LA PIÈCE DE THÉÂTRE "CHIQUITO" EN 1909.
Cette pièce de théâtre, en 4 actes, représente une scène de la vie basque.
A partir d'un livret d'Eugène Henri Cain et avec une musique de Jean Nouguès, cette pièce est représentée pour la première fois, à Paris, au Théâtre de l'Opéra-Comique, le 30 octobre 1909.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Comoedia, le 31 octobre 1909, sous la plume de Louis
Schneider :
"... La mise en scène et les décors.
Il est superflu de répéter qu'à l'Opéra-Comique une pièce est présentée dans des conditions exceptionnelles, chaque fois surprenantes. C'est là un lieu commun, un cliché devenu banal, élimé. Et l'on a épuisé sur ce sujet tout l'arsenal des épithètes flatteuses, toute la phrasologie laudative.
Chiquito ne se compose pas seulement de décors. M. Albert Carré a su imposer à cette œuvre une atmosphère. Ce n'est pas de la lumière qui est transportée sur la scène, c'est du soleil. Tous les tableaux successifs ont été étudiés sur place ; la vision en est transportée sur la scène avec une sincérité, avec une puissance d'évocation qui tiennent du prestige.
PHOTO D'ALBERT CARRE PAR NADAR Par Archivio Storico Ricordi, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=92268130 |
Le premier décor est de M. Jusseaume. Ce n'est un bois "de théâtre" que cet aperçu de la forêt d'Olette ; c'est une clairière avec des herbes, c'est comme une fenêtre ouverte sur la montagne. Ce décor fait respirer au spectateur des senteurs agrestes ; et l'on voudrait errer à travers ces futaies odorantes en compagnie des deux petites chèvres blanches qui apparaissent presque au lever du rideau. Le bois laisse apercevoir un coteau où la végétation est plus âpre. Au tronc d'un chêne séculaire la piété des paysans basques a placé une Vierge dans une petite guérite. Il se dégage de tout cela un ensemble de poésie et de vérité qui sont d'une séduction très prenante.
VIERGE OLHETTE URRUGNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les autres décors, qui sont de feu Jambon et de M. Bailly, son gendre et successeur, laissent moins de place au rêve et sont des cadres d'un réalisme plus accentué.
PHOTO DE MARCEL JAMBON PAR L'ATELIER NADAR |
Le deuxième acte nous montre la place principale du village, un dimanche, avant la partie de pelote. Au fond et à droite, l'église regorge de monde et les fidèles ont été obligés de se tenir sous le porche. En face est le café d'Etchemendy (que le décor, je ne sais trop pourquoi, appelle "café Etchevery"), avec son rideau de fil écru pour garantir les clients des mouches. Au premier plan à droite on aperçoit le mur du fronton où tout à l'heure se jouera la tragique partie de pelote. Le village se profile avec des maisons que dore le soleil jusqu'au bois d'Olette.
Mais il n'y a pas que du décor dans cet acte-là : il y a des costumes du pays, d'une étonnante exactitude ; les bérets bleus et rouges, les pantalons blancs, les "taillols", cette large ceinture de couleur qui cambre la taille des jeunes gens comme un corset, tout cela paillette le paysage d'une bigarrure pittoresque. Les jeunes filles ont le mouchoir sur la tête, les vieilles ont la grande cape des béguines du Nord. Et dans un instant cette foule fera cercle autour de la "Aurescu" dont les couples gracieux évolueront sur la place.
DANSE AURRESKU PAYS BASQUE D'ANTAN |
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