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dimanche 28 mars 2021

LE DIMANCHE DES RAMEAUX AUTREFOIS

LE DIMANCHE DES RAMEAUX.


C'est la Commémoration de l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem et de sa passion. Le dimanche des Rameaux est dans le calendrier liturgique chrétien le dimanche qui précède le dimanche de Pâques et qui marque l'entrée dans la Semaine sainte.




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PREPARATION DES PALMES POUR LA FËTE DES RAMEAUX
CORSSE D'ANTAN


Il est aussi connu sus le nom de "dimanche des Palmes" dans le Sud de la France.


Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :



  • Les Annales Politiques et Littéraires le 4 avril 1909, sous la plume de R. De Bettex :


"Les Rameaux.



Le jour des Rameaux, même si le ciel est maussade, est comme une fête de printemps. Durant une matinée, c'est partout le triomphe du vert feuillage. Les plus humbles églises se parent de verdure comme pour un mariage élégant.



Curieuse évocation de l'entrée du Christ à Jérusalem, les rameaux n'ont plus le seul langage d'allégresse que leur prêtait le peuple accouru sur le passage du Messie. Ils se sont composé, chez nous, un caractère spécial ; ils sont devenus le buis béni, protecteur du foyer.



Et, vraiment, c'est cette dernière qualité que la foule, aujourd'hui, leur reconnaît au détriment du souvenir pieux qu'ils représentent.



Combien de petits marchands ambulants ont parcouru, ces jours-ci, les environs de Paris, en quête des propriétaires de buis auxquels ils ont acheté, pour quelques francs, de quoi faire de brillantes affaires demain ! Aux Halles, les feuillages arrivent par charretées.


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JOUR DES RAMEAUX
PARIS D'ANTAN


C'est que Paris consomme beaucoup de buis, en ce seul matin dominical.



Dès le jour, les vendeurs sont à leur poste, aux entrées des temples, et presque sur leurs degrés. Comme au théâtre, c'est à qui viendra le premier pour occuper la meilleure place. Ils ont amené leurs enfants, qui poursuivent, sans relâche, le client pour lui offrir des rameaux "à deux sous la botte".



Ils prennent, pour leur marchandise, le geste large de l'officiant bénissant à la porte les corbeilles de feuillage, et c'est du buis "béni" dont ils vous vantent les qualités :


— Achetez-moi du buis béni, madame, cela porte bonheur.

— Monsieur, pour vos enfants, cette jolie branche, cinquante centimes seulement !



Quant aux enfants, ils n'ont pas besoin d'être invités à prier leurs parents pour réclamer leur bien personnel.



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JOUR DES RAMEAUX
PARIS D'ANTAN



Et toutes ces transactions ont quelque chose de très pittoresque. Les petits, en troupe joyeuse, portant fièrement leurs rameaux, forment des groupes charmants, et les parents sont amusants à contempler, avec leur bouquet de verdure, qui s'accorde peu à la solennité de leur costume et de leur maintien.



Rentré chez soi, chacun procède à une petite cérémonie familiale. Le buis desséché de l'année précédente disparaît dans le foyer. A sa place, — une place d'honneur, — le rameau tout jeune est installé dans son rôle d'ange gardien.



Mais il est certaines provinces françaises où la fête des Rameaux est plus pittoresque encore. Dans certaines contrées du Sud-Est et du Midi, on confie aux enfants de très grandes branches pourvues de leurs feuilles, auxquelles on attache des friandises de toutes sortes et jusqu'à de minuscules poupées. Ces petits arbres de Noël ambulants sont d'un effet amusant, surtout lorsque de tout jeunes enfants les portent. Avec combien de respect ! Ils ont les yeux fixés sur leur appétissant fardeau, et, bien souvent, risquent d'imiter l'astrologue du bon La Fontaine.


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PROCESSION DES RAMEAUX
LANDES D'ANTAN


A l'issue de la grand'messe, permission est donnée, à ceux qui furent attentifs, de manger "leurs rameaux".



Le Midi offre, en outre, aux fidèles qui veulent exactement se conformer à la signification de la cérémonie, la faculté d'apporter de véritables palmes auprès des autels.



Au-devant des églises de Nice, on voit, en ce jour, des fillettes, aux grands yeux d'Italienne, vendre ces feuilles découpées, qui demeurent, à la fois, comme un symbole d'allégresse et la plante du souvenir.



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RAMEAUX
NICE D'ANTAN



Ce sont là les rameaux que les habitants de Jérusalem, il y a deux mille ans, inclinaient, en signe d'hommage, sur les pas du Messie venu accomplir sa destinée, les rameaux conservés en Italie et qui valent à "Pâques fleuries" le nom de "Dimanche des Palmes".



La vente du buis, à Paris, le jour des Rameaux, atteint, assure-t-on, 400 000 francs.



