UN CRIME À AYHERRE EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1922 (deuxième partie)

 

UN CRIME À AYHERRE EN 1922.

En 1922, un crime odieux est commis dans ce village d'Ayherre, en Basse-Navarre, comptant à l'époque environ 1 000 habitants.

SOUVENIR D'AYHERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans plusieurs éditions 

sous la plume de Georges Blançon :

• le 28 avril 1922 :

"Le crime d’Ayherre.

L'assassin du maquignon est sous les verrous.

C’est un nommé Pierre-Rémy Pinaqui, d’Hasparren. Il a été arrêté hier à Bordeaux. 

Nos lecteurs se souviennent du drame récent qui eut pour théâtre la paisible commune d’Ayherre, située sur la route de Labastide-Clairence à Hasparren. 

Un maquignon, Jean Héguy, qui revenait à pied du marché de Peyrehorade, fut trouvé assassiné sur le bord du chemin. 

La brigade mobile de Bordeaux avait envoyé sur les lieux du crime le très habile inspecteur Arburu, qui, originaire du pays basque, avait sur ses collègues le précieux avantage de connaître parfaitement la langue euskarienne. 

Arburu commença ses investigations, interrogea les habitants de la contrée, tant à Peyrehorade que dans toutes les petites agglomérations environnantes, et finit par apprendre des choses si intéressantes qu’il en avisa M. Quérillac, commissaire de police. Ce dernier, accompagné des inspecteurs Buret et Périvier, alla à Ayherre, procéda à des constatations importantes, à la suite desquelles il obtint du parquet de Bayonne un mandat d’arrêt contre l’individu qu’il soupçonnait. 

L’arrestation.

C’était un jeune homme de 23 ans, Pierre-Rémy Pinaqui, né à Hasparren, ayant des parents à Labastide-Clairence (Basses-Pyrénées), et habitant Bordeaux, où il travaille pour le compte de M. Baron, entrepreneur, 34, rue des Douves. 

Les policiers avaient appris, au cours de l’enquête, que, par deux fois, le 12 et le 19 avril, Pinaqui était venu au pays. Le jour du crime, il était à la foire de Peyrehorade. Des habitants de la contrée l'ont vu suivant attentivement les faits et gestes du maquignon. Plusieurs personnes affirment que le jeune homme vint auprès d’elles se renseigner sur l’heure à laquelle Héguy quittait d'ordinaire la foire. Il "fila" le maquignon, quand le soir il reprit le chemin du retour et l'ayant plusieurs fois perdu en cours de route, il s'enquit auprès des paysans qu'il rencontrait, leur demandant : "Avez-vous vu passer un homme grand, fort, conduisant une vache ?" Et ainsi, à plusieurs reprises, l'assassin se renseigna sur le chemin pris par celui qu’il voulait tuer. Il commit son crime en un point particulièrement isolé. 

UN MAQUIGNON
PAYS BASQUE D'ANTAN

Hier matin, les policiers ont arrêté Pinaqui au chantier où il travaille. Bien entendu, il a nié, mais une perquisition effectuée dans sa chambre, a été des plus accablantes pour lui. 

On a trouvé un veston auquel le bouton recueilli sur les lieux du crime s’adapte parfaitement. Sur ce veston, on a relevé des traces de sang. De plus, on a trouvé, sur une armoire, une chemise et un mouchoir ensanglanté. Dans les poches de Pinaqui, ou a découvert trente feuilles d'expédition semblables à celles qui furent enfoncées dans la bouche du cadavre. 

Enfin, le patron de Pinaqui a déclaré que, les 12 et 19 avril, le jeune homme s'était absenté, disant qu'il alliait à Libourne. Ce qui est faux. Pinaqui a reconnu être allé ces jours-là à Peyrehorade.

 Malgré les charges qui pèsent contre lui, il persiste à nier. 

Pinaqui a été transféré ce matin à la prison de Bayonne."

• le 16 mai 1922 :

"Le crime d'Ayherre.

Une découverte intéressante.

Pinaqui, inculpé du meurtre du maquignon Chabagnoa, avait caché onze cents francs dans la manche d’un veston.

Nos lecteurs se souviennent dans quelles circonstances» le maquignon Héguy, dit Chabagnoa, revenant pendant la nuit, du marché de Peyrehorade, avait été trouvé assassiné sur la route, à Ayherre. 

Les recherches, on le sait, amenèrent l’arrestation, à Bordeaux, d'un garçon boucher nommé Pinaqui, qui a été écroué à la maison d'arrêt de Bayonne. 

On estimait que la victime devait avoir sur lui une somme de quinze cents francs qui n’avait pas encore été retrouvée. 

Or, dimanche matin, 14 mai, M. Quérillac. commissaire de la 7ème brigade mobile, et M. Arburu, inspecteur, procédant à la suite de nouvelles indications, à une perquisition dans une pièce de la boucherie où Pinaqui travaillait à Bordeaux, dans le voisinage du marché des Capucins, découvrirent, dissimulée dans la manche d’un veston appartenant au garçon boucher, une somme de onze cents francs en billets de banque. 

Cet argent a été saisi et transmis au juge d’instruction de Bayonne."

A suivre...

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