UN CONGRÈS DE CLIMATOTHÉRAPIE À SAINT-SÉBASTIEN EN 1908.
En 1908, un congrès de climatothérapie a lieu à Biarritz, en Labourd, et des excursions sont prévues en Guipuscoa.
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| CASINO ET CONCHA ST-SEBASTIEN 1908 GUIPUSCOA D'ANTAN |
Voici ce rapporta à ce sujet le journal La Petite Gironde, le 27 avril 1908 :
"IVe Congrès de Climatothérapie. (De notre envoyé spécial.)
Excursion à Saint-Sébastien.
Saint-Sébastien, 25 avril.
— On peut bien promettre des trains spéciaux qui vous feront partir à des heures convenables ; on peut bien vous assurer que vous ne coucherez pas à la belle étoile, mais le soleil se rit des organisateurs des excursions. Quand je dis qu'il rit, je veux dire qu'il se cache, au grand dam de tous ceux à qui maints congressistes, et moi le premier, avaient vanté la belle lumière du golfe où dort Fontarabie.
Quels nuages lourds et quelles averses quand nous sommes arrivés à Hendaye, samedi matin, vers dix heures. Il a fallu supprimer toute promenade. Quelques vaillants ont essayé, par bateau, d'aller jusqu'au Sanatorium ; ils ont du y renoncer tellement l'averse leur cinglait le visage. La plupart s'étaient réfugiés au buffet de la gare et dans les hôtels, où l'on devait déjeuner. Car ce point était prévu et bien prévu, comme tous les autres, d'ailleurs, par l'actif et intelligent inspecteur principal des Voyages pratiques, M. Mayer. Alors, dans les hôtels, on fit contre mauvaise fortune bon cœur, et l'on se mit à danser. Une des plus charmantes congressistes montra que le fandango n'avait pas de secrets pour elle. Sa grâce exquise ravit tout le monde.
Le déjeuner, ou plutôt les déjeuners, furent donc très gais.
Je voue ai dît que des excursionnistes avaient dû renoncer à la visite au Sanatorium. Mais un groupe, ayant à sa tête MM. Lalesque et Régis, avaient tenu quand même à voir cet établissement, dont on leur avait dit le plus grand bien. Ils ont été reçus par le directeur et par M. le docteur Camino, médecin du Sanatorium, ayant à côté de lui ses internes, MM. Krantz et Cloquet, et par le professeur Kirmisson, de Paris. Au cours de la visite, très intéressante dans son ensemble, l’attention du Congrès a surtout été attirée pur le service orthopédique, nouvellement créé par l’assistance publique. Mlle Enquist, directrice de ce service, assistée de Mlle Isidori, a présenté un groupe de vingt-cinq jeunes parisiennes admises depuis quelque temps au traitement. L'impression du Congrès a été des plus satisfaisantes, et les visiteurs ont écouté avec le plus vif intérêt les explications fournies avec ha haute compétence par M. le professeur Kirmisson. Un lunch debout a été servi avant de se séparer.
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| SANATORIUM HENDAYE 1908 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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| PROFESSEUR EDOUARD KIRMISSON |
La gaîté qui avait accompagné les déjeuners s'accentua, quand, ayant dépassé Irun, on s'aperçut que le soleil nous attendait à Saint-Sébastien.
En effet, sans être trop généreux, il a daigné se montrer. L'ascension du mont Ulia a pu se faire dans de bonnes conditions, et le panorama, pendant un moment, a été admiré dans toute sa splendeur. Vous connaissez ce spectacle : la mer et la montagne s’offrant aux regards dans le cadre le plus harmonieux. C’est de la vraie beauté ; nos congressistes en ont subi toute la fascination.
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| MONT ULIA SAINT-SEBASTIEN GUIPUSCOA D'ANTAN |
I1 y a, établi à Saint-Sébastien, un médecin français, le docteur Vic, qui s’était employé avec le plus grand zèle à recevoir ses confrères venus de France. Il les attendait à la gare ; il les a accompagnés à la mairie pour la réception officielle, au café Kutz, où les médecins de Saint-Sébastien offraient le "vermouth de l’amitié" aux membres du Congrès ; au Casino, le soir, où il y avait fête de nuit et souper offert par le directeur du Casino, M. Dominguez.
