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mercredi 21 août 2024

L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE (première partie)

L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ.


L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz est renommée pour son retable du 17ème en bois doré et pour y avoir vu y célébré le mariage du roi Louis XIV le 9 juin 1660.

L'église est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mars 1931.



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INTERIEUR EGLISE SAINT JEAN-BAPTISTE
SAINT-JEAN-DE-LUZ D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, du 

1er juillet 1932 :



"L'Eglise de Saint-Jean-de-Luz.


Chapitre Premier.


Description de l’Église.



I. — Généralités.



Suivant la coutume liturgique, l’église a son chevet dirigé vers l’est.

Le terrain qu’elle recouvre a 57 mètres dans sa plus grande longueur et une largeur moyenne de 20 m 50 dans la partie de la nef. Cette largeur atteint 30 mètres dans celle du transept.

Le faîte de la toiture est à 22 mètres au-dessus du sol. La tour a une hauteur de 35 mètres.



Dans ses lignes principales, le plan affecte la forme d’une croix à double branche. Cette forme ressort très nettement à l’intérieur. A l’extérieur, elle est moins apparente, car, dans l’abside et le transept, deux angles rentrants sont masqués de chaque côté par un contrefort et par une tourelle engagée, qui, s’élevant jusqu’à la toiture de la nef, sont recouverts par elle.


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PLAN EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ
DESSIN BULLETIN SOCIETE SCIENCES ARTS LETTRES BAYONNE JUILLET 1932


II. — Les diverses parties de l'Edifice.



La Nef. — Elle a une largeur moyenne de 17 m 25. Les murs n’étant pas exactement parallèles, cette largeur varie entre 16 m 90 dans la dernière travée du côté du chœur et 17 m 60 dans la seconde, atteignant même 18 m 35 dans la première, par suite d’une épaisseur moindre du mur septentrional à cet endroit.


La hauteur est de 20 mètres.



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NEF GALERIES ORGUES EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ces dimensions donnent au vaisseau une ampleur dont le visiteur, à son entrée dans l’édifice, ne manque pas de se sentir impressionné.


L’armature est constituée par de puissants arcs doubleaux en pierre, à angle brisé très ouvert, et d’une hauteur de 7 m 50 comptée à partir de leur naissance.


Ces arcs sont au nombre de quatre.


Il en résulte quatre travées, dont trois seulement sont d’égale dimension.


La quatrième du côté du chœur est beaucoup plus large.


En coupe verticale, les arcs sont rectangulaires, avec biseau sur les arêtes.


Leurs bases pénètrent directement dans les murs, sauf du côté méridional pour deux d’entre elles qui s’appuient sur de gros corbeaux. De ce même côté, l’épaisseur du mur est de l m 25. Celle du mur septentrional, qui est simplement de 1 m 15 dans la travée la plus voisine de la tour, est portée à l m 90 dans les autres, cette différence étant gagnée sur la largeur intérieure de l’édifice.


La butée des arcs est renforcée à l’extérieur par des contreforts. Un contrefort, plus petit que les autres, épaule aussi l’angle sud-ouest. Il est placé selon la bissectrice de cet angle.


Ces contreforts sont droits, mais avec un petit ressaut. Sur ceux du côté méridional, le ressaut est masqué par un bandeau incliné en forme de larmier, bandeau se continuant sur les murs intermédiaires. Sur ceux du côté septentrional, le ressaut est plus prononcé, mais sans larmier. Celui de l’angle sud-ouest, qui n’est pas entièrement identique aux autres, porte son bandeau a un niveau plus élevé. Suivant le procédé roman, tous ces contreforts sont surmontés d’un glacis. Ce glacis, qui est à pente très inclinée, se termine à sa partie inférieure par un larmier peu saillant. Les larmiers sont faits à la manière gothique, c’est-à-dire creusés d’une gorge destinée à arrêter les ruissellements.


La voûte est en bois, simple lambris reposant sur des nervures en bois également. L’ouvrage est assez gauche, les nervures sont sinueuses, certaines à l’excès, et il y a un écart prononcé entre le sommet du berceau et celui des arcs.


