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mercredi 7 février 2024

L'ASSASSINAT D'ANTONIO CANOVAS DEL CASTILLO PREMIER MINISTRE ESPAGNOL À ANTZUOLA SANTA AGUEDA EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE LE 8 AOÛT 1897 (première partie)

L'ASSASSINAT D'ANTONIO CANOVAS DEL CASTILLO À ANTZUOLA EN GUIPUSCOA.


Le 8 août 1897, le Premier ministre espagnol Antonio Canovas del Castillo est assassiné à Antzuola, en Guipuscoa, par l'anarchiste italien Michele Angiolillo.




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ASSASSINAT DE M CANOVAS DEL CASTILLO 8 AOÛT 1897
JOURNAL LE PETIT JOURNAL 23 AOÛT 1897




Voici ce que rapporta la presse nationale française à ce sujet, dans un article publié par le 

quotidien La République Française, le 10 août 1897 :



"Crime anarchiste.



L’anarchie internationale, déjà si riche en forfaits, a, depuis hier, un nouveau et abominable crime à son actif. M. Canovas del Castillo, président du conseil des ministres d’Espagne, a été assassiné, à Santa-Agueda, petite Station balnéaire où il était allé prendre quelques jours de repos. 



Constatons d'abord, avec plusieurs de nos confrères, que l’assassin de M. Canovas est, comme celui du président Carnot, un anarchiste italien, ce qui, nous en sommes persuadés, ne peut manquer de causer une émotion pénible en Italie, où l’on ne doit être que médiocrement flatté de cette apparence d’une si tragique spécialité. 




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ASSASSINAT PRESIDENT SADI CARNOT 24 JUIN 1894
JOURNAL LA LIBRE PAROLE 30 JUIN 1894



La triste nouvelle a provoqué dans toute l’Europe une douloureuse indignation : les journaux anglais, allemands, autrichiens, etc., dont le télégraphe nous a déjà apporté de brefs extraits, qualifient, comme il le mérite, cet odieux et imbécile attentat. L’impression est même telle que des anarchistes espagnols, arrivés de Barcelone en Angleterre, croient prudent de déclarer qu’ils n’ont appris qu'avec regret un crime dont ils ne sauraient être rendus responsables. 



C’est qu’en effet les temps sont changés. Il n’y a que quelques années encore, les propagandistes par le fait levaient haut la tête et glorifiaient publiquement ceux d’entre eux qui avaient accompli l'œuvre de mort ; mais cela ne dura point. Le jour où ils virent la société frapper avec décision, — au lieu de trembler, comme ils l’avaient d’abord espéré,— ceux qui, spontanément ou par mandat, avaient employé contre elle la bombe ou le poignard, ce jour-là, disons-nous, les Ravachol, les Vaillant, les Henry non seulement n’eurent plus chez nous d’imitateurs, mais n’y trouvèrent même plus de glorificateurs : il fallut un Caserio pour assassiner le Président de la République, de même qu’il ne s’est trouvé qu’un Golli, c’est-à-dire un autre Italien, pour frapper celui qui avait exercé contre les anarchistes espagnols une vigoureuse répression. 



Contre les crimes de l’anarchie, l'unanimité est désormais faite : sincère ou non, on la peut constater, et, par exemple, un organe résolument révolutionnaire n'hésite pas, ce matin, à pousser "un cri de réprobation contre tout meurtre, légal ou illégal, commis au nom de l'autorité ou de la vengeance". 



Mais voici, ailleurs, l'antienne dont on a essayé de nous bercer à chacun des attentats dans lesquels des malheureux, simples particuliers étrangers à la politique ou hommes d’Etat, ont péri : l’assassinat de M. Canovas del Castillo est l'acte d'un fou, et ne peut être, par conséquent, considéré que comme un accident, profondément regrettable il est vrai, mais dont on ne saurait tirer des déductions et des conséquences générales.



Nous mettons dès maintenant le public en garde contre cette naïveté trop habile ou, comme on voudra, contre cette habileté trop naïve,— laquelle, on en conviendra a déjà beaucoup trop servi. Ces fous sont d'une espèce bien particulière, et l'esprit d'organisation, l’ordre, la persistance qu'ils mettent dans la préparation et la perpétration de leurs attentats prouvent de reste qu’ils jouissent de toutes leurs facultés, violemment mises au service de leurs sanguinaires passions de sectaires et consciemment tendues vers l'accomplissement des crimes prémédités. 



