LES BASQUES ET L'ATLANTIDE.
De nombreuses hypothèses ont été évoquées, au cours de l'Histoire, au sujet de l'origine des Basques.
DE L'ORIGINE DES BASQUES PAR LEWY D'ABRATIAGUE |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Dépêche, dans son édition du 21 décembre 1895,
sous la plume de Mikhael Suni :
"A travers la science.
... Revenons à nos Ibères... d'aucuns les rapprochent des anciens Ibères du Caucase, mais rien ne prouve qu'il y ait relation de descendance. D'ailleurs, la lignée du Caucase pourrait aussi bien venir de celle d'Occident.
Broca se montre partisan de l'origine africaine, invoquant le système de l'ancienne configuration continentale, admise par les géologues, qui reliait le nord-est de l'Afrique à la péninsule hispanique, alors que le Sahara était une mer... M. d'Abartiague admet un simple habitat de passage sur cette ébauche primitive du continent noir.
Humboldt, MM. d'Abbadie, de Charencey, etc., soutiennent ou ne sont pas loin d'admettre le rattachement des Basques aux aborigènes américains.
Les affinités de langues sont ici mises à contribution très étendue. L'absence des "concours" de consonnes, du j, est notée ; de même la pauvreté en termes généraux ou abstraits, la richesse en termes particuliers ; ainsi le basque possède le vocabulaire le plus complet pour exprimer les variétés d'arbres et d'oiseaux et n'a pourtant pas de mot authentique désignant l'arbre ou l'oiseau en général. Le substantif se trouve nuancé, en manière de déclinaison, par de nombreuses désinences de sens très variés, et l'analogie se manifeste là avec la langue des Incas du Pérou qui, suivant une tradition, seraient venus de l'Est, c'est-à-dire de l'Atlantique...
La conjugaison des verbes est extrêmement complexe en raison de la subordination et de l'enchaînement des idées qu'elle combine, véritable échafaudage, gigantesque dérivation où se montrent des ressemblances frappantes avec les idiomes du nouveau monde.
En basque actuel, on tourne : je suis dans cette chose qu'on appelle éclairer, ou bien j'ai tel objet dans cette chose qu'on appelle éclairer, selon qu'on veut dire : j'éclaire, je suis lumineux - c'est la voix intransitive — ou j'éclaire, je donne de la lumière — c'est la voix active. J'emprunte cet exemple à M. Vinson, un euskarisant renommé.
Les mots sont innombrables, grâce à ces "agglutinations". Un enthousiaste, Astarba, en supposait plus de quatre milliards, nous fait remarquer M. d'Abartiague, et en comptant seulement les vocables de une, deux et trois syllabes !
Le basque, à l'instar des langues canadiennes, emploie un mot différent pour désigner la soeur suivant que c'est un homme qui parle (arreba) ou une femme (ahizpa). Les langues américaines ont une foule de nuances de cet ordre : le basque en a perdu probablement beaucoup.
La formation des mots composés procède par élimination — parfois une seule lettre de l'un des mots racines est conservée — ou encore par encapsulation — le mot s'entrouve en quelque sorte pour qu'on lui intercale le terme régi. Autant de rapprochements !
L'archéologie n'a pas été négligée. M. Bourguignat a signalé des analogies singulières entre certains monuments symboliques du nord de l'Afrique — de l'Algérie — où les ancêtres directs des Basques ont pu vivre, et de l'Amérique du Nord, monuments en forme de scorpion, en forme de serpent, de silhouette humaine.
La zoologie et la botanique, la géologie, l'histoire des espèces disparues, ont savamment parlé.
Et M. d'Abartiague, se fondant sur un ensemble de points de rapprochements, se range à l'hypothèse de l'Atlantide, vaste masse de terre qui aux époques anciennes formait une sorte de lien entre l'Europe et l'Amérique, où a pu se développer une langue complexe comme celle des Basques dont l'évolution paraîtrait impossible chez une peuplade qui fût demeurée confinée dans le district actuel, d'où ont pu s'épancher des éléments séparés aujourd'hui par l'immense fossé de l'Atlantique...
L'étude de M. d'Abartiague est surtout une chaude plaidoirie en faveur de l'Atlantide, jadis ensevelie au sein des eaux par un grand cataclysme qui aurait rendu l'Océan boueux, difficilement franchissable — d'où le retard à découvrir l'Amérique...
DE L'ORIGINE DES BASQUES PAR WILIAM D'ABARTIAGUE |
Platon nous a donné la légende de l'Atlantide que Solon tenait d'un prêtre égyptien... Et ses descriptions coïncideraient avec les résultats des sondages du Challenger touchant la configuration des fonds océaniques. Diodore de Sicile, Pomponius Mela, une foule d'anciens sont appelés en témoignage.
Que ne tente-t-on un sérieux effort pour arracher enfin à ces fonds mystérieux leur désespérant secret ! J'ai déjà exprimé ce vœu en ces colonnes, et il me semble qu'il n'est guère de problème plus grandiose à résoudre...
L'Atlantide serait-elle simplement la terre américaine, que de hardis navigateurs auraient touchée sans le savoir ?
Le doute à cet endroit est très répandu dans les milieux scientifiques. Aux convaincus à plonger..... résolument dans l'abîme de cette obscurité, et à nous ramener quelque preuve !
La question basque est à l'ordre du jour ; depuis Hérodote jusqu'à Plutarque et aux savants modernes, parmi lesquels, outre ceux que j'ai eu l'occasion de citer, figurent Bladé, de Quatrefages, etc., etc., l'érudition s'est fait un point d'honneur de l'étudier. C'est le meilleur hommage rendu à ce vaillant peuple des Eskualdunac !
ETUDES SUR L'ORIGINE DES BASQUES PAR JEAN-FRANCOIS BLADE |
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