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samedi 13 août 2022

LES MINES D'OSSÈS ET DE BANCA EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE À PARTIR DE 1906

LES MINES D'OSSÈS ET DE BANCA.


La Société des Mines d'Ossès et de Banca a été fondée en 1906.



osses pays basque autrefois basse-navarre
UN SOUVENIR DE OSSES BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :



  • La Cote de la Bourse et de la Banque et le Messager de la Bourse Réunis, le 1er décembre 
1906 :


"Sté des Mines d'Ossès et Banca (Basses-Pyrénées). 

- Constitution.— Suivant acte reçu par Me Lavoignat, notaire à Paris, le 22 octobre 1906, il a formé une société anonyme sous la dénomination de : Sté des Mines d'Ossès et Banca (Basses-Pyrénées)



Elle a pour objet principal l’étude, l’acquisition et l’exploitation de gisements houillers ou métallurgiques, et spécialement l’exploitation de la concession des mines de Banca de Baigorry dont il lui a été fait apport. D’autres objets accessoires sont énumérés à l’article 2 des statuts. 



Le siège social est à Paris, 67, rue Caumartin. La durée de la société a été fixée à 50 années. Le fonds social est de 1 000 000 de francs, et divisé en 2 000 actions de 500 fr. chacune, sur lesquelles 1 000 entièrement libérées, ont été attribuées à la Société des Aciéries de France, en représentation de ses apports, consistant notamment dans la concession des mines d'argent, cuivre, fer et plomb, situées dans la vallée de Baigorry (Basses-Pyrénées), ainsi qu'en divers immeubles, études, plans, etc. Les 1 000 actions de surplus ont été toutes souscrites et libérées du quart. 



Sur les bénéfices nets annuels, il sera prélevé : 5 % pour la réserve légale, et la somme nécessaire pour servir 5 % d’intérêt aux actions. Le solde sera réparti comme suit : 10 % au Conseil d’administration, 30 % à un fonds de prévoyance, et 60 % aux actionnaires. 



Ont été nommés administrateurs : MM. Louis Mercier, ingénieur à Mozingarbe (Pas-de-Calais), le Baron Léon de Dorlodot, propriétaire à Acoz (Belgique) ; le Baron Jacques Le Couteulx du Molay, demeurant à Gamaches par Etrépagny (Eure) ; Désiré Demeure, propriétaire à Airé-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), et Edmond Taragonet, demeurant à Paris, 38, rue Michel-Ange. — Echo des Mines et de la Métallurgie, 22 novembre 1906."



  • L'Information financière, économique et politique, le 29 octobre 1907 :

"...Banca

La Société anonyme des mines d’Ossès-Banca (Basses-Pvrénées) a été constituée le 22 octobre 1906 sur les bases que nous vous avions indiquées l’année dernière.



La Société des Aciéries de France a reçu, comme actions d’apport, 1 000 actions libérées de 500 fr., que nous avons affectées au compte Fonds de prévoyance pour les accidents du travail ainsi que nous l’avons indiqué au chapitre III. — Les travaux sont poussés activement, et l’on espère que les expéditions pourront commencer dans le cours du prochain semestre.



L’exploration des filons de cuivre a été reprise activement et les premières recherches donnent bon espoir..."



  • Le Mouvement socialiste, le 15 décembre 1908 :

"— Société Anonyme des Mines d’Ossés et Banca (Basses-Pyrénées), au capital de 1 000 000 de francs.


Président : Louis Mercier. Mines de fer à Ossés et Banca (Basses-Pyrénées).



— Mines de fer à Ossés et Banca, d'une superficie de 116 kilomètres carrés, situées dans la vallée de Baigorry (Basses-Pyrénées).


Directeurs : MM. Clavelly, à Aubin (Aveyron) ; Sages, à Ossés ( Basses-Pyrénées)."




  • Le Matin, le 29 mars 1913 :

"Catastrophe dans une mine : quatre morts.


Bordeaux, 28 mars. Du correspondant particulier du "Matin" (par téléphone). 



Une épouvantable catastrophe s'est produite dans une des galeries des mines d'Osses (Basses-Pyrénées).



