Libellés

mardi 16 juillet 2024

RUGBY : CHALLENGE YVES DU MANOIR POUR L'AVIRON BAYONNAIS LE 8 MARS 1936 (première partie)

LE CHALLENGE YVES DU MANOIR POUR L'AVIRON BAYONNAIS EN 1936.


Le Challenge Yves du Manoir 1935-1936 est la 5ème édition du Challenge Yves du Manoir.





pays basque autrefois rugby aviron bayonnais usap perpignan
RUGBY CHALLENGE YVES DU MANOIR 
AVIRON BAYONNAIS - USAP PERPIGNAN 8 MARS 1936
PHOTO PARIS-SOIR


Il met aux prises 22 équipes, désignées par invitation, et réparties en 2 poules.

Les vainqueurs de chaque poule s'affrontent en finale pour l'obtention du titre.

La compétition est remportée par l'Aviron Bayonnais.



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Paris-Soir, le 9 mars 1936, sous la plume de Gaston 

Bénac :



"A Bayonne, le Challenge Du Manoir.

Les Basques de l'Aviron, par 9 points à 3, ont ravi le trophée aux Catalans, devant 20 000 spectateurs enthousiastes. Un match splendide.

(De notre envoyé spécial Gaston Bénac)


Le joli spectacle.

Toulouse, 8 Mars (par téléph.) 



Toulouse s'est éveillé sous les promesses d'un ciel de printemps et le soleil qui brille au-dessus des toits rouges de la cité de Clémence Isaure semble avoir ramené la "fièvre du rugby" autour des immenses terrasses des cafés, orgueil de la capitale du rugby, forum brillant et coloré du sport dans le Sud-Ouest. On retrouvait vers midi l'atmosphère des grandes assemblées sportives d'autrefois, et bientôt les Parisiens que nous sommes, habitués aux matches froids et tristes disputés devant des assemblées squelettiques se demandèrent si la crise du rugby existait bientôt ailleurs que dans l'Ile-de-France. Mêmes cris, mêmes chants, mêmes discussions qu'autrefois. Même enthousiasme, même passion sans enjeu, même parti-pris !



Je me frotte les yeux. Je ne rêve pas. Le rugby est toujours puissant sur les terres du Sud-Ouest, surtout lorsque Perpignan et Bayonne, les "équipes reines" du ballon ovale, entrent en lice avec tous leurs éléments, ce qui est le cas aujourd'hui. L'absence du match international est ici moins sensible qu'ailleurs. On vit avec l'esprit régionaliste, avec l'esprit de club, à l'ombre de ces deux glorieuses bannières qui depuis trente ans mènent aux batailles du rugby, des jeunesses catalanes et basques ardentes, appliquées, qui croient en leurs méthodes, qui cultivent encore cette fleur devenue si rare : la tradition.


— On vit sur soi-même, me disait un dirigeant du Sud-Ouest avant le match.


En effet.



Ah ! le joli spectacle de ces maillots bleus et de ces maillots rouges évoluant dans cette ambiance extraordinaire que Toulouse nous donne dans les grandes circonstances. Comme le soleil est de la fête, un soleil éclatant, Joyeux, presque hors de saison, que l'on crie, que l'on applaudit sur les touches !



Les phases les plus émouvantes, les plus belles journées du rugby inter-clubs revivent devant nous, devant une assistance radieuse. Dans les tribunes, quelle magnifique brochette d'anciens internationaux avec les Puech, Pons, Alex Bioussa, Clovis Bioussa, Raymond Bayard, Galau, Pépion, Pailassie, Lanusse.


STADE ERNEST WALLON PONTS JUMEAUX
31 TOULOUSE


Les personnalités.



Perpignan et Bayonne ont mobilisé tous leurs dirigeants et leurs anciennes gloires. Voici M. Frois, président de l'Aviron Bayonnais ; Darhan, Guillaud, Dr Dubost, MM. Alfred Eluère, Lanothe, d'un côté ; le Dr Vancel, Izern, Jep-Xambo, Vaqué, Baria, Brutus, de l'autre. Parmi les neutres, on remarque les docteurs Voivenel et Ginesty, etc...



En attendant les ténors de Bayonne et de Perpignan, les juniors basques et toulousains s'expliquent avec une virtuosité qui ravit les spectateurs. Les jeunes Bayonnais triomphent par 6 à 3, grâce à leur sens inné de la contre-attaque, et parmi eux le jeune arrière Ehendenhaigt, fils d'un joueur de la grande équipe de 1914, et le demi Tastet se font remarquer par t'adresse et l'à-propos de leurs offensives.



Le haut-parleur annonce la présence de Maurice Chevalier, mais le grand fantaisiste est absent, Il se fait remplacer simplement par un disque, ou plutôt par plusieurs disques.



Lorsque le coup d'envoi est sifflé, Il y a bien 18 000 spectateurs autour des touches, et la recette dépasse 120 000 francs.



Les équipes se donnent à fond à fond.



Quel joli coup d'oeil, du haut des tribunes. Le stade des Pont-Jumeaux, le plus grand stade provincial de rugby actuel est archi-comble. Cette humanité passionnée s'agite, fait de grands gestes. La houle populaire semble devoir rompre par instant les lignes inviolables de touches, frontière fixée aux belligérants.



STADE PONTS JUMEAUX 31 TOULOUSE 1919



Bleus bayonnais et rouges perpignanais pénètrent ensemble sur le terrain et les Basques ayant gagné le coup d'envol, amorcent de belles attaques à la main. Celhay perce, mais la belle passe de l'allier n'est pas reprise et c'est maintenant Perpignan qui fait donner ses avants.



Quelle jolie palette avec ses heurts violents de couleurs si vives semblant se détacher en relief sur le gazon vert, inondé de soleil.



Dès le début, les petits jongleurs bleus percent les lignes rouges, mais le sifflet de l'arbitre les arrête. Ils étaient partis "en avant " et les rouges Catalans, profitant des témérités basques, contre-attaquent de façon sobre mais classique. Le demi d'ouverture Bails va très près de l'essai. La galerie perpignanaise crie : "U.S.A.P. !" "U.S.A.P. !"



Arotça a dégagé et les deux équipes continuent à s'empoigner furieusement. Les Basques se livrent à fond et les Catalans profitent de toutes leurs fautes avec un à-propos remarquable.




DESSIN AVIRON BAYONNAIS - USAP
LE PETIT PROVENCAL 9 MARS 1936



Ah ! l'admirable essai !



Bayonne domine dès que Perpignan joue avec ses lignes arrière. Pour l'instant, ces dernières n'avancent pas.



Ah ! le beau mouvement des Basques lançant une offensive endiablée sur un coup franc raté.



Parlons des passes. Le ballon file vers l'aile gauche, Vigneaux déplace au centre, les avants repartent et l'essai est manqué d'un cheveu. Le match continue à une allure folle. Tous en jeu à la main.



Et voici que, tout à coup, près de ses buts, Bayonne réalise un des plus beaux essais que l'on puisse voir. Ah, ! l'admirable mouvement des trois-quarts basques, les musclés tendus vers les buts adverses !



Elisalde perce, passe à Arotça qui transmet à Bergèse. Ce dernier recentre à Celhay et l'ailler droit lance le bolide Vigneau qui s'en va en belles foulées de sprinter vers l'essai.



La magnifique vision, le beau tableau que nous livre aujourd'hui le rugby.


— Çà, c'est un essai, s'exclame le Dr Voivenel !



PAUL VOIVENEL 1917



Le ballon était transmis avec une belle précision, une telle netteté qu'on a cru voir du travail de manège. Un essai comme celui-ci réconcilierait les plus réfractaires avec le rugby moderne."



A suivre...



(Source : Wikipédia)




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 800 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire