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samedi 28 mai 2022

CIBOURE VILLE-D'HIVER EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1927

CIBOURE VILLE D'HIVER EN 1927.


Au début des années 1920, on découvre de l'autre côté du pont reliant Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, la commune de Ciboure et ses charmes.




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PLAN DE CIBOURE 1927



Voici ce que rapporta à ce sujet la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de 

l'Euzkalerria, le 30 janvier 1927, sous la plume de Battita :



"Jusqu’à ce jour nous avons presque toujours confondu dans nos rubriques Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, mais la poussée de croissance de celle-ci nous obligera à isoler ce rameau vigoureux qui maintenant se développe pour son propre compte et peut vivre par lui-même près du tronc nourricier.



Nous espérons bien toutefois que cette scission ne réveillera pas les antiques rivalités qui ont si souvent, au cours des siècles, troublé la bonne entente entre les deux villes. Nous croyons au contraire qu’elles ont tout intérêt l’une et l’autre à travailler en commun.



Jusqu’en 16o3, Ciboure, tête de pont, en basque Cibiburru, n'était qu’une dépendance d’Urrugne. A cette époque, très enrichie par le commerce maritime, elle fut érigée en commune distincte. L'arrêt du commerce et les guerres l’éprouvèrent grandement. L'église de Bordagain, plusieurs fois détruite au cours des guerres entre la France et l’Espagne, ne fut plus réparée après les combats de 1813, lors de la retraite Soult, et tend toujours vers le ciel sa tour mutilée.



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RUINES TOUR DE BORDAGAIN CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le développement balnéaire de Saint-Jean-de-Luz affecta d’abord assez peu la vieille petite cité voisine qui conserva tout son pittoresque. Mais peu à peu elle attira les artistes, les peintres, les amants de la nature qui en firent alors leur séjour de prédilection. Quelques pensions de famille fréquentées surtout par des résidents épris de calme et séduits par la beauté du village, s'achalandèrent rapidement, tels Frichou-Baïta et Etche-Handy. Le petit établissement de bains situé dans une crique bien protégée connut une fortune vraiment fabuleuse et devint la Réserve de Ciboure fréquentée par les rois, les princes, les milliardaires de tous les pays, et fit connaître le nom de Ciboure aux quatre coins du monde !




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PENSION  FRICHOU BAITA CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN


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HÔTEL ETCHE HANDY CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Aujourd’hui, devant l’extension toujours croissante de la villégiature d’été et d’hiver, Ciboure doit faire plus et doit faire mieux C’est ce qu’ont compris ceux qui ont l'initiative de son urbanisation dont nous avons récemment publié les projets.



Ciboure occupe en effet une situation tout à fait privilégiée dont nous devons montrer les avantages : C’est autour du coteau de Bordagain, colline haute de 85 mètres, que se groupent les habitations anciennes et se grouperont une partie des constructions futures.



Les quais actuels de Ciboure et les environs de la Réserve, exposés au Nord-Est et au Nord, sont évidemment très agréables l’été, mais la place y est mesurée ; c’est dans d’autres directions qu’il faut, surtout pour une station d’hiver, rechercher des emplacements libres.



Entre la voie du chemin de fer, la grande route nationale d’Espagne et le sommet de la colline, vers les extrémités de la rue Agorette et de la rue Evariste Baignol, vers cette curieuse Croix-Blanche (en basque Gurutze-Churi), s’étendent des pentes douces bien exposées au Midi, avec une vue magnifique sur la vallée d’Urrugne et le massif de la Rhune. C’est là l’emplacement idéal de  toute habitation qui doit jouir des bienfaits d’une bonne insolation. Aussi, dès maintenant les nouvelles villas basques s’y multiplient-elles rapidement, se dominant les unes les autres.



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CROIX BLANCHE CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Les pentes tournées vers l’ouest donnent sur les campagnes très verdoyantes et vont vers la vallée de l’Unxin rejoindre les parages du port de Socoa. Elles aussi, bien abritées des vents du Nord et des brises de la mer par les hautes falaises du Socoa, offrent des avantages analogues. Encore désertes maintenant, elles seront certainement très appréciées lorsque les grands travaux si heureusement conçue par la Société la Fina Foncière auront été exécutés.