Une équipe de mineurs se présentant pour relever l'équipe de la matinée, les ouvriers, de celle-ci commirent l'imprudence de ne pas prévenir leurs camarades qu'une cartouche de dynamite, placée dans une mine, n'avait pas éclaté. Les ouvriers avaient à peine repris le travail qu'une formidable explosion se produisait. Sous les éclats de rocher projetés en tous sens, trois hommes s'abattirent, le corps complètement déchiqueté. Un quatrième respirait encore quand il fut retiré, mais il ne tarda pas à rendre le dernier soupir.



Voici les noms des victimes :

Gabriel Delas, veuf, deux enfants, originaire de Cambo ; Benito Iturstaga, vingt-six ans, célibataire ; Constantin Pardo, trente-cinq ans, célibataire ; Baptiste Ithurrin, quarante-cinq ans, célibataire, chef mineur."



  • La Cote de la Bourse et de la Banque et le Messager de la Bourse Réunis, le 18 février

1916 :



"Acieries de France : ... Elle possède, en outre, une participation dans la mine d’Ossès-Banca, située dans les Pyrénées : celle dernière a dû réduire son extraction de minerai de fer à cause de l’appauvrissement des gisements ; c’est un minerai très pur, destiné à la fabrication de fontes spéciales."




  • La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, le 4 avril 1923 :

"Utilisons toutes nos richesses.


Le fer des Pyrénées Occidentales.



Si la France n’était le pays du paradoxe, il y a belle lunette qu’on y aurait mis en œuvre certaines de nos richesses naturelles. Mais nous gaspillons à plaisir nos ressources... en ne les employant pas. Il me souvient d’avoir, il y a quelques années, au cours d’un voyage à Bayonne, entendu une personnalité de la région affirmer avec enthousiasme que l'industrie du fer allait prendre un essor inattendu sur le bas Adour. N’avait-on pas découvert de riches dépôts dans la vallée de la Nive !



Hélas ! il y a loin de la coupe aux lèvres, de l’espoir à la réalité ! Les statistiques du contrôle des mines nous enseignent que les Basses-Pyrénées n’ont produit aucune tonne de minerai de fer depuis l'armistice, et les hauts-fourneaux du Boucau, continuent de s’alimenter avec des produits espagnols !



Sans doute le précédent des mines d’Ossès n’est pas pour encourager les exploitants audacieux. L'exagération progressive de la silice a contraint 1a Société métallurgique qui travaillait tons les filons de Baïgorry à abandonner la partie. Mais aussi n’y avait-il pas de sa part quelque imprévoyance à prétendre approvisionner des fourneaux de l’Aveyron avec du minerai basque ? De trop lourds frais de transport grevaient les expéditions et, aujourd'hui, la dépense serait, à ce point de vue, prohibitive.



Et, cependant, les Pyrénées occidentales recèlent une formation de toute évidence considérable. Nos lointains ancêtres l’ont mise à profit pendant des siècles, comme les populations de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales ont utilisé les minerais inclus dans leur sous-sol. Les recherches qui, d’ailleurs, ont manqué de méthode, ont révélé l'épaisseur des couches. On ne peut pas dire que le fer constitue de simples poches superficielles, comme dans l’Hérault ou l’Aude, puisqu'à Ossès on a recueilli le carbonate de fer, qui témoigne de dépôts profonds, non remaniés par les convulsions géologiques. Tout concourt à prouver qu'il y a, dans le pays basque, un gisement étendu, comme celui des Pyrénées-Orientales, un véritable bassin, dont les limites et le caractère n’ont pas été fixés, faute d’études.



économie mines aveyron
LES MINES DU POUGET PRES CRUEJOULS
12 AVEYRON D'ANTAN


Ce bassin ne parait pus plus s’arrêter à la vallée de la Nive, que celui du Rancré et de Miglos, dans l’Ariège, à la vallée du Viodessos. En effet, le fer a été rencontré, d'autre côté, dans la vallée du Saison à Etchebar, et sur divers points de l'arrondissement de Mauléon (Burkéguy, Bégossé), à Urrugne (la Bayonnette), au voisinage de l’océan, et, à l’autre extrémité du département, dans les montagnes qui séparent Laruns d'Argelès.



Il y a donc comme une vaste traînée minéralisée de la mer à Argelès, et vraisemblablement au delà, rappelant tout à fait le gîte ferrifère qui se prolonge de la Méditerranée jusqu'au cœur du Saint-Gironnais, en passant par Puymorens et Tarascon d’Ariège.




