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vendredi 4 septembre 2020

LES VACANCES DE MONSIEUR CHURCHILL À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1945 (première partie)


CHURCHILL À HENDAYE EN 1945.


Winston Léonard Spencer-Churchill, né le 30 novembre 1874, Premier Ministre du Royaume-Uni, à 65 ans, fut en première ligne dans la lutte contre le nazisme pendant 5 ans, de 1940 à 1945.

pays basque autrefois politique anglais
CHURCHILL A BORDABERRY
HENDAYE 1945
PHOTO OCANA

Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Winston Churchill, de santé fragile, a besoin de se 

ressourcer et il décide de venir passer quelques jours au Pays Basque, avant la conférence de 

Potsdam (Allemagne) , qui à partir du 17 juillet 1945, doit fixer le sort des nations ennemies 

des forces alliées.





Voici ce que rapporta, au sujet de ce séjour à Hendaye et sur la Côte Basque, le journal France-

Soir, dans son édition du 10 juillet 1945, sous la plume de Guy Mounereau :




"En vacances sur la Côte Basque, Churchill a demandé au photographe de "France-Soir" de 

l'aider à terminer un tableau...tandis que Mme et Mlle Churchill se baignaient sur la plage 

d’Hendaye.


(De notre envoyé spécial, Guy Mounereau)




Hendaye, 9 juillet (par téléphone). 




Il n’était pas difficile de prévoir que Mary Churchill s’évaderait rapidement du "no man’s land" où elle a voulu abriter son repos. Miss Mary Churchill partage avec son père le goût pour l’indépendance.


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MISS MARY CHURCHILL 1945

Aussi, hier matin, à l’heure où les cloches basques sonnaient pour la grand’messe et que la plage d’Hendaye était tout à fait déserte (sauf deux ou trois journalistes pour la surveiller), Miss Mary Churchill est-elle descendue en auto devant Bordaberry avec Mme Churchill et Mme Nairn, femme du consul britannique de Bordeaux, pour prendre un bain. Elle avait abandonné l'uniforme qu’elle portait hier soir. Elle était vraiment en permission.




D’une éclatante fraîcheur et vive comme de coutume, souriante, prompte à la repartie, elle ne s’est nullement souciée des indiscrets journalistes qui montaient la garde après quelques paroles aimables, elle est descendue sur la plage avec Mme Churchill et Mme Nairn, et, à l'abri d’un peignoir que sa mère tenait déployé, s’est déshabillée le plus simplement au monde sur la plage, et a revêtu un maillot bleu semé d’étoiles blanches et un soutien-gorge flanc.




Après vingt minutes d’ébats au milieu des vagues, Miss Churchill regagnait l’automobile qui la ramenait quelques minutes plus tard à Bordaberry qui domine la plage d’Hendaye



pays basque autrefois villa hendaye
BORDABERRY HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Scotland Yard veille.




Miss Mary Churchill s’était échappée ce matin. C’était au tour de M Churchill de faire, cet après-midi une escapade. Dans le plus grand secret naturellement. Mais à 16 h. 30 nous étions trois journalistes devant la villa du consul d’Angleterre à Bordeaux qui domine toute la baie de Saint-Jean-de-Luz. Cette villa a appartenu, durant la guerre, à un des principaux agents de la Gestapo qui se repose aujourd'hui tranquillement de ses méfaits à Saint-Sébastien.




M. Thomson, une autorité de Scotland Yard, qui protégeait naguère le prince de Galles et qui a, aujourd'hui la charge de veiller sur M. Churchill s’approche, prêt à nous poser d’embarrassantes questions. On le prévient en lui demandant :

— M. Winston Churchill ira t-il en Espagne ? 



Il répondit :

— Secret professionnel. Mais comment, diable ! avez-vous appris que M. Churchill venait ici cet après-midi ?

— Secret professionnel, ont répondu les journalistes. 




L’entretien n’est pas allé plus avant. Mais des relations sont de venues fresques cordiales. Thom pour ses camarades — est un curieux homme : comme il faisait très chaud il avait quitté son veston, et l’on pouvait voir sur son avant-bras une ancre de marine tatouée dans toutes les règles de l'art.




Court, trapu, le regard vif, un peu chauve, il est tout à fait le prototype de policier de romans anglais. 




Peintre du dimanche.




Quelques minutes plus tard, M. Churchill descendait avec Mme Nairn, sa femme et quelques autres policiers. sur le chemin qui conduit à la villa Turrita, à la plage de Saint-Jean-de-Luz, et s'installait devant son chevalet pour peindre la baie, ses baigneurs et, dans le fond, à 2 kilomètres à peine, la montagne espagnole avec, au premier plan, les mines allemandes désamorcées qui gisent sur le sable.



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CHURCHILL PEIGNANT A ST JEAN DE LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Une ombrelle bise qui lui avait été offerte au Caire l’abritait du soleil. Derrière lui, Thomson, l’ange fidèle et Mme Nairn. A ses pieds, sur la chaussée empierrée qui borde la mer dix mètres en contrebas, toute la foule des baigneurs se promenaient désoeuvrés, ne se doutant point que le peintre du dimanche coiffé d'un énorme chapeau de feutre brun clair, à la mode sud-africaine, était l’un des maîtres du monde.




Il couvrait, d'un coup de pinceau rapide, son énorme toile de 100 ; commencée peu après 18 heures, la toile à 20 heures n’était pas achevée. C’est alors que voyant le collaborateur photographe de France-soir, notre camarade Chadeffaud, M. Churchill lui demanda d’être assez aimable pour prendre un cliché du paysage, de la place qu’il occupait, "pour pouvoir terminer ma toile commodément", ajouta le premier ministre.




Pour occuper ces heures consacrées à la peinture, Mme et Mlle Churchill avaient résolu de prendre un bain ; alertement au-dessous de la route où se trouvait le premier ministre. Miss Churchill avait un maillot rouge et Mme Churchill un maillot bleu avec un bonnet rouge.




Au bout de 40 minutes. Mme Churchill et sa fille remontèrent vers la villa Turuta, en compagnie de la femme du consul anglais. Miss Churchill, qui avait les pieds nus sur le chemin caillouteux, dit en riant : "C’est, en vérité, le chemin des pénitentes..." Elle s’était blessée légèrement à la cheville. Mais M. Churchill remontait lui aussi. Il était content, très content de sa toile.




Il n’avait pas fumé pendant plus de deux heures ; c'était une chose incroyable ! C’est un miracle que seul peut opérer l’amour de la peinture.




La vie était aussi belle que le paysage. De petits enfants, attirés par tout le remue-ménage de l’après-midi, le regardaient curieusement; il embrassa ceux qui étaient à sa portée et rassura de son mieux un gamin qui avait été effrayé par son énorme cigare. Il eut même la générosité de nous dire que la presse avait été très discrète à son égard.




Il faudrait que M. Churchill ait l’occasion de faire, jusqu’à son départ, fixé au 14 juillet — car il doit arriver à Potsdam le 16 — une bonne toile tous les jours.




Le sort du monde en serait peut-être changé."



A suivre...



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