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ACTION FINAFONCIERE 1926
PAYS BASQUE D'ANTAN



Nous pouvons donc dire que toute la colline de Bordagain nous semble destinée à être rapidement ornée de constructions dans toute son étendue et que son sommet où s’élevait autrefois le village dont il ne reste plus que les ruines de l’église et sa tour fortifiée doit devenir le centre de la future cité, le moyeu d’où tout rayonnera alentour. 



Cette heureuse disposition naturelle permet, tout comme les pentes exposés au Sud du quartier Aïce-Errota à Saint-Jean-de-Luz, de jouir au maximum des douceurs, de cette égalité d’humeur de la température, qui est une des grandes caractéristiques du climat de la Côte Basque. C’est, sans contredit, un des points les plus privilégiés de la Côte, un des mieux exposés, un de ceux où l’on peut dire que "l’hiver n’existe pas".



Les moyens de communication sont déjà très suffisants, mais ils vont certainement se perfectionner encore : la grande route d’Espagne longe le pied du côté Sud ; une route longe le quai jusqu’au fort du Socoa, une autre ceinturera bientôt les pentes Ouest, beaucoup plus rapprochée que celle qui, du fort du Socoa, se dirige actuellement par la fraîche vallée de l’Unxin vers le château d’Urtubie où elle rejoint la route nationale. La station de St-Jean-de-Luz est peu éloignée de l’agglomération actuelle, mais on remarquera que la voie ferrée, après une courbe prononcée se dirige vers le Sud-Ouest et se rapproche très près du quartier du Socoa dont elle n’est guère plus qu’à 1 200 mètres de distance. En ce point, à l’endroit où elle franchit l’Unxin, on a prévu avec beaucoup d’opportunité la construction d’une nouvelle gare ; celle-ci desservirait toute la région Nord- Ouest île la nouvelle cité. Déjà la ligne du Réseau Basque dessert toute la longueur des quais et le rivage marin jusqu’au Socoa. Une nouvelle ligne de tramways est prévue entre ce point et la nouvelle gare.



Toute la cité aura donc ainsi une véritable ligne de ceinture. Laquelle de nos villes peut en dire autant ? les communications y seront donc extrêmement faciles et rapides.



Nous ne voulons point revenir ici sur tous les travaux d’urbanisme : adduction d’eau, construction de casinos, parc de sports, etc., qui semblent surtout destinés à la saison d’été, et pour le détail desquels nous renvoyons le lecteur à notre numéro spécial 129, du 10 octobre 1926.



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EXTENSION DE CIBOURE


Nous avons surtout aujourd’hui envisagé l’avenir de Ciboure comme ville d’hiver. Nous avons eu souvent l’occasion de parler du pittoresque des vieilles demeures de la petite cité, nous n’y revenons point aujourd’hui. Ajoutons pour terminer qu’elle se trouve le plus à la portée des sites les plus charmants, les plus gracieux et aussi, sauf quelques points, les moins fréquentés de la Côte Basque. Le château d’Urtubie, au milieu de ses frondaisons, le village d’Urrugne où l’on ne fait que passer, les vallées d’Herboure et d’Olhette sont pour ceux qui les ont visitées des plus agréables.



L’avenir de Ciboure nous paraît donc pour l’hiver, celle d’une station climatique destinée à être surtout fréquentée par ceux qui veulent, sous un climat doux, mener une vie familiale, voire même un peu champêtre, par ceux qui préfèrent les calmes beautés de la nature aux agitations artificielles de nos Rivieras. Toute station doit avoir son programme adapté aux goûts de sa clientèle spéciale, doit choisir judicieusement celle-ci et se tenir au genre que lui imposent les conditions physiques climatiques et économiques.



Elle ne sera probablement jamais très commerçante et Saint-Jean-de-Luz recevra dans ses magasins tous les résidents de Ciboure, elle a donc tout intérêt à encourager sa jeune sœur qui ne sera jamais une rivale.



Nous voyons en Ciboure, ville-d’hiver, une station calme et reposante, aimée pour elle-même."




 




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