CARTES POSTALES , PHOTOS ET VIDEOS ANCIENNES DU PAYS BASQUE. Entre 1800 et 1980 environ.
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mercredi 18 décembre 2024
lundi 18 novembre 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938 (dixième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
vendredi 18 octobre 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938 (neuvième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
mercredi 18 septembre 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938 (huitième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
dimanche 18 août 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938 (septième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
jeudi 18 juillet 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN AOÛT 1938 (sixième partie)
LE SAUVETAGE DES ENFANTS BASQUES EN AOÛT 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
Je vous ai parlé dans un article précédent de la cinquième publication de Pierre Dumas, au
sujet des Basques dans la guerre civile espagnole.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Petite Gironde, le 31 août 1938 :
"VI Sauver les Enfants !
Lorsque les bombes commencèrent à pleuvoir sur les villes et les villages d'Euskadi, le premier cri du peuple, le premier souci du gouvernement basque fut celui-ci : "Sauver les enfants !"
Dans cette préoccupation dominante se révéla bien la vigueur, la force de la race : se survivre. C'est que l’enfant, pour le Basque, n'est pas seulement ce qu'il est pour les pères et les mères de tous les pays : le sourire du foyer et la parure de la famille... Il est plus que cela, il est l’avenir de la patrie, sa raison d'être, la vie, ce qui, dans le désastre général, doit être sauvé.
Aussi a-t-on été surpris, en France, de voir arriver sans leur mère, des centaines, des milliers de gosses. C'est que, volontairement, les parents, faisant passer le salut de la race avant le leur propre, ont confié leurs enfants à ceux dont ils savaient qu'ils les sauveraient pour qu'ils reviennent un jour repeupler le pays des ancêtres, la terre sacrée.
Ils sont 25 000, les enfants basques de moins de 16 ans évacués d'Espagne. 13 000 sont dans les familles, 2 000 sont dans des refuges en France... Puis, 3 500 en Belgique, 2 000 en Angleterre, 1 375 en Russie, et d'autres en Danemark, en Suisse, en Scandinavie, etc.
Mais ces enfants, où qu'ils soient, demeurent sous l'autorité du gouvernement d'Euskadi exilé. Ils ne sont pas mêlés à des milieux où ils "désapprendraient" la langue, les coutumes, les traditions du pays.
Il m'a été donné de visiter quelques-unes de ces colonies — véritables "morceaux" de la patrie transplantés en exil.
Voici, d'abord, l'œuvre admirable qui vit — par quel miracle ! — aux portes de Bordeaux, à Cadaujac, créée par l'Association catholique d'accueil. Cent enfants, quarante vieillards, quelques ménages valides... au total deux cents bouches à nourrir. Dans un cadre de paix, au bord de la Garonne, ce village basque, concentré dans une grande maison, essaie d'oublier. Oublier ?... Mais comment, dites-moi ? Je croise un industriel, important fabricant de meubles — aujourd'hui sans un sou. Il avait fait partir sa femme, tandis que, retraitant de Bilbao à Santander, il ne l'était embarqué qu'avec les derniers soldats. Il venait donc en France, espérant retrouver son foyer. Or, la fatalité voulut que son épouse, sans nouvelle de son mari, résolût de rentrer, coûte que coûte, dans son pays. Les deux malheureux — sans le savoir — se croisèrent en mer.
Voulez-vous des drames ?
Ils abondent. Deux petites filles, 4 et 7 ans, sont embarquées... elles se perdent. Quelques mois après, on essaie de ressouder la famille. On apprend que la petite fille de Cadaujac a sa soeur en Savoie, sa mère à Bilbao, son père sur un champ de bataille de Barcelone.
Oublier ?... Allons donc. Après un an de séjour en France, quand un avion passe au-dessus de la paisible campagne girondine, les plus petits fuient encore et se cachent... et quand, à Saint-Médard, on fait des essais de poudres, il en est qui tremblent nerveusement... à ne plus s'arrêter.
Pendant ma visite, on hisse le pavois basque. Chaque dimanche, dans ce village bordelais, flotte le drapeau d'Euskadi, rappelant à ceux qui vivent là les temps heureux, les joies, la liberté de leurs villages perdus.