Non il ne saurait convenir à la société de fermer les yeux à l’évidence et de chercher des motifs de se rassurer dans des explications complaisantes. Pas plus aujourd'hui qu’hier et qu'avant-hier elle n'a affaire à un fou ; elle a devant elle un criminel, isolé ou mandataire de ses complices et c’est uniquement sur ce terrain qu’elle doit se placer. Elle n'a point à se lamenter, comme tels radicaux qui déplorent mélancoliquement que la propagande par les idées n'ait pas encore définitivement remplacé la propagande par le fait ; elle doit regarder d'un œil calme et d'un cœur ferme la situation, et agir, non pas comme si l'assassinat de M. Canovas del Castillo était simplement un attentat imprévu, mais comme s'il était le signal d’une reprise de l'anarchie criminelle..."


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ANTONIO CANOVAS DEL CASTILLO
PHOT DEBAS




L'assassinat de M. Canovas.

Le Président du Cabinet Epagnol tué par un anarchiste italien.

Aux Bains de Santa-Agueda. 

— Trois coups de revolver. 

— Les dernières paroles de M. Canovas. 

— Arrestation de l’assassin. 

— Déclarations de Michel Golli.

— Le transfert du corps de M. Canovas. 


Madrid, 9 août. 



Une dépêche de Santa-Agueda annonce que M. Canovas, président du conseil a été victime hier d'un attentat anarchiste.


M. Canovas avait quitté, il y a quinze jours, Saint-Sébastien pour aller, comme il en avait l'habitude, faire une cure aux bains de Santa-Agueda. 



Hier, tandis qu’il se promenait avec sa femme dans la galerie de l'établissement de bains, un individu s’approcha de lui et l'interpella. Pendant que M. Canovas, étonné s'apprêtait à lui répondre, l’inconnu sortit tout à coup de sa poche un revolver et déchargea sur lui trois coups de son arme. La première balle atteignit le président du conseil des ministres au front, la seconde et la troisième à la poitrine. M. Canovas s’affaissa en criant : "Infâme ! Vive l'Espagne !"



L’assassin fut aussitôt arrêté par les promeneurs et les agents de police accourus. On s’empressa de prodiguer des soins à M. Canovas, mais les médecins reconnurent au premier examen que les blessures étaient mortelles. 



Le président du conseil, transporté dans sa chambre, y mourut une heure trente-cinq après ; il était trois heures. M. Canovas avait reçu l’extrême-onction. 



Michel Golli.



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MICHELE ANGIOLILLO
ASSASSIN DE M CANOVAS DEL CASTILLO




L’assassin, que les agents eurent beaucoup de peine à protéger contre la foule indignée qui voulait le mettre en pièces, refusa tout d’abord de donner aucun renseignement. Pressé de questions, il déclara se nommer Rinaldi ; mais son véritable nom est Michel Golli. Il est né à Baghia, province de Naples, et est âgé de vingt-six ans. De taille moyenne, il porte la barbe et des lunettes. 



Michel Golli était arrivé à Santa-Agueda le même jour que M. Canovas et s’était fait inscrire sous le nom de Rinaldi. 



Le juge Vergara s’est rendu à l’établissement balnéaire, il a procédé à une instruction sommaire de l’affaire. 



L’assassin a résidé pendant quelque temps à Barcelone où il a fait une visite à la rédaction du journal Ciencia social. II a voyagé ensuite en France, en Belgique et en Angleterre. 



Il s’était rendu à Madrid au commencement de juillet. 



Michel Golli a déclaré être anarchiste révolutionnaire, et il a ajouté que l’assassinat de M. Canovas était l’accomplissement d’une juste vengeance, résultat d’un vaste complot anarchiste. 



Il avait été condamné à l’emprisonnement en Italie, pour avoir publié des écrits socialistes révolutionnaires ; mais il avait réussi à s’enfuir. 



Récit d’un Témoin.



Un rédacteur de la Correspondancia, qui a été témoin du crime de Santa-Agueda, télégraphie à son journal les détails suivants : 


M. Canovas était assis sur un banc et lisait les journaux quand l'ltalien s’approcha de lui et lui tira traîtreusement trois coups de revolver. 


M. Canovas tomba à terre en criant :"Vive l’Espagne !"


L’ingénieur Aspiazu et le journaliste Torres se jetèrent sur le criminel, qui tira sur eux, sans les atteindre, deux autres coups de revolver. 


L’avocat Suarez parvint à s'emparer de l’assassin qui fut livré à la gendarmerie."



A suivre...






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