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dimanche 14 juillet 2024

LES FÊTES DU 14 JUILLET 1907 À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE

LE 14 JUILLET 1907.


La fête nationale française, également appelée 14 juillet, est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.



pays basque autrefois fête nationale
REVUE DU 14 JUILLET BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous ai parlé à plusieurs reprises du 14 juillet : en 1880, en 1898, en 1900 et en 1906.



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 13 juillet 

1907 :



"République Française

Liberté, Egalité, Fraternité.

Ville de Biarritz.

Fête Nationale du XIV Juillet 1907.



Mes Concitoyens, 


La France entière s'apprête à fêter le 14 Juillet qui rappelle la date de l’émancipation sociale. 


Je fais appel à votre concours pour que la Ville de Biarritz célèbre avec éclat cette fête glorieuse de la Patrie et de la Liberté, 

Vive la France ! Vive la République ! 

Le Maire, P. Forsans.



Samedi 13 Juillet, de 2 heures à 5 heures du soir, à la Mairie. — Distribution extraordinaire de secours aux pauvres. 


A 8 heures du soir. — Salves d'artillerie, sonneries de cloches, illumination des édifices communaux. 


A 9 heures du soir. — Retraite aux flambeaux, avec le concours des tambours, clairons et de la musique du 10e régiment d'infanterie, du Rallye-Biarritz, des Guides-Baigneurs, des Sapeurs-pompiers, etc. — Formation du cortège au Jardin Public. — Itinéraire : Jardin-Public, Avenue de Paris, Avenue des Pyrénées, rue d’Espagne, rue Gambetta, rue Alcide-Augey, rue et place du Port-Vieux, r. Leroy, r. Mazagran, Mairie (halte), rue de France.



Dimanche 14 Juillet, à 8 heures du matin. — Salves d’artillerie, sonnerie des cloches. 


De 8 heures et demie à 11 heures du matin, aux quartiers de la rue d’Espagne et Beau-Rivage : Mât de Cocagne. — 1er prix, 5 fr. ; 2e prix, 3 fr. ; 3e prix, 2 fr. ; Objets divers. — Jeux athlétiques : 100 fr. de prix. 



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MÂT DE COCAGNE




Au Quartier Chélitz, Mât de Cocagne. — 1er prix, 5 fr. ; 2e prix, 3 fr. ; 3e prix, 2 fr. ; Objets divers. — Courses de Bicyclettes, Courses pédestres et jeux divers : 100 fr. de prix. (Le 15 Juillet, à 10 heures du matin, grande Partie de pelote au fronton de Chélitz. Entrée gratuite). 


Au quartier de la Négresse, Mât de Cocagne. — 1er prix, 5 fr. ; 2e prix. 3 fr. ; 3e prix, 2 fr. ; Objets divers. — Courses de Bicyclettes, Courses pédestres et Jeux divers : 100 fr. de prix. 


A 11 heures du matin, Place Ste-Eugénie. — Grand Concert par "Biarritz-Chorale" et "Rallye-Biarritz". 


A midi, sur la Terrasse du Terminus. — Banquet Démocratique. 


A 1 heure et demie, à l’issue du banquet, sur la Terrasse du Terminus. — Conférence par M. Georges Barbey. (Entrée libre.) 



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CAFE RESTAURANT TERMINUS BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


De 3 heures à 6 heures du soir, Place de la Liberté, Mât de Cocagne. — 1er prix, 5 fr. ; 2e prix, 3 fr. ; 3e prix, 2 fr. ; Objets divers. — Jeu de Canard : 1er prix, 5 fr. ; 2e prix, 3 fr. ; 3e prix, 2 fr. 


Place Bellevue. — Mât de Cocagne : 1er prix, 5 fr. ; 2e prix, 3 fr. ; 3e prix, 2 fr. 



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PLACE BELLEVUE BIARRITZ 1909
PAYS BASQUE D'ANTAN



14 et 15 Juillet, quartiers du Gaz et des Thermes. — Mât de Cocagne, Courses pédestres, Courses de Vélocipèdes, Jeux divers, Concours d'illuminations, Retraite aux flambeaux. etc. 


A 10 heures du soir. — Grands Bals Populaires aux quartiers des Halles, de Chélitz, du Gaz, Beau-Rivage et La Négresse. Illuminations générales. 

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Notre Fête Nationale.



Cette année, comme d’ordinaire, la fête du 14 Juillet se recommencera partout sur le programme traditionnel : les salves d’artillerie, la revue de la garnison en présence des autorités, le concert au Jardin Public et les jeux de quartiers, la retraite aux flambeaux, le "brillant" feu d’artifice et les bals en plein air, fête officielle et kermesse mêlées. Ce n’est point, on l’avouera, d’un caractère très artistique, car si Théodore de Banville a dit que les sons et les couleurs "constituent avant tout la fête", on peut les combiner avec plus d'ingéniosité et plus de variété. 



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PORTRAIT DE THEODORE DE BANVILLE
PAR NADAR



C'est seulement en France, pays cependant dont on vante l'esprit mobile et inventif, que la fête publique est ainsi abandonnée à la fatalité de programmes clichés ne varietur



En pays flamand, en Suisse, en Allemagne, en Italie, en Espagne, partout ailleurs enfin où la tradition populaire est restée plus vivace, les fêtes publiques ont un caractère pittoresque dont la couleur locale est soigneusement entretenue, mais aussi chaque fois ravivée. 



En Angleterre, les organisateurs d’une fête populaire ne s’inspirent pas seulement de souvenirs historiques, ils s’ingénient aussi à leur donner un caractère artistique "modern style". Il est vrai que tous les pays n’ont pas un initiateur de génie comme John Ruskin, s’étant donné pour mission de mettre le plus possible de poésie et d’art dans la vie privée et la vie publique de l'humanité. 



Néanmoins, nous avons déjà vu en France des velléités artistiques de ce genre, dont le signal est parti de Paris : concours de façades, de balcons fleuris, d’enseignes, etc. La décoration de la rue parisienne a même fait de merveilleux progrès, et, sur le passage des cortèges de souverains, tous les quatre matins en visite chez la République, certains quartiers élégants sont arrivés à des effets décoratifs qui ont été un triomphe pour le goût français, puisqu'on somme un Parisien n’est jamais qu’un Français transplanté. 



Pourquoi la même initiative ne s'applique-t-elle pas au rajeunissement de la fête publique dont le rôle est pourtant considérable sur les mœurs d’une nation ? 



Il y a deux ans, M. Gérault-Richard, aujourd'hui le député de la Guadeloupe, déposait à la Chambre, où il représentait alors Paris, une proposition ayant pour but de rénover la pensée révolutionnaire et de substituer aux fêtes religieuses autant de fêtes civiles en hommage à l’histoire, à la science ou à la nature. La proposition se perdit dans les oubliettes parlementaires, mais elle eut le don de donner de l’actualité à la question du rajeunissement du cérémonial de la fête officielle du Quatorze-Juillet. Des artistes s'émurent à cette idée, peintres, poètes, sculpteurs, et on les vit, réunis à cent cinquante dans une taverne du boulevard, se rallier d’enthousiasme à ce manifeste formulé par M. Charles Morice : 



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ALFRED-LEON GERAULT-RICHARD
PAR NADAR
DEPUTE GUADELOUPE DE 1902 A 1911



"Hors de toute politique, et sans réclamer aucune participation aux déploiements officiels du faste, nous estimons que nous devons être consultés chaque fois qu’il s’agit de célébrer un acte de la vie collective. Mais c’est à nous qu'il appartient d’avertir de notre désir le public et les pouvoirs publics. 


Dans ce but, constituons, dès aujourd’hui, un comité indépendant d’artistes et de poètes qui se chargera d’élaborer des projets de fêtes qui revêtiront de splendeurs la nudité de la vie moderne. Ces projets seront communiqués aux Chambres, et si nous obtenons leur approbation, elles devront faciliter la réalisation de nos programmes." 



On était au mois de juin et on voulut s’occuper tout d’abord de la fête du Quatorze-Juillet ; malheureusement on s'y prenait de court, surtout que l’on avait adopté un projet du peintre Eugène Carrière, destiné à renouveler la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 et qui comportait la présence à Paris de délégations de toutes les communes de France.




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AUTOPORTRAIT DU PEINTRE EUGENE CARRIERE
VERS 1893



Ce sera, dit-on, pour l’an qui vient, mais 1900 se passa et on n’entendit plus parler de rien. Le beau feu de nos artistes et de nos poètes s'était éteint comme un beau feu d’artifices et plus jamais ne fut convoqué le "Comité des fêtes et des cérémonies humaines." 



Cependant l'intervention de gens d’imagination aurait eu un beau champ, en province comme à Paris, si l’appel de ce comité avait été entendu comme il devait l’être, c’est-à-dire en faisant la part de l’exagération montmartroise : "Moderniser, proclamait-il, les grandes traditions antiques inclinées à la lois à la protection hygiénique des races et à leur joie esthétique !" 



Le plus intéressant de cette logomachie renouvelée du temps du Directoire, c’était, nous le répétons, le concours artistique offert pour le rajeunissement de notre fête nationale qui ne bat plus que d’une aile, l’autre étant cassée par la banalité. Mais l’idée n’est peut-être pas perdue et nous ne désespérons pas de la voir un jour ou l'autre reprise par quelque municipalité intelligente et piquée au jeu. 



La vraie tradition républicaine, celle des grands ancêtres, a toujours, en effet, favorisé les fêtes populaires. Elle les voulait "moralisatrices pour la suggestion du prétexte" et c’est le plus sérieusement du monde que Talleyrand, cet homme troublant si singulièrement campé entre l’ancien régime et le nouveau, professait que "l’on peut conduire les hommes au bien par la route du plaisir". 

Georges Rocher."



(Source : Wikipédia)



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