De Cadaujac, oeuvre française d'aide aux Basques, passons maintenant aux Basses-Pyrénées, pour voir l'émouvante charité d’un Basque américain-français qui a recueilli et adopté, dans une propriété de Itxassou, une soixantaine d'enfants.
C'est un modèle... et je voudrais que nos organisations de colonies de vacances viennent voir comment, ici, des Basques ont fait, entre les quatre murs d'une écurie et d'une grange, un charment asile pour exilés. Oh ! l'admirable ingéniosité des femmes d'Euskadi.
Rien n'est négligé, tant pour l'éducation et l'instruction que pour la formation professionnelle. Dans la cave d'une maison voisine, on a installé un rudimentaire atelier d’héliogravure, de photo et d'imprimerie typographique, tandis que les filles apprennent le dessin et la couture.
Ainsi vivent, à Itxassou, quelques douzaines de petits Basques que trois "mères" couvent inlassablement et qu'un père fortuné, M. Manuel Intxausti, nourrit, habille, chérit comme s'ils étaient ses propres enfants. (La générosité de ce peuple n'est pas un vain mot.)
Enfin, nous voici, en plein coeur du Pays Basque français, à Saint-Jean-Pied-de-Port, où le gouvernement d'Euskadi a installé le plus important groupement d'enfants exilés.
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LIVRE LA CITADELLE DE TXOMIN HIRIART-URRUTY |
Oh ! si vous passez dans la ville, vous ne vous douterez guère de la présence de 600 mioches turbulents. Mais, sous les chênes ombreux, montez donc à la citadelle.

CITADELLE DE ST JEAN PIED DE PORT - DONIBANE GARAZI 1937COLL TXOMIN HIRIART-URRUTYPAYS BASQUE D'ANTAN

CITADELLE DE ST JEAN PIED DE PORT - DONIBANE GARAZI 1937
COLL TXOMIN HIRIART-URRUTY
PAYS BASQUE D'ANTAN
L'aspect en est délabré, morne, triste... Mais entre les murailles jaunâtres, quelle exubérance, quelle vie ! Des cris, des jeux, des poursuites. La jeunesse déferle dans cette caverne déclassée aux portes de laquelle les nouveaux occupants ont respecté les inscriptions : "Bâtiment A", "Magasin B", etc. Tout le passé est chassé par le turbulent présent. Plus que partout ailleurs, Euskadi vit, pauvrement, mais dignement et intensément. Treize classes sont organisées pour l'instruction, puis des réfectoires, des ateliers, des dortoirs. Partout, sur les tables, dans les angles, des fleurs, des profusions de fleurs des champs. A la tête de chaque lit, revit le poème lamentable de la fuite : petites ou grandes valises, manteaux modernes ou préhistoriques, fourrures ridicules... et puis, piquées au mur blanc, une image pieuse, une photo qui constituent toute la fortune de beaucoup de ces gosses et qui demeureront, pour eux, toute leur vie durant, le seul souvenir d'un père tombé les armes à la main ou fusillé.
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CITADELLE DE ST JEAN PIED DE PORT - DONIBANE GARAZI 1937 COLL TXOMIN HIRIART-URRUTY PAYS BASQUE D'ANTAN |
Spontanément, on a organisé pour moi une "représentation". Elle s'est déroulée moitié dan la cour, moitié dans une salle aménagée en théâtre. Près de moi, l'aumônier m'explique le déroulement du spectacle : "Ceci, me dit-il, est le chant de la patrie douloureuse : Vous étiez heureuse, ô ma patrie, quand vous étiez libre. Mais, maintenant, vous n'êtes plus libre et, en exil, je pleure avec vous...
Vous voyez, me dit-on, que notre Euskadi est habituée à l'exil et à l'oppression puisque cette chanson, qu'on dirait écrite d'aujourd'hui, date de plusieurs siècles."
Enfin, après un goûter (sandwiches bourrés d'anchois, de piments et de mayonnaise), on voulut m'amener à la chapelle.
Un escalier trapu, un escalier de caserne, y donne accès. Chapelle ?... si l'on veut ! Mais quelle simplicité grandiose ! Les fenêtres de cette ancienne chambrée s'ouvrent sur les arbres des remparts. Les oiseaux, à pleins gosiers, roulent des trilles sans fin. Dans la pièce, des bancs de bois, un autel de bois, quelques statues.
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CHAPELLE CITADELLE DE ST JEAN PIED DE PORT - DONIBANE GARAZI 1937 COLL TXOMIN HIRIART-URRUTY PAYS BASQUE D'ANTAN |
Pauvreté grandiose ! Dieu lui-même est en exil, mais il n'en est, ici, que plus aimé. Un prêtre, abimé dans une prière, se relève. Il nous accompagne. Nous revoici dans la cour. C'est le soir. Les montagnes, qui encerclent Saint-Jean, sont lumineuses ; à peine si quelques nuages, en écharpe légère, viennent les frôler. Autour de notre auto, les enfants se sont assemblés. Ils crient : "Agur ! Agur !" Adieu ! Adieu !
Cet "agur" si émouvant que me lancèrent les Basques dans leur prison de Bilbao, il y a cinq ans ! "Agur", ce cri que prononcèrent, les yeux pleins de larmes, ces enfants quand ils quittèrent leur patrie... "Agur", je ne sais pourquoi ce salut unique m'émeut plus que jamais devant ces 600 enfants dont la moitié sont orphelins. "Agur ! Agur !" Au revoir !
Au prêtre qui m'accompagnait, je dis : "Comme il sera difficile à ces enfants de rentrer dans leur pays où on leur a tout pris."
Alors, le prêtre me répondit :
— Dans ces enfants, choisissez-en un, au hasard, garçon ou fille.
— Celui-ci...
— Approche, petit, dit l'aumônier, dis-moi quel est le premier devoir du chrétien ?
Le gosse : "Croire".
Le prêtre : "Et le deuxième devoir ?"
Le gosse : "Aimer son prochain et lui pardonner ses crimes".
Le prêtre : "Tous ses crimes, même s'ils ont tué ton père et ta mère ?"
Le gosse : "Oui, tous."
Voilà ce que les Basques d'Euskadi enseignent à leurs fils... ces Basques que trop de gens, sans les connaître, taxent de "rouges" ou de "communistes".
Pardonner les crimes... tous les crimes.
Chapeau bas, messieurs, voici des chrétiens, des vrais."
A suivre...
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dimanche 16 juin 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN AOÛT 1938 (cinquième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUZKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
samedi 18 mai 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN AOÛT 1938 (quatrième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
jeudi 18 avril 2024
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN AOÛT 1938 (troisième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
lundi 26 avril 2021
LA MONNAIE AU PAYS BASQUE SUD PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE (deuxième et dernière partie)
LA MONNAIE AU PAYS BASQUE PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE.
C'est en 1939 que D. Eliodoro de la Torre y Larrianaga remet au Musée Basque de Bayonne un album contenant la collection complète des monnaies qui eurent cours forcé en Biscaye, Guipuscoa et partie de l'Alava pendant les années 1936 et 1937.
Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin du Musée basque N°18 de 1939, sous la plume de
Javier de Gortazar, ancien Délégué du Gouvernement d'Euzkadi :
"...Le cours de cette monnaie, équivalente à la monnaie officielle sur toute l'étendue du territoire régi par le Gouvernement basque, fut, lui aussi, déclaré forcé, son pouvoir libératoire étant total pour toute espèce de paiement. Les falsificateurs tombaient dans le délit de falsification de monnaie et la thésaurisation serait passible des mêmes sanctions que celle de la monnaie d'argent.
La détérioration que subirent, à l'usage, les chèques au porteur qui remplaçaient les billets en vertu des décrets précités rendit leur remplacement nécessaire. A cet effet, le Département des Finances décida de procéder à une nouvelle émission pour retirer de la circulation les chèques précédemment émis. Ordre du 16 avril 1937 - Journal officiel du 21.
Les caractéristiques de ces nouveaux chèques devaient être semblables aux précédentes ; mais leur présentation était plus soignée et offrait, entre autres variantes, cette particularité que la signature des organismes émetteurs, de même que la mention "tiene fondos" de la Banque d'Espagne étaient lithographiées. Mêmes garanties, prérogatives et pouvoir de libération que pour les chèques antérieurs. Ils furent émis en séries de 1 000, 500, 100, 50, 25, 10 et 5 pesetas. Les deux premières séries ne purent être mises en circulation, parce que le retard apporté à leur établissement dura jusqu'à la chute de Bilbao.
