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vendredi 30 août 2024

UN DISCOURS-PROGRAMME DE MARCEL RIBETON MAIRE DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JUIN 1941 (deuxième et dernière partie)

 

DISCOURS-PROGRAMME DE MARCEL RIBETON À BAYONNE EN 1941.


Par la loi du 16 novembre 1940, Vichy veut "réorganiser les corps municipaux".




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MARCEL RIBETON MAIRE DE BAYONNE
DE JUIN 1941 A AOÛT 1944


Sous le régime de Vichy, le 12 décembre 1940, est promulguée au Journal officiel la loi du 16 novembre "portant réorganisation des corps municipaux".



Dans les communes de plus de 2 000 habitants, le Conseil municipal, le maire et les adjoints n'étaient plus élus mais nommés.



Le maire, qui n'est plus obligatoirement choisi parmi les conseillers municipaux, et les adjoints sont nommés par le ministre, secrétaire d'Etat à l'Intérieur, dans les communes de plus de 10 000 habitants, dont Bayonne.



Les nouveaux édiles devaient disposer de la qualité de Français au sens où l'entendait le régime, les nominations devant en outre traduire ses nouvelles priorités, c'est-à-dire "être faites de telle sorte que le conseil municipal compte obligatoirement parmi ses membres un père de famille nombreuse, un représentant de groupements professionnels de travailleurs, une femme qualifiée pour s'occuper des oeuvres privées d'assistance et de bienfaisance nationale" (article 13).



Presque simultanément, une loi du 14 novembre 1940 permet de déclarer démissionnaire d'office pour des raisons "d'ordre public ou d'intérêt général" tout conseiller municipal, comme tout conseiller général ou d'arrondissement, la démission d'office étant prononcée par le préfet dans les communes de moins de 10 000 habitants, par le ministre dans les autres cas.



Une loi du 16 novembre 1940 ajoute à cette procédure celle de la révocation des élus municipaux, prononcée par le même motif par le ministre après mise en demeure adressée par le préfet.




Voici ce que rapporta au sujet du nouveau maire de Bayonne, Marcel Ribeton, la Gazette de 

Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 30 juin 1941 :



"Au Conseil Municipal de Bayonne

Un discours-programme de M. Ribeton Maire de Bayonne.

Une adresse au Maréchal, chef de l’Etat.


Eu 1933, le délai imposé aux acquéreurs pour construire ayant expiré, sans que ces derniers aient rempli leurs obligations, la Ville a voulu reprendre ces terrains conformément aux stipulations du cahier des charges, mais le Tribunal de Bayonne, la Cour d'Appel de Pau et la Cour de Cassation elle-même ont déclaré l’action de la Ville mal fondée, motif pris de ce que la Ville était en tort de ne pas avoir rempli à l'origine, les formalités auxquelles j'ai fait allusion tout à l’heure. Il s’ensuit qu’aujourd’hui les acquéreurs ne peuvent, ni vendre leurs terrains, ni bâtir. La Ville n’a d’ailleurs pas de moyens d'action sur eux. D’autre part, en ce qui concerne l'immeuble qui a été bâti, un jugement du Tribunal a résilié la vente et condamné la Ville à rembourser au propriétaire son prix d'achat et le coût de la construction de l’immeuble.


Je ne veux pas me perdre en procédure et je compte vous présenter, sous quelques jours, une solution d’ensemble de la question.  


Les tramways : La Ville a concédé le tramway B.L.B. il y a près de 60 ans, à la compagnie qui l’exploite. Cette dernière faisant état d’un déficit chronique a demandé, il y a quatre ans, la résiliation de son contrat, cette mesure, si elle était prononcée, léserait gravement les finances de la Ville. Compte tenu du seul intérêt public, qui domine et exclut tous les intérêts particuliers, d'accord avec l’Administration supérieure, sur un plan déjà établi du moins en principe, je compte vous proposer, incessamment, une solution. Enfin, je me réserve de vous faire, à notre prochaine réunion, des déclarations sur l’affaire du Crédit Municipal qui vous montreront qu’aussi bien la Municipalité de Bayonne — solidaire dans le temps — que le Conseil d’Administration du Crédit Municipal, n’ont jamais eu en vue, dans les procédures engagées, que les intérêts de la Ville de Bayonne d’abord — des porteurs de bonne foi en suite, et spécialement, des porteurs bayonnais. 


Messieurs, je ne me dissimule pas que la tâche à laquelle je vous convie sera longue et difficile, que ces difficultés d’ailleurs seront accrues dans la période même où nous sommes, pour des motifs nombreux que vous connaissez, comme moi. Ce n’est certes pas une raison pour s’arrêter, mais au contraire pour s'acharner. Je vous ai dit, tout à l'heure, que les municipalités successives étaient solidaires : chacune a pu avoir ses erreurs et ses fautes, chacune a eu aussi ses bons côtés, il nous appartient d'éviter les erreurs et les fautes. En tout cas j’ai la certitude que notre assemblée sera mue par une volonté unanime ; que vous travaillerez, avec moi, de la meilleure façon possible, au bien commun dans notre ville de Bayonne. Par ce fait même, vous travaillerez aussi conformément aux ordres du Maréchal et en pleine communion avec ses intentions au relèvement spirituel et matériel du pays.



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MAIRIE ET THEÂTRE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Après cet exposé approuvé à l'unanimité par ses collaborateurs, M. le Maire invite le Conseil à se rallier à lui pour manifester en faveur du Maréchal Pétain par l’envoi d’une adresse dont voici la teneur : 


Motion au Maréchal Pétain chef de l’Etat français.



maréchal france vichy collaboration
PHILIPPE PETAIN



Le Conseil Municipal, 


Uni dans le même esprit patriotique et dans la même foi dans les destinées de la France, adresse au Maréchal Pétain, Chef de l’Etat Français, l’assurance de son plus entier dévouement et de son absolu concours pour l'œuvre de relèvement national qu'il a entreprise.  


Cette motion est-il besoin de le dire, a été votée à mains levées et à l'unanimité.


Sur la proposition de M. le Maire l’assemblée procède en suite à la nomination des diverses Commissions municipales ou extra-municipales en remplacement des Commissions élues par l'ancien conseil municipal. 


Le Conseil approuve plusieurs délibérations prises par la Commission administrative des Hospices ainsi que par la Commission du Bureau de Bienfaisance et donne son acceptation à un legs de 3 000 francs fait à la Ville par M. Lascouts, boulanger à Bayonne


Le Conseil adopte le projet de création d’un second poste de secrétaire-adjoint à la Mairie ainsi que le projet portant création de dix emplois d’agents et de deux inspecteurs de police. Ces créations nouvelles sont nécessitées impérieusement pour parer aux nombreux besoins nés de la situation dans laquelle se trouve l’Administration municipale du fait de l'occupation et de ses conséquences. 


Le Conseil, sur la proposition du Maire vote un crédit de 155 mille francs affecté à la majoration des émoluments servis aux employés communaux, titulaires ou auxiliaires, majoration imposée par la volonté du gouvernement. 


L'assemblée décide de porter à 300 mètres la distance séparant les débits de boissons des établissements scolaires et autres édifices publics. 


Sur la proposition de M. Mettetal le Conseil donne son approbation à différents crédits demandés ainsi qu'à des exonérations de taxes sollicitées, par des sociétés ayant collaboré à des oeuvres en faveur des prisonniers de guerre et la séance est levée peu après. 


Disons pour terminer qu’un public relativement nombreux assistait à cette "grande première" au cours de laquelle se révéla chez le premier magistrat communal comme chez ses collaborateurs une volonté d'autorité et d’activité féconde qui produisit sur tous la meilleure impression."



(Source : Wikipédia)







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