LA MONNAIE AU PAYS BASQUE PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE.
C'est en 1939 que D. Eliodoro de la Torre y Larrianaga remet au Musée Basque de Bayonne un album contenant la collection complète des monnaies qui eurent cours forcé en Biscaye, Guipuscoa et partie de l'Alava pendant les années 1936 et 1937.
Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin du Musée basque N°18 de 1939, sous la plume de
Javier de Gortazar, ancien Délégué du Gouvernement d'Euzkadi :
"...Quand éclata le soulèvement militaire dont sortit peu après la guerre civile qui a pris fin voici quelques mois, une Junte de Défense se constitua en Biscaye, sous la présidence de M. Etchevarria Novoa, alors gouverneur civil. M. Eliodoro de la Torre fit partie de cette Junte comme commissaire des Finances. Après que l'"Estatuto Vasco" eut été approuvé à l'unanimité par le Parlement espagnol et que M. José Antonio de Aguirre eut été, lui aussi à l'unanimité, élu Président par les corporations municipales et dut choisir ses conseillers, il confia le portefeuille des finances à M. Eliodoro de la Torre y Larrianaga, qui s'acquitta de ses fonctions avec le zèle, le succès et l'honorabilité qui le caractérisent.
Parmi les multiples problèmes qu'eut à résoudre M. de la Torre dans l'un ou l'autre de ces emplois, un des plus pressant fut celui que posait la raréfaction de la monnaie : elle se faisait sentir dans les transactions commerciales, dans les paiements et dans le rythme normal de sa circulation par des retraits injustifiés, mais que provoquait la gravité des circonstances.
Cette insuffisance portait à la fois sur la monnaie de métal (numéraire) et sur les billets. Devant la situation délicate dans laquelle se trouvait de ce fait la Banque d'Espagne et la nécessité d'aviser sans retard, M. de la Torre prit les mesures qui se traduisent par les dispositions qu'il promulgua, soit comme Commissaire des Finances de la Junte de Défense de Biscaye, soit comme Conseiller des Finances du Gouvernement Basque.
La première de ces dispositions fut édictée en forme de Décret à la date du 30 août 1936. Dans l'exposé qui précède ses articles, l'auteur déplore les proportions coupables atteintes par la thésaurisation du numéraire et des billets en dépit des mesures prises pour l'éviter. Il signale les dommages qu'elle fait subir au commerce et à l'économie du Pays en même temps qu'elle rend stériles les efforts de la Banque d'Espagne pour qu'une quantité suffisante de monnaie pourvoie à toutes les nécessités. Et, avec la résolution de mettre un terme à cette anomalie, par des décisions énergiques, il annonce la création d'un "signe monétaire" d'emploi obligatoire et de cours forcé dont la solidité et la garantie sont, dit-il, égales ou supérieures à celles du billet de la Banque d'Espagne.
Ce signe consistait en chèques au porteur, délivrés par les diverses banques particulières et caisses d'épargne du pays, payables à la Banque d'émission qui était la Banque d'Espagne jusqu'à concurrence de l'avoir des comptes courants respectifs de ces établissements.
Ces chèques se trouvaient garantis non seulement par la solvabilité de l'entité bancaire ou d'épargne qui les délivrait, mais aussi et en même temps par celle de l'Institut d'Emission et de l'Etat...
...A cette fin, furent formulés les huit articles qui suivent le préambule et constituaient le Décret. Ils autorisent les Banques particulières et les Caisses d'Epargne de Bizcaye à mettre en circulation à partir du 1er septembre 1936 sur leurs comptes courants de la Succursale de la Banque d'Espagne à Bilbao des chèques au porteur de 100, 50 ou 25 pesetas, chèques sur lesquels la dite succursale mentionnerait que le tireur avait "une provision de fonds".
BILLET DE 5 PESETAS 1937 : BERGER BASQUE
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