LE CHALLENGE YVES DU MANOIR POUR L'AVIRON BAYONNAIS EN 1936.
Le Challenge Yves du Manoir 1935-1936 est la 5ème édition du Challenge Yves du Manoir.
RUGBY CHALLENGE YVES DU MANOIR AVIRON BAYONNAIS - USAP PERPIGNAN 8 MARS 1936 PHOTO PARIS-SOIR |
Il met aux prises 22 équipes, désignées par invitation, et réparties en 2 poules.
Les vainqueurs de chaque poule s'affrontent en finale pour l'obtention du titre.
La compétition est remportée par l'Aviron Bayonnais.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Paris-Soir, le 9 mars 1936, sous la plume de Gaston
Bénac :
"... Deux méthodes, deux valeurs.
Deux méthodes s'opposèrent à une cadence précipitée, avec une ardeur égale. D'un côté, Bayonne ouvrait à tour de bras, en toutes occasions, sur des lignes arrières adroites, perçantes, rapides, jouant suivant la tradition basque. De l'autre, Perpignan profitait de toutes les fautes basques, de toutes les fissures dans le jeu bayonnais pour contre-attaquer, pour percer.
D'un côté des athlètes ignorant la fatigue, l'essoufflement, de l'autre des jongleurs de balle virtuoses du hand-ball. Vigneau, Bergèze, Cunibert, Elissalde, Celhay. Ainciart se mettent en vedette d'un côté ; de l'autre, Desclaux, Bails, le demi de mêlée Vails, Raynal, étaient le plus souvent en évidence. Mais pas de trou, pas le moindre joueur insuffisant dans ces deux formations-types, dignes toutes deux de figurer au palmarès du Du-Manoir.
PHOTO MIDI OLYMPIQUE 9 MARS 1936 MATCH RUGBY AVIRON BAYONNAIS-USAP |
Les Catalans marquent.
Et c'est aussi Perpignan qui domina vers la fin de la mi-temps.
La belle explication ne languit jamais, et laissa, à l'entr'acte, les supporters des deux équipes aussi confiants qu'au début car, sur une riposte d'Abat, interceptant, l'essai fut raté de peu mais aussitôt après, sur passe de Roger Vails, Raynal marquait un bel essai pour les Catalans.
Et voici qu'à son tour, Bayonne ripostait. L'essai semblait être marqué, mais Celhay était écroulé à quelques centimètres de la ligne.
Que d'émotions en 40 minutes !
Les avants perpignanais suivent mieux.
Si Bayonne est bien plus dangereux que son rival en lignes arrière, par contre, les avants catalans suivent mieux. Ils sont plus ardents, plus fougueux, souvent mieux groupés. Arotça est le meilleur avant bayonnais. Quelques autres traînent un peu.
Par contre, quelle virtuosité en ligne arrière, surtout du côté de Bergèze, Vigneau et Elissalde. L'arrière Inthamoussou était, lui aussi, extraordinaire.
Mais quel perçant, en face, en Raynal, Palat, Danoy, Bails aussi !
Rythme accéléré.
A la reprise, Bergèze essaye de percer, mais il est correctement descendu et les Basques doivent remettre à plus tard la réussite escomptée. Les Basques jonglent avec la balle devant les buts catalans bien défendus, mais rien ne passe. Les rouges ripostent furieusement.
Le match continue à une cadence forcenée, faite d'offensives et de contre-attaques incessantes. Ah ! le public ne s'ennuie pas aujourd'hui à Toulouse. Desclaux réussit de formidables dégagements qui font se pâmer sur la touche les jolies Catalanes en déplacement.
Mais sur ses buts, Arotça, décidément magnifique aujourd'hui de bout en bout, perce toutes les lignes rouges et, donne au-dessus de l'arrière un petit coup de pied à suivre, non repris d'ailleurs. Mais quel joli mouvement offensif que celui de cet extraordinaire avant !
Cunibert essaye, sur sortie de mêlée, de lancer ses avants sur coup de pied à suivre, mais Porrical reprend parfaitement.
Et le match continue très serré avec égalité de chance, semble-t-il, mais différence de moyens.
PHOTO MIDI OLYMPIQUE 9 MARS 1936 MATCH RUGBY AVIRON BAYONNAIS-USAP |
Le film du match.
Les équipes.
U. S. A. Perpignan. — Arrière Porrical ; trois-quarts : Abat, Desclaux (cap.), Barrère. Olive ; demis : (o) Bails ; (m) Roger Vails ; avants : Raynal, Gras, Palat, Danoy, Bousquet ; Casenove, Georges Vails, Moliner.
RUGBY USAP 1938 |
Aviron Bayonnais. — Arrière Inthamoussou ; trois-quarts : Vigneau, Bergèze, Zabaletta, Celhay ; demis : (o) Elissalde, (m) Cunibert ; avants : Darant, Ladeuch, Arotça ; Chirles, Brouzeng II ; Haitre, Ainciart. Brouzeng I.
La partie.
A leur entrée sur le terrain, les deux équipes sont follement ovationnées. C'est l'Aviron qui botte le coup d'envoi. Aussitôt, il s'installe dans les 22 catalans, d'où Elissalde déclenche une splendide attaque suivie d'une percée de Celhay. Sur la mêlée qui suit, Porrlcal doit toucher dans ses buts.
Les avants catalans, fougueux comme toujours, dominent à la touche. Mais Desclaux, malgré cet avantage, veille et est assez heureux pour stopper une comtre-offensive bien amenée. Perpignan cependant revient à la charge et, sur petit coup de pied à suivre de Barrère, Inthamoussou est à l'ouvrage. Du coup, Perpignan opère dans les 10 mètres bayonnais où une mêlée est jouée. Bails, servi, troue et devant Inthamoussou passe à Raynal qui, hélas ! manque la balle à l'essai.
Perpignan, semble-t-il, a le vent en poupe. Il ouvre superbement. Hélas ! Arotça intervient et dégage aux 50. La seconde d'après, les avants catalans, par affolement, manquent un essai imparable. En somme, pendant les dix premières minutes de jeu, l'Aviron a été manoeuvré et parfois fortement pressé.
Les Basques semblent maintenant se retrouver. Les touches longues leur sont d'ailleurs favorables et les voici installés dans les 10 mètres catalans où ils bénéficient d'un coup franc. Zabaletta tente le drop et le manque. Perpignan veut dégager à la main. Mauvaise opération, car les Basques reprennent la balle ; ils amorcent un mouvement splendide qui soulève à juste titre l'enthousiasme du public.
Bayonne marque.
L'essai est d'ailleurs manqué d'un souffle. L'alerte a cependant été chaude. Un drop manqué d'Elissalde, une nouvelle offensive des Basques, un dégagement de Desclaux et le public vibre de plus en plus. Sur hors jeu de Vails, Perpignan amorce un mouvement dangereux. Une mêlée est jouée à 10 mètres des buts de Bayonne. La balle sort aux Basques qui crânement attaquent. Elissalde ouvre, sert Zabaletta qui troue puis lance Bergèze. Celui-ci continue le mouvement pour ensuite recentrer à Celhay qui sert Vigneau devant Porrical. Une course folle de 50 mètres et c'est l'essai follement applaudi, marqué au pied des poteaux.
Bayonne, 5 ; Perpignan, 0.
PHOTO MIROIR DES SPORTS 10 MARS 1936 MATCH RUGBY AVIRON BAYONNAIS -USAP |
Les trois-quarts catalans veulent à leur tour attaquer. Ils ne percent ni n'avancent. Desclaux sent que ça ne va pas.
Il cherche et trouve la touche. Peu après, Desclaux tente en vain un but sur coup franc puis tape à suivre sur attaque classique. Inthamoussou est débordé. Celhay surgit et dégage aux 22. Les Catalans se font maintenant de plus en plus dangereux. Sur touche, ils amorcent un beau mouvement que Bergèze parvient à maîtriser. Perpignan revient à la charge. Celhay, cette fois, est là. D'un coup de botte il ramène le jeu aux 50. La partie est vraiment de toute beauté et l'effort des Catalans admirable.
Sur attaque des Basques, Abat intercepte, fonce à toute allure, tape à suivre et Perpignan rate l'essai d'un rien.
Mais sur la mêlée qui suit, Valls s'échappe, passe à Raynal qui marque.
Bayonne, 5 ; Perpignan, 3.
Dès la remise en jeu l'Aviron d'un souffle manque un essai et c'est le repos.
A la mi-temps : Bayonne 5, Perpignan 3.
PHOTO MIROIR DES SPORTS 10 MARS 1936 MATCH RUGBY AVIRON BAYONNAIS -USAP |
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