Que valent toutefois, les richesses enfouies ? Evidemment, le dépôt est accidenté, comme tous ceux des montagnes, mais cette considération n’a pas empêché le développement de l’extraction dans les Pyrénées-Orientales. Le minerai, par ailleurs, est de qualité. Les hématites de Baburet sont, à coup sûr, apparentées aux bons produits de l’Ariège et de la Cerdagne, et la présence du carbonate de fer atteste que le gisement se poursuit en profondeur. Le teneur en métal est supérieure. A Ossès on enregistrait autour de 55 % de fer. Il n’est pas mauvais de se rappeler que nos fameux minerais de l’Est ne contiennent que 38 à 40 % de métal, et ceux de l’Ouest de 45 à 48 %. A Baburet on a même signalé des minerais à 58 %. Voilà de la matière riche à tous égards. Les grincheux vous diront que la silice, l’ennemie du haut-fourneau, est assez abondante, environ 12 % ; mais dans l'Ouest on en trouve couramment de 14 à 16 %, et 1a sidérurgie allemande ne s’en plaignait pas.



De plus, le phosphore et le soufre, éléments nocifs, qu'il faut éliminer, font presque défaut, comme en Cerdagne. Le minerai est donc désigné pour la fabrication des aciers de choix, dont nous avons de plus en plus l’emploi.



Cependant, direz-vous, quels débouchés l’exploitation pourrait-elle envisager, car on ne saurait effectuer de longs transports par rail ? Sont-ils si malaisés à découvrir ? Ne siérait-il pas de substituer nos propres minerais à ceux de Bilbao, dans les appareils du Boucau ? Les minerais basques ne peuvent-ils atteindre par mer, via Bayonne, les usines de Pauillac et de Saint-Nazaire ? Voulez-vous parier que les métallurgistes de la Ruhr les accepteraient avec plaisir, en raison de leur valeur intrinsèque ?



D'ailleurs, s'entêtera-t-on indéfiniment à rejeter en France le haut-fourneau électrique, qui a fait ses preuves au Canada et en Suède ? La France a besoin de ferro-manganèse, produit du four électrique. La belle occasion de traiter sur place des minerais manganésés naturellement, à proximité des installations de silico-manganèse de Pierrefitte, et des rares dépôts de manganèse que nous puissions exploiter sur notre sol !



economie mines hautes-pyrénées
MINES ARGENTIFERES 65 PIERREFITTE
HAUTES-PYRENEES D'ANTAN



Vraiment, il faut être aveugle pour ne pas voir toutes les promesses d'une telle politique de réalisations. Des capitaux régionaux s'occupent de rénover l'extraction à Baburet ; mais ce n’est pas une mine seulement qu’il faudrait utiliser, c’est l’ensemble d'une formation d’un intérêt certain, et il faudrait, une fois pour toutes, aborder résolument les formules de progrès et d’évolution, qui s'imposent à l'industrie mondiale."







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lundi 9 août 2021

LES MINES DE BANCA EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1900

LES MINES DE BANCA EN 1900.


L'exploitation des mines de cuivre de Banca remonte au moins à l'Antiquité. Longtemps interrompue, l'activité connaît son apogée au 18ème siècle, avec un arrêt définitif au début du 20ème siècle.




BANCA 1828
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Loi, le 27 septembre 1900 :



"Tribunal de St-Etienne. Présidence de M. Jean Michalon, juge.



Audience du 14 juin 1900.



Société Anonyme. — Représentants Légaux. —Personnes capables de contracter pour elle . — Tiers sans qualité. — Nullité.



Une société anonyme, être moral, ne peut agir et traiter avec les tiers que par l'intermédiaire de ses représentants légaux, c’est à-dire par son Conseil d’administration, ou toute autre personne déléguée par lui et munie de ses pouvoirs réguliers ; un ingénieur conseil de cette Société, non investi par le conseil d’administration du pouvoir de traiter avec les tiers, n'a aucune qualité pour représenter la dite société et prendre en son nom un engagement quelconque touchant aux ressources pécuniaires de cette société. 

(Badiou et de Hulster c. Société anonyme des Mines de Banca) 




MINES DE BANCA BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ainsi jugé :


Le Tribunal, 



Attendu qu’il est articulé par MM. Badiou et de Hulster :



1° Qu’ils avaient remis en location aux Mines de Banca un matériel d’exploitation, comprenant un petit chemin de fer au prix de 40 francs par mois ;



2° Qu’à la date du 10 décembre 1898, et après divers pourparlers, M Mirc, ingénieur conseil et mandataire de la Compagnie de Banca, suivant leur dire, leur aurait acheté, pour le compte de ladite compagnie, ainsi qu’ils prétendent être en mesure de l’établir, le matériel dont s’agit au prix de 3 307 francs, outre location à fin novembre 1898 ;



3° Que, lorsque quelques jours après, ils ont voulu toucher leur prix de vente, il leur aurait été répondu que le conseil d’administration n'avait pas donné son adhésion au contrat intervenu le 10 décembre 1898 ; 



4° Que cette fin de non-recevoir ne saurait leur être opposée, alors qu’ils affirment avoir traité avec M. Mirc, ingénieur, seul représentant à ce moment des Mines de Banca, et avec lequel seul, d'ailleurs, ils avaient toujours précédemment traité ;



5° Que le prix de vente a été débattu et arrêté, suivant leur dire, après un rabais considérable auquel ils avaient fini par consentir ; que, par suite, c’est vainement que les liquidateurs de la Société de Banca, nommés postérieurement, leur auraient suivant exploit de l’huissier Jarle, du 9 octobre 1899, offert un prix de location de ce matériel jusqu’au 8 mai 1899, en leur faisant sommation de l’enlever ;



Attendu que c’est en se basant sur cette articulation que, suivant acte de l’huissier Jarle, du 2 février 1900, MM. Badiou et de Hulster ont assigné la Société anonyme de Banca de Baigory, en la personne de ses deux liquidateurs, MM. Louis Néel et Jérôme Buisson, par devant ce Tribunal pour les faire condamner à leur payer la somme de 3 307 francs montant du matériel à elle vendu sans préjudice de toutes locations qui pourraient être dues, avec de cette sommes les intérêts de droit et les dépens de l’instance :



Attendu qu’au cours de l'instance introduite, MM. Badiou et de Hulster ont ajouté à ces conclusions principales des conclusions subsidiaires tendant à être admis à prouver :


1° Que M. Mirc, en ra qualité d’ingénieur de la Société des mines de Banca, agissant au nom et pour le compte de celle-ci, avait loué de Badiou et de Hulster, un matériel comprenant un petit chemin de fer, et divers outils au prix de 40 francs par mois, et que ce traité de louage a été exécuté par la société ;



2° Que postérieurement, et le 10 décembre 1898, M. Mirc, en la même qualité et dans les mêmes conditions a acheté à Badiou et de Hulster le même matériel ; qu'à cet effet il avait donné rendez-vous à ceux-ci au siège social de la Société, rue de la République à Saint-Etienne, à dix heures du matin, et que le marché, après discussion, fut arrêté au prix de 3 307 francs ;



3° Que ce prix était un prix ferme, et que la vente elle-même, pas plus que le prix, n'avaient été subordonnés à aucune condition ;



4° Que M. Mirc, une fois le prix arrêté, donna ordre au comptable de la Société de payer la somme convenue ; que ledit comptable n’ayant pas les fonds prépara un chèque pour lui permettre de couvrir les vendeurs de leur prix de vente définitivement fixé ; que ce chèque a été effectivement préparé, et que ce n’est que deux ou trois jours après, lorsque Badiou est venu le chercher, qu’on lui a fait connaître qu’il n’était pas signé et que la vente n’avait pas été notifiée ;



5° Que M. Mirc considérait si bien la vente comme définitive qu’il a provenu l'ingénieur chargé des travaux que la Société venait d’acquérir le matériel de MM. Badiou et de Hulster, qui avait été loué jusqu’alors ;



Attendu qu’à la demande ainsi formée, les liquidateurs de la Société de Banca répondent qu’il n’y a jamais eu vente ferme entre ladite société et les sieurs Badiou et de Hulster au sujet du matériel de ces derniers ; que les pourparlers qui se sont agités à ce sujet n’ont eu pour but que d’arrêter les conditions devant servir de base aux engagements réciproques des parties pour le cas où le Conseil d’administration de la Société de Banca se déciderait à faire l’acquisition de ce matériel ; que le Conseil d'administration n’ayant pris aucune décision à cet égard, les projets de vente précédemment discutés sont restés à l’état de simple sollicitation et qu'il n’y a été substitué aucun contrat définitif, d’où la conséquence que les parties défenderesses se bornent à conclure au rejet pur et simple de la demande dirigée contre elles ;



Attendu que les faits principaux qui se dégagent de l’instruction de la cause et des débats sont que les demandeurs, dans leurs relations avec la Société de Banca, étaient en relation avec un être moral, une société anonyme ; que cet être moral ne peut agir et traiter avec les tiers que par l’intermédiaire de ses représentants légaux, soit par son conseil d'administration, ou toute autre personne déléguée par lui et munie de ses pouvoirs réguliers ; que, de l’aveu même des demandeurs, il résulte que ceux-ci, pour traiter la vente dont ils invoquent aujourd’hui le bénéfice, n’auraient jamais été en rapport direct qu’avec M. Mirc, ingénieur sans doute du plus grand mérite, mais qui, à leur su, n’était que l’ingénieur conseil de la Société de Banca, et par conséquent n'avait aucune qualité pour représenter ladite société et prendre en son nom un engagement quelconque touchant aux ressources pécuniaires de cette Société ; que les demandeurs, moins que tous autres, pouvaient se méprendre sur la qualité de M. Mirc, car ils sont eux-mêmes de grands entrepreneurs de travaux publics, souvent mêlés aux grandes affaires, et n'ignorent aucun des détails du mécanisme imposé par la loi du 24 juillet 1867 pour le fonctionnement d'une Société anonyme ;



Attendu qu’il semble tout d’abord que si Badiou et de Hulster avaient cru, en traitant avec M. Mirc, se trouver en présence du représentant légal de la Société de Banca, ils avaient le devoir, puisqu’ils savaient la qualité spéciale des fonctions occupées par ce dernier auprès de ladite Société de lui demander la production de ses pouvoirs l’habilitant à traiter avec eux et de s’en faire remettre une ampliation ; que s’ils n’ont pas pris cette précaution, c’est que, dans leur pensée, la discussion qu’il s’agissait d’entamer avec M. Mirc n’avait d’autre but que de jeter les bases d’un traité définitif à intervenir ultérieurement avec le représentant de la Société ayant capacité pour prendre au nom de celle-ci un engagement ferme au sujet de la vente projetée ;



Que cette première considération suffit à démontrer que les pourparlers qui se sont agités entre les demandeurs et M. Mirc ne peuvent être considérés que comme des préliminaires devant précéder les accords définitifs que M. Mirc n’avait pas qualité pour conclure ;



Attendu, dans l’espèce, qu’aux termes de ses statuts, la Société anonyme des Mines de Banca de Baigory a confié l’administration et la gestion de toutes affaires à un Conseil d’administration chargé notamment de traiter, transiger et compromettre sur tous les intérêts sociaux, de consentir ou accepter tous baux, avec ou sans promesse de vente, de céder ou acheter tous biens et droits mobiliers ; que le Conseil d’administration avait à sa tête un président chargé de le convoquer, d’assurer et de faire exécuter ses décisions ;



Attendu qu’en 1897, une partie des travaux de recherches intéressant la société a été donnée à l'entreprise MM. Badiou et de Hulster, et que ce n'est pas avec M. Mirc, comme ils l'affirment, que ces derniers ont été appelés à traiter, mais bien avec M. Saignol, président du Conseil d'administration de ladite Société ; que MM. Badiou et de Hulster savaient donc parfaitement que M. le Président du Conseil avait seul qualité pour traiter au nom de la Société, et que ce fait était si bien à leur connaissance, qu’au cours de leurs travaux ils ont essayé à deux reprises d'obtenir des modifications aux conditions verbalement arrêtées de l’entreprise confiée à leurs soins, et que c'est toujours M. le Président du Conseil qui a fait à leurs réclamations la réponse que ces réclamations comportaient ; que les demandeurs commettent donc une inexactitude regrettable quand iLs affirment dans leur assignation que M. Mirc était le seul représentant de mines de Banca et qu’ils avaient d’ailleurs toujours traité avec lui ;



Attendu que de l’instruction de la cause et des débats il résulte la preuve la plus formelle que les entrevues qui ont eu lieu entre les demandeurs et M. l’ingénieur Mirc n'ont eu en vue qu’un simple projet de traité qui ne pouvait être converti en vente ferme et définitive qu’après avis conforme du Conseil d’administration ; que ce qui le démontre péremptoirement, en dehors du défaut de qualité de M Mirc, c'est que dans les lettres écrites à l'ingénieur de la Société à Banca pour lui donner les instructions nécessaires à l’exécution de son mandat, soit avant, soit après le 10 décembre 1898, que les demandeurs assignent comme date à la vente qu’ils allèguent, il n'est fait aucune allusion au prétendu marché qui aurait abouti à cette prétendue vente, alors que si l’opération avait été réellement conclue ou n'aurait pas manqué de l'en prévenir ;