Comme dans les autres églises du Labourd, des galeries réservées aux hommes ceinturent la nef.



Le Transept. — Si, par des croisillons en saillie, l’extérieur de l’église révèle un transept, il faut reconnaître qu’à l’intérieur on se trouve en face d’un type qui n’en a pas les caractéristiques ordinaires, dans quelque style que ce soit.


D’une part, ce qui constitue la croisée du transept est une voûte en berceau brisé, de même axe et de même hauteur que celle de la nef qu’elle paraît prolonger. Comme pour la nef, cette voûte est en bois, revêtue d’une légère couche de plâtre et ornée de peintures.


D’autre part, alors que normalement la voûte des croisillons devrait être au même niveau que celle de la croisée, ici elle est plus basse, à un niveau qui est à peine supérieur à la naissance des arcs de la nef.


La croisée du transept est délimitée du côté de l’abside par un arc triomphal. Cet arc, plus puissant que les autres, prend aussi ses naissances plus bas. Il présente une saillie qui, à la clé, est presque aussi forte qu’aux naissances. Il a comme pieds-droits de larges murs intérieurs sans renforcement à l’extérieur. Ces murs forment l’un des côtés des chapelles logées dans les croisillons qui sont de forme rectangulaire. C’est sur eux que s’adossent les autels avec leurs retables.


Les voûtes des croisillons ont une facture originale. Les ogives sont en bois et le remplissage est formé de petites lattes revêtues de plâtre par-dessus et par-dessous. La peinture qui les décore masque le procédé et entretient l’illusion de voûtes en maçonnerie, ainsi qu’il en est pour le reste du transept.



Le Choeur. — Quand on franchit la ligne du chœur qui est à l’aplomb de l’arc triomphal, c’est bien dans un second transept qu’on pénètre, mais ce transept a les bras moins longs que le premier. Les voûtes des croisillons sont presque aussi hautes que celle de la croisée. Toutes trois sont lambrissées comme dans le reste de l’église et épousent le forme ogivale. Celle de la croisée, en plan barlong, est percée à son sommet d’une ouverture ovale, garnie d’une verrière.

Chaque croisillon comporte une chapelle dont l’autel fait face au public.




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CHOEUR EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



L'Abside. — Son plan dessine la figure d’un trapèze régulier.


La voûte est en cul-de-four et de mêmes matériaux que les autres.


L’entrée est soulignée par un arc qui a, dans des proportions beaucoup plus réduites, l’apparence d’un second arc triomphal. Dans les deux arcs, les naissances de l’extrados sont au même niveau, mais, pour celui de l’abside, l’intrados part d’un niveau plus élevé. Il en résulte une sveltesse déformé qui s’harmonise très heureusement avec les lignes de l’abside et l’élévation du maître-autel.



La poussée de l’arc est maintenue à l’extérieur par des contreforts à plan carré qui s’élèvent jusqu’à la toiture de l’église et sont recouverts par elle. Deux autres contreforts semblables à ceux du côté sud de la nef épaulent les angles saillants de l’abside.



La Toiture. — Un toit à deux versants surmonte la nef. Sur l’abside il s’épanouit en éventail, et se décompose en cinq pans.

La couverture est en tuiles creuses.


Le procédé de support est des plus simples. Des murs sont élevés au-dessus des arcs doubleaux, et, sans autre intermédiaire que les grosses solives qui vont d’un mur à l’autre, la couverture repose directement sur eux. 


Au-dessus de l’abside et du chœur, la couverture est moins rapprochée des voûtes, mais, le plus simplement possible encore, elle repose sur des étais, et ces étais s’appuient, soit sur des poutres supportées par les murs et les arcs doubleaux, soit directement sur ces mêmes murs et doubleaux.


On accède aux combles de l’abside et du chœur par un escalier à vis, dont les premières marches sont en pierre et les autres en bois. Il est logé dans une tourelle du côté septentrional. Cette tourelle est l’une des deux que nous avons montrées, sur les croisillons du transept, engagées contre l’extrémité des petites branches. 


