LE FILM "VICENTA" EN 1920.
Parmi les nombreux films tournés au Pays Basque ou parlant du Pays Basque, il y a eu "Vicenta" en 1920.
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| FILM "VICENTA" 1920 |
Je vous ai déjà parlé dans des articles précédents de plusieurs de ces films : L'Appel du
stade, La Robe Rouge, Au Pays des Basques, Emak Bakia, Le Pays Basque Espagnol, la
Symphonie Basque, El Mayorazgo de Basterretxe, Im Lande Der Basken ou Odette .
Voici aujourd'hui "Vicenta", film de 68 minutes, noir et blanc, muet, paru le 14 mai 1920, réalisé
par et joué par l'actrice Jeanne Roques, dite Musidora.
A noter que 20 minutes seulement de ce film ont été retrouvées.
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| ACTRICE MUSIDORA |
Le film est ainsi résumé :
"Le prince Romano séduit Vicenta, une serveuse dans une auberge, puis se tourne vers un riche millionnaire américain. Lorsqu'il organise une fête pour annoncer ses fiançailles avec ce dernier, Vicenta fait scandale. Alors que le prince essaie de la faire taire, il est tué par Morénito, qui aime Vicenta."
Voici ce que raconta au sujet de ce film le journal Comoedia illustré, dans son édition du 15
février 1920, sous la plume de Musidora.
"Vicenta.
Laissez-moi vous parler de Vicenta.
Vicenta c'est mon enfant. Je l'ai élevée pendant une année, je l'ai façonnée, couvée, dorlotée, imaginée. Je n'ai plus fait qu'un avec elle. J'avais créé l'âme de Vicenta, mais pour la faire vivre, je me devais de lui donner mon physique. Les enfants ressemblent si souvent à leur mère...
Je l'ai bien dotée. Je l'ai fait vivre dans le pays basque, parmi les maisons blanches et-noires aux toits plats. Et j'ai cherché pour elle un de ces vieux châteaux poudreux de légende.
Je lui ai donné des livres, un livre : la Princesse Badourah.
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| LA PRINCESSE BADOURAH PAR EDMOND DULAC |
Et puis je l'ai laissée pousser toute seule avec ses instincts du bien et du mal, du beau et du laid.
Oserai-je avouer qu'elle a choisi le mal et le beau ? Et laissé le bien et le laid ?
Vicenta est une façon d'héroïne.
Elle n'aime que le plaisir. Elle préfère la civilisation moderne de notre grand Paris à la sécurité saine du pays basque. Elle appréciera la poésie des bords de la Seine pour renier la sauvagerie grandiose du Jaïzquibel.
Elle vivra avec nous, dévouée à ce qu'elle aime. Mais le jour où notre façon de comprendre l'existence lui meurtrira le cœur, elle demandera à son pays basque le dévouement pur, celui de la vengeance.
Et maintenant, je ne vous parlerai plus ni de Vicenta ni de moi.
Je vous parlerai du petit Basque, farouche, sentimental, fidèle jusqu'à l'abnégation. C'est le sculpteur Guiraud-Rivière qui incarne ce personnage en grand artiste d'un autre grand art. Mais il n'a pas cru devoir considérer le cinéma comme une traduction capable d'exclure le génie.
Son idéal esthétique s'est trouvé satisfait. Il a apporté sa collaboration dévouée à Vicenta.
Il a deux adversaires dans le film, mais deux collaborateurs aussi.
Le premier est Jean Guitry.
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| ACTEUR JEAN GUITRY |
Ici, j'ouvre une parenthèse nécessaire.
Jean Guitry a vécu la vie de garçon enviable ou blâmable, comme vous voudrez considérer l'un ou l'autre point de vue. Il a éparpillé ses sentiments et un peu perdu son temps. Mais tout ça ne l'empêche pas d'être un Guitry. Il l'a prouvé de la façon dont il a interprété le rôle délicat de l'homme qui ne s'embarrasse de rien dans l'existence. Il est à la fois prodigieux, louche et sympathique. Il a quelques gestes très particuliers qui font ma joie et qui seront toute une personnalité.
Si Jean Guitry veut, il a tous les moyens de devenir le grand acteur de l'écran. Ses père et frère, d'ailleurs, ne lui disputeront pas cette place et ils auront raison. A côté de Jean Guitry, il y a Marcel de Garcin qui a su jouer d'une façon parfaite un rôle extrêmement ingrat d'homme sans volonté qui a besoin d'argent. Et puis, il y a Mlle Ginette Chrysias, qui incarne une jeune Américaine avec tant de vérité que, lorsqu'elle dit "oui" à l'écran, vous êtes persuadé qu'elle a dit "yes".
Et puis, il y a le château de la Du Barry, merveille des merveilles. Et des costumes vénitiens dix-huitième avec les masques blancs terrifiants, au nez en bec d'oiseau, aux yeux petits et ronds.
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| CHÂTEAU DE MME DU BARRY LOUVECIENNES YVELINES |
Et puis, il y a un an d'effort et de travail pour faire un film français, tout à fait français. Un film qui vous dira : "Je suis le résultat de beaucoup d'observation, dépensées, de luttes."
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| FILM VICENTA 1920 |
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