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lundi 23 mai 2022

L'HISTOIRE DE JEAN-PIERRE IRUMBERRY DE GUÉTHARY EN LABOURD AU PAYS BASQUE ET JOUEUR DE RUGBY DE L'A.S.B. EN 1941

LE GUÉTHARIAR JEAN-PIERRE IRUMBERRY EN 1941.


En février 1941, ce jeune homme, prisonnier de guerre en Allemagne, est libéré pour avoir sauvé un Allemand qui se noyait.





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JEAN-PIERRE IRUMBERRY
PHOTO DE PARIS-SOIR 18 FEVRIER 1941




Voici ce que rapporta à son sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays 

basquele février 1941, sous la plume de François Serpeille :



"Rencontre et conversation avec Jean-Pierre Irumberry qui vient d’être libéré de captivité par le Führer pour avoir sauvé un Allemand qui se noyait.



Nous étions hier, en fin de journée, un petit groupe réuni autour d’une table. 



J’avais assis, à côté de moi un grand garçon tranquille, peu parlant, visage énergique, traits solidement découpés, teint mat. 

— Vous ne le connaissez pas ? me dit-on. C’est Jean-Pierre Irumberry, le cantonnier de Bayonne qui vient d’être libéré de captivité par ordre du Führer, pour avoir sauvé un Allemand qui se noyait. 

— Ah ! m’écriai-je. Quelle aubaine pour un journaliste. A nous l'interview. 



Jean-Pierre Irumberry qui possède ce calme des forts, s’y prête avec autant de calme, au tant de simplicité naturelle, qui trouve simple et naturel l'acte de courage qui vient de lui valoir l’insigne récompense qui lui est venue du chef de l'Allemagne. 



Il nous raconte sans se presser, sans phrases inutiles son aventure. 



Soldat d'infanterie, il a été fait prisonnier près de Commercy et envoyé dans un camp d'Allemagne, dans la région de Hambourg, à 150 kilomètres de Cassel, un camp important, 80 000 prisonniers. 



Au mois de novembre, nous dit-il, nous travaillions sur un bateau, un Toulousain, un Allemand et moi, à la construction d'un barrage, sur la rivière le Fulda. Une tempête soufflait. La corde que tenaient une quinzaine d’hommes se rompit. Le Toulousain, qui pourtant savait nager, coula à pic. L’Allemand, lui ne savait pas nager, se débattait dans l’eau. Je plonge. Ah ! l’eau était froide et houleuse. Après de sérieux efforts, je parviens à ramener mon camarade. (Camarade, notez le mot, c'est celui qu’a employé Jean-Pierre Irumberry, chaque fois qu'au cours de l’interview il a parlé de cet Allemand.) 


— Vous deviez avoir besoin de vous reposer après ça. 

— Oui, mon camarade est tombé malade tout de suite. Il dut entrer à l’hôpital. Il y est encore.



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JEAN-PIERRE IRUMBERRY
DIT "LE MEXICAIN"



Quant à moi, quinze jours après environ, j ai dû m’aliter également. Et j’en ai eu pour vingt jours. 



C'est à l’hôpital que des officiers venus me voir, me félicitent. L’un d’entre eux me donna vingt marks. Quand j’ai été remis je suis retourné au camp. 


— Vous travailliez au camp ? 

— Non. chez des particuliers qui y venaient demander des travailleurs. 

— Vous étiez bien chez ceux qui vous employaient ? 

— Parfaitement bien. Bien nourri, bien logé, traité comme de in famille. En général le moral est bon. 



Nous avions même des cigarettes françaises, précise Jean-Pierre Irumberry qui semble même là-bas avoir conservé une fidélité touchante à "la gauloise".



Je travaillais en ville, quand une sentinelle est venue me prévenir que je devais retourner au camp. Là on m’annonce que par ordre du Führer j’allais être libéré et autorisé à retourner en France. C'était le 22 janvier. Je n’oublierai pas cette date. Ça fait tout de même plaisir une nouvelle comme celle-là. Comment n’aurais-je pas de la reconnaissance pour le Führer qui au milieu des affaires considérables qu’il mène a trouvé le temps de s’occuper d’un simple soldat français prisonnier, qui n’a rien fait de si extraordinaire que ça. 



Une semaine après, avec deux autres prisonniers, l’un de Perpignan, l'autre de La Rochelle, libérés dans des circonstances semblables à la mienne, nous prenions le train avec deux adjudants allemands, qui nous ont accompagnés jusqu’à Châlons. 


— Après ça ?

— Il n’y a rien de plus, rien à dire. A Bayonne, j’ai ressenti un petit coup au cœur. Ça fait lait quelque chose tout de même de revoir le pays ; surtout quand on l’a quitté dans les conditions où on l'a quitté. Guéthary, est le point terminus de mon aventure. C’est là qu'habite ma famille. Et si je n’avais pas laissé au camp mon frère, prisonnier et de bons camarades, je me sentirais parfaitement heureux. 



Nous mettons notre main dans celle de ce brave garçon, brave garçon de France, souhaitant que, malgré les restrictions, on tue un cochon et l’on ouvre quelques bonnes bouteilles, à l'occasion de son retour au village, son village de Guéthary qu’il quitta au son du tocsin de l’église, dominant la mer et la campagne basque."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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