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jeudi 17 septembre 2020

LES BICYCLISTES DE 1899 AU PAYS BASQUE (première partie)


LES BICYCLISTES EN 1899.



Dès 1893, on commence en France à taxer les bicyclettes.


velo impots plaque controle
PLAQUE CONTRÔLE BICYCLETTE 1899


A partir de mai 1899, les possesseurs de bicyclette sont obligés d'apposer sur leurs vélos des 

plaques de contrôle de la taxe, et cela va durer jusqu'au milieu des années 1950.





Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, locale et nationale, dans diverses éditions :



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 20 avril 1899 :


"Bicyclistes, attention !

Aux termes de l'article 8 de la loi du 13 avril 1898, c’est à partir du 1er mal 1899 que tout vélocipède ou appareil analogue devra porter une plaque de contrôle qui doit être obligatoirement fixée, par le possesseur du vélocipède sur le tube de direction. La plaque de contrôle et la lame d’attache, en métal, sont gratuitement fournis par l'Etat par l’intermédiaire du Percepteur. La plaque de contrôle porte le millésime de l’année et est valable pour un an, c’est-à-dire du 1er mai 1899 au 1er mai 1900. En cas de perte de la plaque, le vélocipédiste ne peut en obtenir une seconde gratuitement. Il convient dans ce cas, de remarquer que le contribuable n’est pas en mesure d’établir que la plaque qu’il prétend perdue n’est pas utilisée, notamment qu’elle n’est pas tombée entre les mains d’une personne qui s’en sert pour échapper au payement de la taxe. 

Le seul moyen que, dans ce cas, le possesseur d’un vélocipède puisse employer pour avoir une nouvelle plaque, consiste à faire une déclaration à la Mairie, comme s’il était devenu nouvellement possesseur d’un second vélocipède. 

Outre le doublement de la taxe que le contribuable encourt, s’il n’a pas fait la déclaration exigée par la loi ou s’il fait une déclaration inexacte, toute personne ayant un vélocipède non muni de la plaque de contrôle, s’expose à une amende de l franc à 5 francs, non compris les décimes et frais, et, en cas de récidive, à un emprisonnement d’un jour à cinq jours, sauf, s’il y a lieu, admission des circonstances atténuantes. 

Nous ne pouvons donc qu'engager sérieusement tous les possesseurs de vélocipèdes à se mettre en règle et à se munir le plutôt possible de la plaque de contrôle."





  • Le Vélo, le 25 avril 1899 :



"La Bicyclette.




Le circuit de la plaque.




Certains fonctionnaires français sont parfois des êtres bien étranges. Je viens, ou du moins nous venons au Vélo de constater une fois de plus tout ce qu’ont d’exécrable certains ronds de cuir, dont l'outrecuidance est d’autant plus intense que leurs fonctions sont plus ingrates.




Parmi toutes les classes de fonctionnaires que nous devons à notre grotesque administration il en est une particulièrement irritante, c’est cette espèce de cryptogames qui sous le nom d’employés du fisc sont chargés de percevoir les mille contributions que nous devons, de par l’impéritie de nos législateurs, acquitter sous peine d’amendes, contraventions, saisie, vente, etc., etc.




Embusqués derrière leurs guichets, dans de sombres rez-de-chaussée, dans d’obscurs entresols, à Paris du moins, certains ronds de cuir qui vivent de nos deniers et qui oublient que lorsque nous payons un impôt c’est leurs salaires que nous versons, reçoivent encore, en 1899, le contribuable avec une amabilité de garde-chiourme.




Demandez-leur un renseignement, ils vous répondent — quand ils daignent vous répondre — sur un ton qui vous donne immédiatement l’envie de leur appliquer la main sur le nez.

— Lisez les affiches ! 



impots velocipedes
PLAQUES DE CONTRÔLE VELOCIPEDES
AVIS AUX CONTRIBUABLES

Durs aux petits plats avec les gros, bêtes avec tous, ils sont d’autant plus odieux qu'ils sont sûrs de l’impunité.




Inutile d’adresser une réclamation : le plus souvent vous ne trouvez personne à qui parler car le percepteur, à Paris, est un grand personnage que l’on ne voit que rarement.




Nous avions, au Vélo, décidé de faire une enquête amiable, hier, dans tous les bureaux de perception de Paris. Il nous avait paru intéressant de suivre de quartier en quartier, d’arrondissement en arrondissement, la délivrance de la petite bague en métal blanc qui est destinée à distinguer désormais les bons cyclistes (ceux qui paient) des mauvais, qui n'auront pas payé.




Il y avait selon nous quelques chiffres utiles à donner, des renseignements profitables à communiquer au public et qui dans une certaine mesure devaient faciliter la tâche du fisc. Celui-ci n’est-il pas appelé à délivrer dans Paris en huit jours plus de cent mille plaques de contrôle ?


gendarme velo impots taxe
GENDARME ET BICYCLISTE

C'était compter sans le mauvais vouloir de certains de nos sous-percepteurs.




Hier donc les rédacteurs du Vélo, après s’être partagé Paris, se mirent en route et se rendirent dans différents bureaux de perception pour y recueillir des renseignements sur la façon dont s’opérait la délivrance de la plaque. Nous étions tous partis d'une pédale allègre, bien convaincus que tous ces messieurs du fisc nous feraient le plus gracieux accueil en raison de nos excellentes intentions.




Ah mes amis ! quelle erreur ! Certains d’entre nous ont dû lâcher pied après deux ou trois visites aux bureaux de perception, bureaux de déception devrais-je dire."




A suivre...


Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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