En outre de cette résolution, il fut interdit aux Banques et Caisses d'Epargne d'effectuer, à partir du 21 avril, des paiements avec les anciens chèques qui devaient être retirés par elles contre leur équivalence en nouveaux chèques.
Pour faciliter l'échange, les anciens chèques furent admis jusqu'à un maximum de 750 pesetas, quantité limite que les particuliers pouvaient détenir en vertu des dispositions du Département ; l'excédent, s'il existait, constituait un compte ou un dépôt, sujet aux restrictions en vigueur sur le retrait des fonds.
MONNAIE EUSKADI 1936 1937 |
Le don.
C'est un album recouvert en maroquin de 39 centimètres de large sur 28 centimètres de hauteur et doublé de moire. Il est timbré en or de l'écusson d'Euzkadi, portant en exergue l'inscription suivante :
1936 Erabili Dirua 1937
A la première page, se détachent sur une grecque aux vives couleurs les armoiries d'Alava, Bizcaye, Guipuzcoa et Navarre et, en dimensions plus grandes, celles de la ville de Bayonne, avec la devise : "Nunquam polluta".
NUNQUAM POLLUTA BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Sous la grecque, on lit cette dédicace :
Pour le Musée Basque de Bayonne.
Collection des monnaies mises en circulation pendant la guerre civile de 1936-1937 par les autorités établies à Bilbao et par le Gouvernement d'Euzkadi.
Offert par Monsieur Eliodoro De La Torre, Conseiller des Finances dudit Gouvernement.
Bayonne, le 24 décembre 1939.
Signé : Eliodoro De La Torre.
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ELIODOR DE LA TORRE Y LARRIANAGA |
Les pages 2, 3 et 4 sont consacrées à l'Ordre et aux deux Décrets se rapportant aux émissions de billets et de monnaie. Le premier Décret parut dans le Bulletin officiel de la Province de Bizcaye ; l'Ordre et le deuxième Décret parurent dans le "Journal Officiel du Pays Basque" que le Gouvernement de Euzkadi publia dès sa formation, en basque et en espagnol.
De la page 5 à la page 13 on trouve la collection de chèques et de billets émis par chacune des institutions de crédit suivantes : "Caja de Ahorros Municipal de Bilbao", "Caja de Ahorros Vizcaina", "Banco Guipuzcoano" (Succursal de Bilbao), "Banco de Commercio", "Banco de Bilbao", "Banco Urquijo Vascongado", "Banco de Vizcaya", "Banco Central", "Banco Hispano Americano".
La page 14 contient les monnaies de nickel de deux et d'une pesetas.
Les billets sont collés sur l'album par une seule de leurs marges, les deux faces pouvant être vues facilement.
Les monnaies paraissent en double, montrant l'avers et le revers.
Des illustrations finement coloriées servent de fond aux billets et aux monnaies. Les scènes qu'elles retracent datent du temps où les monnaies avaient cours. Dans l'avant-dernière page apparaît une évocation du monument que Bayonne érigea à ses morts de la guerre 1914-1918, monument dont on ne sait ce que l'on doit admirer davantage de la simplicité de sa composition, de l'émotion qui s'en dégage ou de la beauté de son site.
Luciano Quintana, l'artiste à qui M. de La Torre confia l'exécution de l'album, avait déjà donné à Bilbao, sous le pseudonyme de Nik, des preuves définitives de son bon goût et de son "savoir faire". S'il n'en avait pas été ainsi, la présentation de cet album suffirait à le consacrer comme un maître du genre.
La collection que M. Eliodoro de La Torre y Larrianaga vient d'offrir au Musée Basque est une des rares qui aient pu être réunies au complet, ce qui, joint à l'intérêt intrinsèque de cette collection comme souvenir historique, lui donne une valeur considérable.
