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mardi 6 août 2024

UN PEUPLIER AU PAYS BASQUE EN MÉMOIRE D'EDMOND ROSTAND EN JANVIER 1925 (deuxième et dernière partie)

UN PEUPLIER EN MÉMOIRE D'EDMOND ROSTAND EN 1925.


Edmond Rostand, né le 1er avril 1868 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort le 2 décembre 1918 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète et essayiste français.




pays basque autrefois écrivain labourd arnaga
ECRIVAIN EDMOND ROSTAND


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Comoedia, le 11 janvier 1925 :



"Un symbole.

Le peuplier d'Edmond Rostand sera planté au Pays Basque.



A la suite de mon dernier article intitulé "Le Peuplier d'Edmond Rostand", nous avons reçu à Comœdia, et j'ai reçu personnellement, de nombreuses lettres enthousiastes. On me demande de tous côtés comment il sera possible de réaliser l'idée si simple du peuplier symbolique. Des hivernants de Cambo s'offrent à réunir de suite les fonds nécessaires. Bayonne et Biarritz aussi. Voici, ce qu'écrit M. Léon Sylvain dans La Gazette de Biarritz :

Mes chers amis, quand je mourrai 

Plantez un saule au cimetière.



Ainsi parla Musset et le poète des Nuits eut, en effet, un saule pour abriter sa pierre funéraire. Mais Rostand est mort à Paris et c'est au Pays Basque que M. Pierre-Plessis demande qu'on plante, à sa mémoire, un peuplier. Il le voudrait, a-t-il écrit dans un article de Comœdia que nous avons reproduit hier, dans la colline de Cambo" après le petit moulin, en grimpant la côte, au second carrefour, un coin d'herbe et de thym sauvage qui domine l'immensité. La Nive, au loin, dans l'horizon, coule une armure d'émeraude. La montagne de Roland s'éclaire..." Et M. Pierre-Plessis désirerait qu'autour du peuplier symbolique s'assemblent les écrivains, les admirateurs du poète et les joueurs de pelote. 



L'idée est jolie et nous souhaitons qu'elle soit un jour réalisée.



C'était le vœu de la Gazette, pour conserver toujours vivant, toujours affectueux et toujours reconnaissant an cœur du Pays Basque, le souvenir de l'auteur de Cyrano qui aimait si profondément nos montagnes, la Nive sinueuse et chantante, la côte si grandiose, c'était le vœu de la Gazette, disons-nous, que la demeure de Cambo, Arnaga, devînt la propriété de l'Etat. On eût pu y aménager un musée. Il y eût eu, à Cambo, le musée Rostand, comme il y a le musée Flaubert, à Croisset, tout près de Rouen. On eût pu encore en faire une maison de retraite pour de vieux poètes — cigales ayant chanté tout l'été et qui se trouvent souvent dépourvues quand la bise est venue.



pays basque autrefois écrivain labourd arnaga
MUSEE FLAUBERT 76 CROISSET



Ce vœu n'a pu être réalisé. Nous avons assisté à la vente de bien des souvenirs, dispersés à l'encan. Nous avons vu, plus tard, vendre l'habitation elle-même. Au moins nous reste-t-elle et quand nous passons au pied d'Arnaga, nous nous imaginons l'écrivain rêvant encore dans les allées du parc somptueux.




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ARNAGA CAMBO-LES-BAINS
PAYS BASQUE D'ANTAN



Mais il faudrait davantage ; il faudrait un souvenir sensible, un souvenir réel, si l'on peut dire, un souvenir tangible de la présence de Rostand. Celui que réclame M. Pierre-Plessis est bien peu coûteux. Mais que de richesses d'émotion et de recueillement autour de cet arbre !



Qu'on le plante donc, au plus tôt, dans du sol basque !



D'autre part, le délicieux poète Ernest Prévost écrivait ces jours-ci dans La Victoire :


Ne négligeons pas nos gloires littéraires, ne discréditons pas celles qui sont acquises. Ne recondamnons pas Baudelaire et reconnaissons à Edmond Rostand ce qu'il a fait pour la gloire de nos lettres.


Edmond Rostand, vous le savez, a été assez malmené récemment à propos de la statue que vont lui élever ses compatriotes marseillais. Jean Carrère, l'iconoclaste, a attaqué ; Emile Ripert a répondu. Et voici un de nos plus poétiques confrères, Pierre-Plessis, qui vient à la rescousse. Il veut, lui, un autre hommage encore à celui qui fut "l'un des derniers et des plus grands à lutter pour l'honneur des rimes". Il propose de planter un beau soir, sur la colline bleue de Cambo, un peuplier splendide, en l'honneur du poète qui a exalté cet arbre : "Le peuplier d'Edmond Rostand !" écrit-il dans Comœdia, pourquoi pas ?


Quelle jolie idée, et comme je l'aime !


Il serait bon que l'on consacrât ainsi les plus doux sites de notre France à la mémoire de ceux, poètes ou artistes, qui les ont célébrés ! Ces souvenirs donneraient une pensée, une âme, une piété, une légende au paysage. Il ne faut rien négliger de ce qui peut nous maintenir en ferveur.




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ECRIVAIN ET POETE EDMOND ROSTAND



L'idée a fait son chemin. Nous étudions dès à présent les moyens de la réaliser au printemps où à l'automne prochains. Que les amis de la poésie, d'Edmond Rostand et du Pays Basque nous aident !."






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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