LE GUÉTHARIAR JEAN-PIERRE IRUMBERRY EN 1941.
En février 1941, ce jeune homme, prisonnier de guerre en Allemagne, est libéré pour avoir sauvé un Allemand qui se noyait.
Voici ce que rapporta à son sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, le 6 février 1941, sous la plume de François Serpeille :
"Rencontre et conversation avec Jean-Pierre Irumberry qui vient d’être libéré de captivité par le Führer pour avoir sauvé un Allemand qui se noyait.
Nous étions hier, en fin de journée, un petit groupe réuni autour d’une table.
J’avais assis, à côté de moi un grand garçon tranquille, peu parlant, visage énergique, traits solidement découpés, teint mat.
— Vous ne le connaissez pas ? me dit-on. C’est Jean-Pierre Irumberry, le cantonnier de Bayonne qui vient d’être libéré de captivité par ordre du Führer, pour avoir sauvé un Allemand qui se noyait.
— Ah ! m’écriai-je. Quelle aubaine pour un journaliste. A nous l'interview.
Jean-Pierre Irumberry qui possède ce calme des forts, s’y prête avec autant de calme, au tant de simplicité naturelle, qui trouve simple et naturel l'acte de courage qui vient de lui valoir l’insigne récompense qui lui est venue du chef de l'Allemagne.
Il nous raconte sans se presser, sans phrases inutiles son aventure.
Soldat d'infanterie, il a été fait prisonnier près de Commercy et envoyé dans un camp d'Allemagne, dans la région de Hambourg, à 150 kilomètres de Cassel, un camp important, 80 000 prisonniers.
Au mois de novembre, nous dit-il, nous travaillions sur un bateau, un Toulousain, un Allemand et moi, à la construction d'un barrage, sur la rivière le Fulda. Une tempête soufflait. La corde que tenaient une quinzaine d’hommes se rompit. Le Toulousain, qui pourtant savait nager, coula à pic. L’Allemand, lui ne savait pas nager, se débattait dans l’eau. Je plonge. Ah ! l’eau était froide et houleuse. Après de sérieux efforts, je parviens à ramener mon camarade. (Camarade, notez le mot, c'est celui qu’a employé Jean-Pierre Irumberry, chaque fois qu'au cours de l’interview il a parlé de cet Allemand.)
— Vous deviez avoir besoin de vous reposer après ça.
— Oui, mon camarade est tombé malade tout de suite. Il dut entrer à l’hôpital. Il y est encore.
JEAN-PIERRE IRUMBERRY DIT "LE MEXICAIN" |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire