilomètres.
Sa pente kilométrique est de 0m60, totale de 13m30, et rachetée par sept barrages d'usines accompagnées de pertuis dont la largeur varie de 4 à 7 mètres. Le mouillage passe do 0m30 à 3 mètres, et il n'existe de chemins de halage que sur une faible portion du parcours.
C'est assez dire que la navigation sur la Nive est lente, difficile et coûteuse.
Le mouvement paraît cependant s'élever d'après les relevés officiels à 16 700 tonnes pour le parcours entier, soit au total de 367 400 unités de transport.
En somme, les 388 kilomètres de voies navigables qui existent dans le bassin de l'Adour n'ont guère coûté à l'Etat que deux millions et demi, mais le mouvement qu'elles desservent ne dépasse pas 5 900 000 unités, ce qui, réparti sur l'ensemble du réseau, donne un trafic moyen de 15 000 tonnes.
Les résultats obtenus sont en parfait rapport avec les dépenses faites. On a peu semé, on a peu récolté et encore en rapprochant les résultats obtenus des sacrifices faits, on reconnaît que chaque unité coûte annuellement au Trésor deux centimes environ par tonne et par kilomètre.
Ces résultats seraient peu encourageants s'ils ne tenaient à des circonstances locales qui les expliquent.
Les voies navigables du bassin de l'Adour ont peu d'étendue, ne desservent que le bas de la vallée, et n'ont pour but que de faciliter les relations avec le port de Bayonne. Les régions qu'elles traversent ne renferment ni grandes industries, ni grandes exploitations minières et ne sauraient fournir un trafic abondant.
Ce n'est pas à dire, pour autant, qu'il n'y ait rien à faire dans le bassin de l'Adour. Mais avant de donner aucune indication à ce sujet, il importe de s'en rendre un compte exact de la situation du pays et de ses besoins.
Les divers cours d'eau ou gaves qui descendent de la chaîne des Pyrénées ont naturellement à leur origine une pente excessive qui s'amoindrit à mesure que leur parcours s'allonge, mais qui, en général, reste très forte jusqu'à quelques kilomètres des embouchures. Le volume des eaux débitées est considérable.
Dans ces conditions, les affluents de l'Adour ne peuvent guère être canalisés que sur une petite longueur et l'Adour lui-même au delà de Mugron présenterait des difficultés notables.
RIVES DE L'ADOUR A MUGRON LANDES D'ANTAN |
Mais si ces rivières n'offrent que dans leur partie basse et sur une petite étendue des facilités à la navigation, dans leur partie haute, par le fait de leur pente et le volume de leurs eaux, elles recèlent de précieuses ressources dont l'agriculture et l'industrie peuvent tirer parti.
Le charbon minéral auquel depuis 25 ans, on a emprunté la plus grande partie de nos forces motrices, devient rare et cher. Il convient donc dès à présent et dans la mesure du possible de substituer les moteurs hydrauliques aux machines à vapeur ; nulle part on ne saurait trouver une plus grande abondance de chutes que dans ce beau bassin de l'Adour. Si on régularise le débit des gaves par quelques réservoirs placés dans les parties hautes des vallées, on créera des forces hydrauliques suffisantes pour les industries les plus puissantes.
Les eaux dont on disposera peuvent également être distribuées sur le sol par les canaux d'arrosage, et y répandre au loin la fertilité. Elles sont précieuses pour l'agriculture et pour l'industrie et ce serait en faire un emploi peu judicieux que de les consacrer uniquement à. un service de transport. Il faut bien se garder de substituer, par un engouement irréfléchi, des rivières navigables à ces gaves précieux qui peuvent travailler dans nos manufactures et fertiliser nés champs. Il est donc manifeste qu'il n'y a pas lieu de poursuivre un grand développement de voies navigables dans le bassin de l'Adour.
Il est manifeste également que ce n'est pas dans la direction du Sud et de l'Est, que l'on peut rechercher aucun établissement utile de voies navigables. Le relief du sol, les nombreux cours d'eaux qui le sillonnent ne le permettraient pas. C'est dans la direction du Nord et du Nord-Est seulement que ces voies peuvent être utilement placées.
Ces points établis, voyons ce qu'il convient de faire.
Il ne saurait y avoir de doute sur l'utilité de l'amélioration de l'Adour jusqu'au Hourquet. Comme il a été dit précédemment, il suffit d'y consacrer une somme de 1 500 000 fr. pour obtenir des résultats pleinement satisfaisants.
La Midouze, moyennant 500 000 fr., peut être rendue parfaitement navigable jusqu'à Mont-de-Marsan.
CONCOURS DE PÊCHE SUR LA MIDOUZE A MONT DE MARSAN LANDES D'ANTAN |
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