HISTOIRE DE LA FORTIFICATION DU "PETIT BAYONNE" AUTREFOIS.
Dès le 2ème siècle, les Romains fortifient la cité de Bayonne, à l'époque simple Camp d'Observation.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne dans son
Bulletin N°8, le 1er janvier 1931, sous la plume de l'Intendant Général Lacrambe :
"Histoire de la Fortification du Petit Bayonne.
On attribue à Crassus, ancien Lieutenant de Jules César, devenu Gouverneur d’Aquitaine, la création du Camp d’observation qui devint la Cité de Lapurdum.
Dès le 2e siècle, elle fut entourée d’une haute muraille de 12 mètres de hauteur, ayant 3 mètres au sommet.
La paix et la sécurité Romaine ne durèrent pas longtemps et les invasions barbares dès le 3e siècle se succédèrent, saccageant, dépeuplant, réduisant les habitants en servage et en esclavage.
La dernière horde fut celle des Normands qui firent de Lapurdum en 812 un de leurs repaires. Ces barbares, vivant exclusivement de pillage, leur bande plus sauvage que toutes les autres, terrorisa le bassin de l’Adour jusqu’en 980, où le Duc de Gascogne, à la tête de tous ses vassaux les battit à Tailleyras, près d’Aire sur l’Adour.
Lapurdum brûlée en 864 n’existait que de nom ; la religion chrétienne avait presque disparu, les Evêques étaient en fuite ; les églises et les monastères ruinés ; la population privée d’habitations était réduite à la plus extrême misère, il semblait que la mort physique allait s’emparer du monde qui croyait qu’il périrait en l’an 1000.
C’est une époque générale de repentir ; où les princes, les seigneurs qui s’étaient emparés des biens vacants du clergé, les restituèrent en y ajoutant de nouvelles donations.
L’heure dangereuse passa comme les autres. Le monde remercia Dieu ; la vie reprit son cours avec un sentiment d’espérance et une force nouvelle qui vont transformer le pays.
Après l’ère de destruction, ce fut celle de la reconstitution.
BAYONNE DE 1654 A 1680 |
De l'an 1000 à l’an 1451.
Ce furent l’Evêque Raymond de Martres mort en 1125 et un peu plus tard Guillaume Raymond de Sault vicomte de Labourd, qui ressuscitèrent Bayonne.
L’Evêque obtint du Comte de Poitiers une charte de libertés communales, qui attira de nombreux ouvriers qui devinrent hommes libres ; la ville se repeupla ; les maisons de bois, couvertes de pailles se relevèrent ; il se créa des agglomérations en dehors de l’enceinte Romaine ; on bâtit dans les marais entre la Nive et l’Adour, sur des pilotis reliés par des madriers, on creusa des canaux dans la vase ; c’est l’origine du Petit Bayonne.
Des travaux d’utilité publique s’élèvent de tous les côtés.
En 1125 on construit le pont Bertaco (Pannecau) le premier sur la Nive, puis le pont Mayour, le pont sur l’Adour ; on relève l’église qui a précédé la Cathédrale.
L’agglomération du Petit Bayonne augmentant tous les jours, ne pouvait rester sans défense ; on l’entoura d’un mur probablement vers 1130.
Ce mur devait partir du confluent de l’Adour et de la Nive, suivre l’Adour, se retournera angle droit pour prendre la rue des Lisses et rejoindre la Nive par la rue des Cordeliers. Le mur était percé de deux portes : celle de Mouseyrolles au débouché de la rue Bourg-Neuf et le portail de Mocoron à la sortie de la rue Pannecau ; cette porte ne tomba qu’en 1695.
PORTE DE MOUSSEROLLES BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
On n’a pas de données sur les dimensions du mur d’enceinte ; vraisemblablement il devait avoir 8 mètres de hauteur ; en avant, on avait aménagé une bande de terre, servant de chemin de ronde et qui était fermée par des barrières de bois appelées lices d’où le nom de rue des Lisses. Les barrières étaient précédées d’un fossé qui éloignaient l’agresseur.
FOSSES REMPARTS DE MOUSSEROLLES BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
A partir de 1155 et jusqu’en 1451, par suite du second mariage d’Eléonore d’Aquitaine, Bayonne a été sous la domination de princes et de rois Anglais ; pendant cette période elle va connaître une ère de prospérité résultant de ce que les ports et les marchés d’un grand royaume lui furent ouverts ; ce mouvement commercial cessera lorsque l’Adour se rejetant vers Capbreton ne portera plus que des barques.
L'ADOUR AUTREFOIS |
Les Bayonnais furent de fidèles sujets des rois d’Angleterre, ils combattirent fréquemment avec la flotte anglaise et participèrent à ses succès ; de leur côté les souverains Anglais, respectèrent les coutumes de la ville et se montrèrent toujours très généreux.
Les fortifications du Grand et du Petit Bayonne furent non seulement bien entretenues, mais développées ; c’est ainsi qu’on attribue à Raymond de Sault en 1193 : la construction de la tour de Sault ; du Château-Vieux, de la tour du Nord et au Petit-Bayonne la construction de la tour St-Esprit et de la tour des Menons.
CHÂTEAU-VIEUX BAYONNE FIN 19EME SIECLE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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