Plus tard, lorsque le temps, ayant apaisé les passions et les justes amertumes, permettra de se placer à un point de vue objectif, le signataire de ces lignes aura le plaisir et l'honneur de déposer entre les mains de M. Boissel des objets et des documents se rapportant à l'époque où Bayonne et avec elle, le département des Basses-Pyrénées, sut accueillir avec une sympathie et une charité que nous n'oublierons jamais les Basques transpyrénéens qui lui demandaient l'hospitalité.
WILLIAM BOISSEL DIRECTEUR MUSEE BASQUE DE BAYONNE |
Bayonne, le 16 janvier 1940.
Javier de Gortazar,
Ancien Délégué du Gouvernement d'Euzkadi."
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vendredi 26 mars 2021
LA MONNAIE AU PAYS BASQUE SUD PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE (première partie)
LA MONNAIE AU PAYS BASQUE PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE.
C'est en 1939 que D. Eliodoro de la Torre y Larrianaga remet au Musée Basque de Bayonne un album contenant la collection complète des monnaies qui eurent cours forcé en Biscaye, Guipuscoa et partie de l'Alava pendant les années 1936 et 1937.
Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin du Musée basque N°18 de 1939, sous la plume de
Javier de Gortazar, ancien Délégué du Gouvernement d'Euzkadi :
"...Quand éclata le soulèvement militaire dont sortit peu après la guerre civile qui a pris fin voici quelques mois, une Junte de Défense se constitua en Biscaye, sous la présidence de M. Etchevarria Novoa, alors gouverneur civil. M. Eliodoro de la Torre fit partie de cette Junte comme commissaire des Finances. Après que l'"Estatuto Vasco" eut été approuvé à l'unanimité par le Parlement espagnol et que M. José Antonio de Aguirre eut été, lui aussi à l'unanimité, élu Président par les corporations municipales et dut choisir ses conseillers, il confia le portefeuille des finances à M. Eliodoro de la Torre y Larrianaga, qui s'acquitta de ses fonctions avec le zèle, le succès et l'honorabilité qui le caractérisent.
Parmi les multiples problèmes qu'eut à résoudre M. de la Torre dans l'un ou l'autre de ces emplois, un des plus pressant fut celui que posait la raréfaction de la monnaie : elle se faisait sentir dans les transactions commerciales, dans les paiements et dans le rythme normal de sa circulation par des retraits injustifiés, mais que provoquait la gravité des circonstances.
Cette insuffisance portait à la fois sur la monnaie de métal (numéraire) et sur les billets. Devant la situation délicate dans laquelle se trouvait de ce fait la Banque d'Espagne et la nécessité d'aviser sans retard, M. de la Torre prit les mesures qui se traduisent par les dispositions qu'il promulgua, soit comme Commissaire des Finances de la Junte de Défense de Biscaye, soit comme Conseiller des Finances du Gouvernement Basque.
La première de ces dispositions fut édictée en forme de Décret à la date du 30 août 1936. Dans l'exposé qui précède ses articles, l'auteur déplore les proportions coupables atteintes par la thésaurisation du numéraire et des billets en dépit des mesures prises pour l'éviter. Il signale les dommages qu'elle fait subir au commerce et à l'économie du Pays en même temps qu'elle rend stériles les efforts de la Banque d'Espagne pour qu'une quantité suffisante de monnaie pourvoie à toutes les nécessités. Et, avec la résolution de mettre un terme à cette anomalie, par des décisions énergiques, il annonce la création d'un "signe monétaire" d'emploi obligatoire et de cours forcé dont la solidité et la garantie sont, dit-il, égales ou supérieures à celles du billet de la Banque d'Espagne.
Ce signe consistait en chèques au porteur, délivrés par les diverses banques particulières et caisses d'épargne du pays, payables à la Banque d'émission qui était la Banque d'Espagne jusqu'à concurrence de l'avoir des comptes courants respectifs de ces établissements.
Ces chèques se trouvaient garantis non seulement par la solvabilité de l'entité bancaire ou d'épargne qui les délivrait, mais aussi et en même temps par celle de l'Institut d'Emission et de l'Etat...