La réception à la mairie a eu tout à fait grand air. Dans des allocutions chaleureuses, dites en bon français, le maire de Saint-Sébastien, le marquis de Rocaverde, et le président de la Société médicale, le docteur Moraïs, ont souhaité la bienvenue. Après la beauté, la science, a dit en substance M. le Maire, faisant allusion à la visite récente des "reines" de Paris à Saint-Sébastien. Ce sont de ces visites, a-t-il ajouté, que nous n'oublierons pas.
En l’absence de M. le docteur Pitres, président du Congrès, c’est M. le docteur Lalesque, vice-président, qui a répondu. Sa pensée fine se traduit toujours dans un langage de choix, ce qui fait que cette entrevue, je le répète, a revêtu un très beau caractère.
Au café Kutz, outre une cordialité pleine de chaleur et d’élan, on a pu goûter un beau concert, où ont été joués l’Hymne national espagnol, la "Marseillaise", l'Hymne national basque. Puis deux danseuses, de vraies Espagnoles, ont exécuté avec brio et sûreté des danses locales très colorées, d'un caractère original et qui ont beaucoup plu. Le succès a été des plus grands.
C'est le grand hôtel Continental qui, après entente avec les Voyages pratiques, avait assumé la tâche de loger tous les congressistes et, bien entendu, de les nourrir. Je dois dire que, de ce côté-là encore, la satisfaction a été complète. Il y avait là un joli exemple d'organisation bien entendue. Tout le monde a dîné, et bien dîné, dans la même salle. Puis on s'est rendu au Casino, tout étincelant de lumières, somptueux, et où l’orchestre du maestro Larrocha a déployé une science, un goût, une virtuosité qui nous ont émerveillés. C'est le directeur qui faisait les honneurs du Casino. Il ne s'est pas contenté de cela ; après le concert, il a invité à souper tout le Congrès.
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| HÔTEL CONTINENTAL ST SEBASTIEN PAYS BASQUE D'ANTAN |
Mais on ne s'est pas mis à table tout de suite après le concert ; on a un peu dansé, et on a assisté à un feu d'artifice.
Enfin, à minuit passé, M. le marquis de Rocaverde, ayant à son bras Mme I.avergne, femme du vice-président local du Congrès, entrait dans la salle à manger, et tout le Congrès l’imitait. Plus de cent cinquante convives s'asseyaient autour de tables délicieusement décorées, dans une salle ruisselante de lumière. On soupait fort bien, comme peuvent le faire des artistes après une représentation.
M. le marquis de Rocaverde porta le premier toast, empreint d'une haute et noble courtoisie ; M. Lalesque lui répondit par une allocution toute fleurie de jolies images et ornée de fines allusions littéraires.
Le docteur Lavergne, en termes d'une chaude cordialité, leva son verre en honneur du corps médical de Saint-Sébastien, qui se montrait si aimable à l’égard de ses confrères français. Plusieurs médecins étrangers prirent aussi la parole, et un médecin espagnol, dont j'ai regretté de n'avoir pas su le nom, porta la santé de M. Clémenceau, après avoir célébré la science, émancipatrice du monde et destructrice de tous les fanatismes. C’était superbe de ton et d’allure. La série fut close par M. Dominguez, directeur du Casino, remerciant le Congrès d’être venu chez lui, en termes d’une discrétion de bon goût et d'un tact parfait.
Quand on quitta le Casino, la joie des congressistes était sans bornes. Il est vrai que la réception qu’on venait de leur faire était tout à fait inaccoutumée : éblouissante est, je crois, le mot qui lui convient le mieux.
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| CASINO SAINT-SEBASTIEN 1908 GUIPUSCOA D'ANTAN |
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