Le buis est, du reste, un arbre très chrétien. C'est la palme des pays d'Occident. Lui aussi est un symbole : douleur et espérance.



Dans certains pays, on ne manque pas de déposer un brin du buis de Pâques dans les cercueils et aussi dans les berceaux des nouveau-nés.



Dans quelques villes du Midi, notamment à Alais, les marchands vendent des rameaux artificiels, enguirlandés de papiers multicolores et ornés de fruits confits, ce. qui dérive de l'ancienne coutume dont nous parlons plus haut.



Dans les campagnes, on ne se borne pas à accrocher le rameau protecteur au-dessus du lit, on le fixe dans les écuries pour sauvegarder le bétail de la maladie, on le plante dans les champs pour obtenir de belles récoltes, on le porte sur les tombes des parents ; enfin, les vieillards piquent un brin de buis sur leurs chapeaux, comme un talisman propre à leur assurer une longue existence.



Au moyen âge, on célébrait, d'ailleurs, le dimanche des Rameaux avec une solennité toute particulière.



A la procession, qui faisait suite à la bénédiction des rameaux, on portait le livre des évangiles. Cette procession représentait la marche du Christ vers Jérusalem. Après la lecture des passages de l'Evangile, on découvrait la croix, qui, jusque-là, était restée voilée, le clergé venait se prosterner, et chacun déposait devant elle un fragment de rameau.



Mais, à Jérusalem, avait lieu une autre coutume, conforme à la tradition chrétienne. Les Franciscains, préposés à la garde du tombeau du Christ, allaient, de grand matin, à Bethphagé. Le Père gardien de Terre-Sainte, — monté sur un âne richement caparaçonné, — suivi de tous les religieux et de tous les fidèles, entrait triomphalement dans la ville et se rendait à l'église du Saint-Sépulcre pour la messe solennelle. Cette cérémonie fut supprimée, il y a plus de deux siècles, par le gouvernement turc."



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 25 mars 1923 :



"Pâques fleuries.



Les Rameaux à Bayonne et à Biarritz.



La fête favorisée par le beau temps.



Le ciel d’un bleu si éclatant hier matin, s'est aujourd’hui couvert d’un voile de tristesse, qui cadre avec cette fête des Rameaux prélude mélancolique à la tragédie sublime des jours Saints qui vont suivre. 



Partout, dans toutes les rues de Bayonne ou de Biarritz, comme dans tous les chemins du Pays Basque, on ne rencontre que des gens tenant en leurs bras des branches de laurier béni, humbles lauriers que de timides fleurettes éclairent justifiant ainsi le nom joli de Pâques fleuries donné jadis à la fête des Rameaux. 



Dans notre Sud-Ouest, nous avons le laurier, mais dans le Nord et dans toute la région parisienne, c’est le buis qui est en honneur. En Provence, c'est le pacifique rameau d’olivier. La Bretagne et la Vendée ont adopté le romarin odorant au feuillage grisâtre, aux petites fleurs mauves, et les églises là-bas en ce jour des Rameaux embaument. Le parfum du romarin, mêlé à celui de l'encens est délicieusement entêtant, grisant même. 



En Italie l’antique usage des palmes est demeuré, ainsi que chez tous les chrétiens d'Orient, comme au temps où Jésus fit son entrée triomphale à Jérusalem au milieu de la foule innombrable portant rameaux et palmes et chantant : "Hosanna ! gloire à Celui qui vient au nom du Seigneur !" 



Pâques fleuries ! rameaux bénis, pieuses coutumes si fidèlement suivies par tous, même par les indifférents qui conserveront à leur chevet toute l'année la petite branche de feuillage béni qui semblera les protéger dans leur sommeil. 



Dans notre campagne basque, les paysans ont dû observer attentivement de quel côté était ce matin tourné le vent, tandis que se chantait le grand évangile de la Passion, car un vieux dicton assure que pendant les trois quarts de l’année le temps sera sensiblement le même qu'au moment de l’Evangile. Il pleuvait au début de la matinée, mais, à l’heure de la grand'messe, la pluie avait cessé complètement et la température était d’une douceur exquise. Cela n'est pas d’un trop mauvais présage, si le dicton a dit vrai, et nous verrons, sans doute, pour la grande fête de Pâques, luire un soleil splendide sur la joie des humains et le renouveau de la nature. 



L'animation a été grande toute la matinée à Bayonne et à Biarritz. Dès le matin on voyait, par groupes, des habitants se diriger vers les églises des deux villes portant des rameaux. Les enfants surtout se rendaient aux offices, joyeusement et en chantant. 



Les offices furent célébrés devant un grand nombre de fidèles. A la cathédrale de Bayonne, c’est Mgr Gieure qui a procédé à la bénédiction. 



Cette animation s’est poursuivie avant le déjeuner. Dans l’après-midi, le temps restant favorable, les promeneurs ont été nombreux dans les deux villes et aux environs."



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