...A cette fin, furent formulés les huit articles qui suivent le préambule et constituaient le Décret. Ils autorisent les Banques particulières et les Caisses d'Epargne de Bizcaye à mettre en circulation à partir du 1er septembre 1936 sur leurs comptes courants de la Succursale de la Banque d'Espagne à Bilbao des chèques au porteur de 100, 50 ou 25 pesetas, chèques sur lesquels la dite succursale mentionnerait que le tireur avait "une provision de fonds".
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BILLET DE 5 PESETAS 1937 : BERGER BASQUE
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Le cours de ces chèques était déclaré forcé, leur emploi obligatoire ; leur pouvoir libératoire était total pour tous les paiements, les sanctions appropriées étant prévues à l'égard des contrevenants.
...Les dispositions de ce Décret s'avéraient d'autant plus nécessaires que la difficulté du problème à résoudre s'aggravait du fait que le Pays ne pouvait communiquer avec les organismes du Pouvoir central. Elles furent accueillies favorablement, non seulement par la Bizcaye, à qui elles étaient destinées, mais aussi par la capitale castillane de Santander. Le journal populaire intitulé "El Cantabrico", peu porté d'habitude à approuver les initiatives basques, manifesta, dans un commentaire bienveillant, son agréable surprise de la solution simple et pratique apportée par le Commissaire des Finances de Bizcaye pour combattre la dissimulation et la thésaurisation de l'argent.
...Après la constitution du Gouvernement Basque, la première disposition que publia sur ce sujet son Conseiller des Finances fut l'ordre du 21 octobre 1936 - journal officiel du 24 - transcription des lignes générales du Décret du Commissaire des Finances de la Junte de Défense de Bizcaye, dont il vient d'être question.
Il est, en particulier, mentionné à l'article 8 que les Banques et les Caisses d'Epargne ont la faculté de délivrer d'autres chèques que ceux dont la valeur est mentionnée dans le texte.
De nouveaux chèques de 5 pesetas furent ainsi mis en circulation, avec des caractéristiques et prérogatives semblables à celles des chèques déjà existants.
Le manque croissant de monnaie divisionnaire présentait une difficulté identique et il mettait le commerce dans une situation délicate. Le Gouvernement d'Euzkadi, sur la proposition de son Conseiller, publia le Décret du 23 février 1937 - Journal Officiel du 17 mars - qui comprend un sobre exposé et six articles. Il autorise l'émission de 10 000 000 de pesetas en pièces de nickel de 1 et 2 pesetas. L'avers porte l'inscription "Gobierno de Euzkadi" ; la valeur est inscrite en chiffres au revers."
A suivre...
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dimanche 14 avril 2019
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN AOÛT 1938 (deuxième partie)
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN 1938.
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques à l'exil dans le monde entier.
mercredi 13 février 2019
LE TRAGIQUE DESTIN D'EUSKADI EN AOÛT 1938 (première partie)
LES BASQUES EN EXIL EN 1938
La guerre civile espagnole, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, contraint à l'exil à l'étranger de plusieurs centaines de milliers de Républicains et de Basques.
lundi 26 juin 2017
QUAND LES TIMBRES-POSTE PARTICIPAIENT À L'EFFORT DE GUERRE D'EUZKADI EN 1937
PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE LES TIMBRES-POSTE EURENT UNE GRANDE IMPORTANCE.
Ils ont eu des significations variées : bien sûr affranchir le courrier, mais aussi aider des causes, faire des appels de fonds, revendiquer et faire de la propagande.
mercredi 21 juin 2017
LE PAYS BASQUE SUD A ÉTÉ AUTONOME D'OCTOBRE 1936 À JUIN 1937
3 PROVINCES DU PAYS BASQUE SUD ONT ÉTÉ AUTONOMES PENDANT PLUS DE 8 MOIS.
3 Provinces Basques ont eu des fonctions régaliennes pendant la Guerre Civile espagnole.
lundi 10 avril 2017
L'ÉQUIPE DE FOOTBALL D'EUZKADI AU PAYS BASQUE DE 1937 À 1939
LA DIPLOMATIE DU BALLON ROND EN 1937.
En août 1937, le Gouvernement d'Euzkadi et son Président José Antonio Aguirre y Lecube décidèrent que même si la guerre avait été perdue, il fallait témoigner aux yeux du monde entier, de la dignité et de la vitalité du peuple Basque.
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