LE CHRIST DE LEZO EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN 1924 (deuxième partie)

LE CHRIST DE LEZO EN 1924.

La sculpture du Christ de Lezo, image d'un Christ crucifié, sans barbe, du 10ème siècle, dans un style byzantin, possède, selon les experts, une grande valeur artistique.

CHRIST DE LEZO GUIPUSCOA

PAYS BASQUE D'ANTAN

Ce sont les légendes qui ont surgi autour de Christ, qui ont attiré les dévots et qui ont permis la 

construction de l'Eglise de Lezo, au 16ème siècle.

EGLISE DE LEZO GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Figaro, dans son édition du 4 

septembre 1924 :

"A travers les revues.

Lieux d'élection du pays basque.

M. Jean d'Elbée nous parle, avec amour, dans la Revue Hebdomadaire, de deux lieux d'élection 

du pays basque : Sare en France, Lezo en Espagne. Sur Lezo et son Christ, il écrit notamment 

ces pages vivantes :

"...Les miracles ou prodiges furent nombreux et enregistrés devant notaire (ante Notario). Tel celui qui advint à dona Calalina de Olozza qui était muette. Pareil supplice pour cette dame espagnole n'aurait eu d'égal que la paralysie du bras qui agite l'éventail, et le Christ en eut pitié. 

Et voici un prodige d'ordre plus vaste. "Parmi tous les maux qui nous accablent, remarque le simple et sincère chroniqueur, il n'en est pas, sans aucun doute, de plus affligeant que le mauvais sort sur les champs de bataille et surtout lorsque le champ de bataille est le vaste Océan, qui montre tant d'impatience à ensevelir au fond de ses abîmes ceux qui se confient dans ses bras, comme unique et dernier refuge, lorsque les bombes, ou les vagues elle-mêmes les ont privés du secours des navires ou des caravelles..." Le Saint Christ de Lezo est maritime, comme il convient au patron de la race des navigateurs basques, découvreurs de nouveaux mondes avant tous, pêcheurs des lointaines baleines, perpétuels émigrants des Amériques...  

PLACE ET SANCTUAIRE LEZO GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Donc, l'amiral Pedro de Zabiaure et le capitaine de navire Villaviciosa-Juan cinglaient avec quinze navires, par ordre du roi Philippe II le Prudent, vers la rivière de Bordeaux (a la ria de Burdeos), lorsqu'ils furent entourés de plus de soixante navires anglais et français disposés à venger les déroutes passées. L'une et l'autre escadre ayant pris les positions qui leur semblaient le plus avantageuses, s'abordèrent avec le courage, l'ardeur et la fureur que réclamaient les circonstances. Le choc fut terrible, et quoique, à cause du caractère de cet écrit, nous nous voyons contraints d'omettre les incidents de cette lutte héroïque, digne de figurer au meilleur endroit des pages d'or de la glorieuse histoire de notre marine, nous, ne pouvons pas faire moins que de rappeler que nos braves et héroïques marins, bien qu'ils aient tué une grande quantité d'ennemis, accablés par la grande supériorité numérique de la flotte ennemie, se rendirent compté du très grave danger qu'ils couraient. Alors, ils se recommandèrent au Saint Christ de Lezo et, ainsi, à cause de leur dévotion et de la grande foi qu'ils avaient en Lui, ils échappèrent à leurs ennemis, sans autre mal que la perte d'un seul navire espagnol, qui avait été mis en pièces, par les Français et les Anglais réunis ; en reconnaissance et mémoire de cette grâce et de cette victoire, ils vinrent avec une lampe d'argent au dit Saint Crucifix et firent célébrer une messe solennelle au milieu de beaucoup d'allégresse... 

Mais que sont les miracles de la matière en comparaison de ceux qui se passent dans l'âme ! Lorsque Thérèse de Jésus demandait au ciel ses faveurs et ses grâces, elle le faisait beaucoup plus pour le salut des âmes que pour celui des corps : Mucho mas en salud de alma que de cuerpo. 

CHRIST DE LEZO GUIPUSCOA

PAYS BASQUE D'ANTAN

Cependant, remarque notre pieux chroniqueur avec une finesse digne d'un Baltasar Gracian, comme en raison de notre nature orgueilleuse et corrompue il se présente de grandes difficultés et de grands obstacles pour faire connaître les faveurs spirituelles, car leur révélation impliquerait, le plus, souvent, celle de désordres et d'états d'âme que nous voulons cacher à tout prix, et comme, au contraire, tout favorise d'ordinaire la publication des faveurs matérielles, il en résulte qu'il peut arriver des centaines et même des milliers de prodiges de la première espèce sans que personne n'en sache jamais rien, tandis qu'il suffirait qu'un seul de la seconde espèce ait lieu pour que tout le monde en soit immédiatement informé. 

"Cette très simple considération suffit pour que nous soyons intimement convaincus que si le Saint Christ de Lezo a été tellement prodigue en biens d'un ordre secondaire, il a dû répandre à mains pleines les faveurs spirituelles que lui ont demandées les dévots..."

A suivre... 

(Source : https://tourisme.euskadi.eus/fr/patrimoines-culturels/basilique-santo-cristo/aa30-12375/fr/)

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