À BIDARRAY EN 1838.
En 1838, Bidarray, en Basse-Navarre compte environ 1 300 habitants et est administrée par le Maire Jean Ibar.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Constitutionnel, le 27 octobre 1838 :
"Nous empruntons au Phare de Bayonne les détails suivants sur l'entrée de la Princesse de Beira.
Bidarray, 25 octobre.
Le 16, on remarqua ici un grand mouvement de contrebandiers, ainsi que la présence de leur chef G..., dont le domicile est à Macaye. Cet homme, qui est presque un personnage dans le pays, ne pouvait avoir pour but, en venant à Bidarray, qu'une affaire de laquelle il devait attendre un énorme bénéfice. Aussitôt la gendarmerie et la douane firent leurs dispositions de surveillance et préparèrent leurs embuscades.
La nuit se passa ainsi sur le qui vive, et le lendemain matin on acquit la certitude que le projet des contrebandiers était de faire passer en Espagne la Princesse de Beira et le fils aîné de don Carlos, et qu'à cet effet des provisions de bouche et sa suite avaient déjà franchi la frontière ; mais toutes les recherches n'ayant pu parvenir à obtenir des renseignement précis sur le point où ils avaient été dirigés, il fut dès lors reconnu comme fort difficile d'opérer les arrestations qu'on méditait.
La Princesse, en effet, passa la frontière le 17 à midi, après avoir traversé Bidarray dans la matinée, déguisée en femme du pays qui semblait revenir de la messe. Sa marche était éclairée par des contrebandiers placés sur des hauteurs de distance en distance, depuis Bidarray jusqu'aux dernières limites du territoire français, et qui par des signes convenus se prévenaient avec la rapidité d'un signe télégraphique, dès qu'ils apercevaient un employé de la douane ou un gendarme. On faisait alors entrer la Princesse dans la première habitation qui se trouvait sur son trajet, et elle n'en sortait que lorsque le douanier ou le gendarme s'était éloigné. Une autre femme, vêtue comme elle, l'accompagnait ; c'était sa camériste ; et toutes deux avaient sur la tête un capulet que les femmes du pays mettent pour aller à l'église.
PORTRAIT DE MARIE-THERESE DE BRAGANCE PRINCESSE DE BEIRA 1817 PAR NICOLAS-ANTOINE TAUNAY |
C'est ainsi que le passage s'est effectué. Plus d'une fois, dans le trajet, m'a-t-on dit depuis, le hasard a failli amener les douaniers sur la piste, et mettre en défaut les avertissements des contrebandiers. Je ne vous rapporterai pas tous les contes qui se débitent dans la contrée à ce sujet, parce que je les crois exagérés et imaginés par les contrebandiers eux-mêmes, pour se faire valoir auprès des carlistes à l'effet de tirer d'eux une somme plus considérable.
Le fils de don Carlos n'a point franchi la frontière avec sa tante ; ce n'est que dans la soirée que son passage a eu lieu avec celui de deux autres Espagnols, dont l'un est, dit-on, un nonce du pape. Ce sont les trois frères Anc... de Bidarray, qui ont exécuté cette entreprise.
CHARLES VI FILS DE DON CARLOS VERS 1850 |
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