Comme chacun des arcs doubleaux supporte un mur qui s’élève jusqu’au faîte, et qu’aucune ouverture n’est pratiquée dans ces murs, il n’est pas possible de passer directement des combles du chœur dans ceux de la nef pas plus que, au-dessus de la nef, on ne peut se porter des combles d’une travée à ceux des travées attenantes. Pour accéder à ceux-ci, une trappe est ménagée dans le lambris de chacune des travées, au-dessus des galeries du côté septentrional. On ne peut donc y aboutir qu’à l’aide d’une échelle.



Le Clocher et le Porche. — Accolé au mur occidental de l’église, le clocher est une tour qui se décompose en trois étages.



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CLOCHER EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



De base carrée, il s’élève dans cette forme jusqu’à un niveau dépassant quelque peu celui du faîte de la toiture de la nef. Ce premier étage s’orne de trois bandeaux, dont les deux plus élevés sont séparés par un intervalle de 2 à 3 mètres.


Au-dessus, de carrée, la tour devient octogonale, chaque milieu des côtés du carré correspondant à une face de l’octogone. La transition s’effectue à l’intérieur au moyen de trompes d’angle que chargent à l’extérieur des clochetons de plan carré. Ces clochetons, dont la base se dégage d’un glacis, sont appliqués par l’une de leurs faces sur le mur de la tour, et surmontés de boules sphériques en pierre. D’une nécessité statique, ils sont en même temps d’un effet ornemental.


Cette partie de la tour est percée sur ses quatre faces de baies couvertes d’arc en plein cintre. Trois d’entre elles sont en partie aveuglées et munies d'abat-sons.


Décoré de deux autres bandeaux, dont l’inférieur est sur la même ligne que la base des couvertures coiffant les clochetons, cette partie de la tour se couronne d’une galerie à balustrade, débordant en faible saillie sur l’appui d’une corniche.


Laissant comme assiette à la galerie la plus grande épaisseur de ses murs, la tour continue à s’élever, toujours dans la forme octogonale, mais en maçonnerie beaucoup plus légère et se termine par un toit à huit pans, très peu incliné, soutenu par une charpente en bois.


L’épaisseur des murs est de l m 35 au 1er étage, l m 30 au 2ème , 0 m 70 au 3ème.


Pour pénétrer dans le clocher, il faut d’abord monter par l’intérieur de l’église jusqu’à la 3ème galerie du fond. De là, une porte, située dans l’axe du mur occidental, conduit dans l’intérieur de la tour. Un escalier en bois mène ensuite jusqu’au sommet, d’où par une seconde petite porte on accède à la galerie extérieure.


L’assise inférieure du clocher est percée des deux côtés nord et sud par de grandes ouvertures à arc brisé. Elle constitue un porche dont la voûte en pierre est un berceau, également brisé, et perpendiculaire à l’axe de l’église.


Ce porche a une largeur intérieure de 5 m 90 et une profondeur de 4 m 45.


Il communique avec la nef par une petite porte.


Au-dessus des ouvertures du porche, deux petits toits en appentis se détachent des flancs de la tour, L’un d’eux, celui du côté nord, recouvre et enferme, à l’aide d’une cloison, les marches les plus élevées d’un escalier donnant accès aux premières galeries de l’église ; ces marches sont en bois. L’autre partie de l’escalier, laissée à découvert, forme angle droit avec la première et a été munie d’un petit mur en guise de rampe. C’est une construction qui affecte assez fâcheusement le porche et le clocher de ce côté.


La petite toiture du côté sud abrite un balcon dallé, d’où part un escalier aux marches de pierre, orné, ainsi que le balcon, d’une fort belle rampe en fer forgé. Conduisant au porche, le passage, au-dessous de l’escalier, se fait sous un arceau très surbaissé. Ce côté est d’un aspect plus agréable."



A suivre...


(Source : Wikipédia)






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