Attendu que les conclusions subsidiaires des demandeurs tendant à être autorisés à prouver certains faits desquels découlerait, suivant eux, l’existence de la vente ferme dont ils se prévalent, reposent sur cette erreur primordiale qu'ils considèrent M. Mirc, ingénieur conseil de la Société de Banca, comme ayant capacité et pleins pouvoirs pour traiter avec eux de la vente dont s’agit au procès ; qu’étant démontré aujourd’hui que cette qualité qu’ils attribuent à M. Mirc, n’était pas possédée par ce dernier, toute leur articulation tombe et doit être par conséquent rejetée comme n’étant ni pertinente, ni admissible ;



Par ces motifs, 


Jugeant contradictoirement et en premier ressort, sans s’arrêter ni avoir égard à l'offre subsidiaire de preuve formulée par les demandeurs, laquelle, déclarée reposer sur des faits dont l'inexactitude est d’ores et déjà démontrée, est purement et simplement rejetée comme ni pertinente ni admissible ;



Dit et prononce que les pourparlers qui se sont agités entre Banca et de Hulster, d’une part, et Mirc, d’autre part, n’ont jamais eu d’autre but que celui d établir les bases d’un simple projet de vente, et que le Conseil d'administration de la Société des Mines de Banca de Baigory n’ayant pas jugé à propos de donner suite à ce projet, ledit projet n'est jamais resté qu’a l’état de simple sollicitation ne donnant naissance à aucune obligation opposable à la société défenderesse ;



En conséquence, 



Dit et prononce que les sieurs Badiou et de Hulster sont déclarés irrecevables et mal fondés dans leur demande ;



Qu'ils en sont déboutés purement et simplement et condamnés aux dépens.



Plaidants : Me Pagat, avocat pour Badiou et de Hulster ; Mazodier, avocat, pour les Mines de Banca."


(Source : Wikipédia et https://monumentum.fr/mine-banca-pa64000003.html)





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lundi 8 février 2021

TROIS PROJETS DE BARRAGE SUR LA NIVE AU PAYS BASQUE EN 1929

DES PROJETS DE BARRAGE SUR LA NIVE EN 1929.


En 1929, il y a des projets de barrage en Basse-Navarre.




pêcheurs nive pays basque autrefois
BULLETIN DE LA SOCIETE DES PÊCHEURS DE LA NIVE N10



Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et du Pays basque, le 8 juin 1929 :



"Les Nives sont menacées. 

Mais voici une protestation. 

C'est celle de la Société des Pêcheurs de la Nive qui demande si l’on va laisser tarir nos rivières et supprimer la pèche.



Nous avons reçu la protestation sui vante : 



Trois projets de barrages viennent d'être déposés par une Société métallurgique qui se propose de créer à Banca une aciérie électrique. 



D'après ces projets, la Nive de Baïgorry serait captée à Banca, mise en conduite forcée et amenée à Saint-Martin d’Arrossa ; la Nive de Saint-Jean-Pied-de-Port captée en aval de cette ville et amenée à Saint-Martin d'Arrosa. 



Les deux rivières seraient ainsi à peu près totalement asséchées, l'une sur neuf kilomètres, l'autre sur quinze kilomètres. 



On doit bien se rendre compte de ce que cela signifiera. D’un côté : un intérêt particulier, étroitement même particulier puisqu'il s’agit là de courant destiné à une usine. 



De l'autre : une masse d'intérêts généraux anéantis. 


pêcheurs nive pays basque autrefois
BULLETIN DE LA SOCIETE DES PÊCHEURS DE LA NIVE N1




C’est la suppression totale du saumon dans le bassin de la Nive, car 90% des frayères sont sur les parties asséchées. 



Résultat : atteinte considérable à l'industrie touristique de toute la région basque, car le saumon, dont les montées vont s'accroître à partir de 1930 grâce aux mesures prises depuis cinq ans, constitue une attraction très importante pour créer une clientèle hors saison. 



Les hôtels de Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et de toute la vallée de la Nive s'en sont maintenant rendu compte. 



Pour les inscrits maritimes du quartier de Bayonne, ce sera une diminution considérable des prises et probablement l’impossibilité d'équilibrer chaque année leur budget. 



Il y aura en même temps accroissement de nos importations, car Paris, seul, importe plus d'un million de kilos de saumons frais expédiés d'Allemagne et de Hollande. 



Or la pêcherie de Bayonne pourrait dans quelques années fournir à elle seule une bonne part de cette consommation. 


pêcheurs nive pays basque autrefois
BULLETIN DE LA SOCIETE DES PÊCHEURS DE LA NIVE N4



Pour la truite, même désastre, car là aussi sont les frayères, en même temps que la grande réserve qui fournit les grosses truites à tout le bassin. 



Le rendement actuel de ces rivières est annuellement de 100 à 200 kilos de truites au kilomètre, chiffre très inférieur à ce que l'on peut obtenir avec le repeuplement rationnel, puisqu'en Suisse on est arrivé dans des rivières analogues à des rendements de 500 kilos de truites au kilomètre. A 30 fr. le kilo, cela représente un revenu considérable, car non seulement vingt-quatre kilomètres seront rendus stériles, mais en aval la truite disparaîtra, tandis qu'en amont toute migration sera supprimée, donc diminution importante. 



Ce sont des centaines de pêcheurs de toute classe atteints dans leurs ressources ou dans leurs intérêts. 



Ruine des hôtels, décadence du commerce local, tout cela doit-il plier devant un seul intérêt particulier ? 



Enfin, que restera-t-il de la beauté de ces vallées lorsque les eaux qui en font tout le charme auront disparu ? 



Nul ne peut rester insensible à la splendeur de la vallée de la Nive de Baïgorrv, c’est un des sites les plus merveilleux de France. Que l’on vienne des Landes ou de la région des Gaves on éprouve le même sentiment d'admiration, on comprend mieux tout l’attrait qu'exerça ce coin de terre sur toute une race. 



Et voilà ce que l'on veut supprimer ! 



Nous demandons aux municipalités de la Côte Basque qui doivent tant à l’arrière pays, aux Syndicats d'Initiative, aux Syndicats d'hôteliers, à tous ceux qui estiment que l'industrie ne doit point tout détruire, de s'opposer énergiquement à semblable dégradation. 



Quant à nous, Société des Pêcheurs de la Nive, qui avons construit pour 60 000 francs de pisciculture, nous qui possédons presque tous les droits de pêche privés ou publics, qui avons déversé dans cette région plus de trois cent mille petites truites, nous ne permettrons pas que l'on anéantisse notre œuvre. 



Nous chiffrerons tous les dommages causés, nous montrerons à tous ce qu'on leur doit comme indemnités et, comme pour le barrage de Narp, on devra encore reconnaître qu'il y a des richesses que l'on ne peut détruire."



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mercredi 10 juin 2020

LES USINES ET LES CHUTES D'EAU AU PAYS BASQUE EN 1929


LES USINES ET LES CHUTES D'EAU EN 1929.


En 1929, des projets d'industrialisation existent au Pays Basque Nord.

vendredi 23 juin 2017

LA GRANDE FORGE DE BANCA EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


LA GRANDE FORGE DE BANCA.


Après la mission d'inspection du baron Philippe Frédéric de Dietrich, le "Monsieur Mines et usines" du ministre Necker, en 1784, le potentiel de mines et de la fonderie de cuivre du quartier de la Fonderie de Baïgorry, qui deviendra Banca en 1832, est reconnu.

mercredi 31 mai 2017

L"HISTOIRE DE LA POSTE À BANCA EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE


LA POSTE À BANCA AU TRAVERS DES ÂGES.

Comme vous le savez peut-être, si vous me suivez régulièrement, j'essaie dans mon blog de vous parler, entre autres nombreux sujets, de la Poste au Pays Basque, au cours de l'histoire.

samedi 26 novembre 2016

COMMUNES DU PAYS BASQUE BANCA - BANKA EN BASSE-NAVARRE AUTREFOIS


BANCA (BANKA) ET SON AÉRIUM/PRÉVENTORIUM.


Le Pays Basque Nord a compté plusieurs  préventorium (ou aérium) sur son territoire. Outre Arbonne (Arbona) et Hendaye (Hendaia) il a existé à Banca en Basse-Navarre un aérium (ou préventorium).