BIARRITZ EN 1897.
En 1897, la ville de Biarritz compte environ 12 000 habitants et est administrée par le Maire Félix Moureu.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 11 mars
1897, sous la plume de H. Léon :
"Biarritz. Histoire — Description — Climatologie.
Biarritz est situé au bord de l'Océan et au fond du Golfe de Gascogne, sur un plateau au dessus d'une falaise escarpée et rocheuse, haute en certains endroits de plus de 40 mètres, par 43° 29' 3" de latitude et 3° 59' 20" de longitude, à 7 kilomètres de Bayonne et 785 kilomètres S. S. O. de Paris.
Petit village de pêcheurs, aux temps anciens, sur les confins du Pays Basque, son origine est d’une époque très reculée et son histoire remonte au XIe siècle. Les Basques l'appelaient Miarritze, langue ou lèvres de rochers. Son nom a subi depuis diverses transformations jusqu'aujourd'hui où on l'appelle Biarritz. Autour du Port-vieux s'élevaient alors de vastes hangars où les pêcheurs venaient emmagasiner les produits de la grande pêche dont la dime formait l'un des revenus importants de l'évêché et du chapitre de Bayonne.
Un vieux château du XIIIe siècle, le château de Ferragus, flanqué de tours, défendait le port et le pays ; quelques débris en subsistent encore sur le promontoire qui domine la mer et où l'on a installé le sémaphore.
TOUR DE LA HUMADE BIARRITZ PAYS BASQUE 1890 |
Les marins de Biarritz étaient fort estimés et firent partie de ces groupes de pêcheurs qui, avec les marins de St-Jean de-Luz, de Ciboure, de Guéthary et de Cap Breton, firent si glorieusement la pêche de la baleine et de la morue et, en poursuivant ces poissons dans leurs retraites les plus reculées, découvrirent le Groënland, Terre-Neuve, le Canada et partagèrent la gloire de la découverte du Nouveau Monde, dont ils indiquèrent la route à Christophe Colomb.
PÊCHE A LA BALEINE AUTREFOIS |
Plus tard ils se firent remarquer dans les guerres maritimes que la France eût à entreprendre sous Louis XIV, Louis XV et Napoléon 1er. Parmi ceux qui s'illustrèrent, on a conservé le nom des Dalbarade, des Silhouette, des Jaulerry, des Duler.
Biarritz était arrivé à n'être plus qu'au pauvre hameau où habitaient encore un petit nombre de familles, se livrant à la petite pêche, lorsqu'au commencement du siècle vint la mode des bains de mer. C'est de cette époque que date son existence comme station balnéaire.
Attirant d'abord les baigneurs des environs auxquels suffisaient, à défaut d'organisation balnéaire, les anfractuosités des rochers ou la solitude des grèves, la municipalité régularisa un jour la façon de prendre les bains sur les différentes plages et bientôt les vieilles maisons se relevèrent, de nouvelles se construisirent. Biarritz acquit ainsi une plus gronde importance et, grâce à l'impulsion donnée, il s'affirma davantage sous le règne de Louis-Philippe par la création de routes qui permirent d'y arriver plus facilement. Sa réputation se fit donc au loin, lui amenant avec les habitants de la région, les étrangers du centre de la France, de Paris et du Nord et surtout ceux de l'Europe qui, à l'époque tourmentée de la guerre civile, avaient fait de Bayonne leur seconde patrie.
Biarritz était donc déjà en grande vogue lorsque l'Empire, axer la création des chemins de fer, imprimant au monde au mouvement vertigineux lui envoya de nouveaux baigneurs et de nouveaux visiteurs.
La venue de l'Empereur Napoléon III, qui vint y séjourner en 1854, après son mariage avec mademoiselle de Montijo, résidant au château de Grammont, fut pour Biarritz l'objet d'un nouvel essor. La création en 1855, d'une résidence impériale, avec la construction de la villa Eugénie, les séjours successifs que vinrent y faire LL. MM. II. , la visite des grands personnages qui y furent accueillis, augmentèrent sa renommée, bientôt sous l'impulsion de nombreux travaux d'amélioration que l’Empereur provoquait lui même, de nombreuses maisons nouvelles vinrent s'ajouter aux anciennes, de grandes villas se construisirent, de grands hôtels s'élevèrent, faisant désormais de Biarritz, grâce aux progrès de la civilisation et avec l’aide du luxe moderne, un des bains de mer privilégiés de la côte de l'Océan.
Après la révolution de 1870, la villa Eugénie fut vendue à une Société Parisienne, qui sous le nom du domaine de Palais-Biarritz y traça des boulevards et des routes. Par la création de ce nouveau quartier s'ajoutant à ceux qui s'étaient formés sur les hauteurs avoisinantes, le périmètre de la station se trouva grandement développé.
L'installation d'un grand Casino, avec musique, danses et jeux et qui n'a d'égal que celui de Monaco, a été une attraction qui a motivé la venue d'étrangers de toutes nationalités.
PETITE SALLE DE JEU DE BACCARAT BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
L'organisation en 1887 d'un congrès international d'hydrologie et de climatologie à l'appel duquel vinrent se réunir et discuter, apportant des travaux inédits, les médecins, les météorologistes et les savants du monde entier, ajouta à Biarritz une nouvelle auréole en le consacrant, à la fois station balnéaire, station hivernale et climatérique.
L'adduction, en 1891, des eaux Salines des sources chlorurées sodiques de Briscous et la fondation d’un établissement balnéaire de premier ordre l'ont classé au nombre des stations thermales de la région.
Au commencement du siècle, les environs de Biarritz étaient secs et arides, sans arbres et sans verdure ; partout jusqu'à une distance de plusieurs kilomètres s'étendaient des sables jaunâtres ou des landes incultes. Il n'y avait pas de routes et de Bayonne, lorsqu'on avait quitté la grande voie qui conduisait en Espagne, on arrivait à Biarritz par des sentiers à peine tracés. Il n’y avait pas de voilure et le Cacolet, avec son originalité était le seul véhicule à la disposition des promeneurs.
Plus tard, en 1840, la route se fit à partir de la bifurcation de Saint-Jean d’Anglet, et des voitures de toutes sortes, calèches et diligences, s'installèrent, portant à Biarritz, à toute heure du jour, les baigneurs el les voyageurs. Le prix d'aller en était raisonnable ; malheur toutefois à celui qui n'avait pas assuré son retour, il achetait cher son imprévoyance ou était obligé de revenir à pieds. Les voilures de luxe, les chaises de poste el les équipages vinrent ensuite s'ajouter au mouvement des voilures publiques.
C'est ainsi que peu à peu, la route de Bayonne à Biarritz, sillonnée par un constant va et vient, se couvrit des deux côtés, de maisons de campagne, de villas et de châteaux et par le développement successif de la végétation, des jardins et des champs cultivés qui vinrent y grouper leurs fleurs, leurs arbres et leur verdure, elle est comme la grande avenue de ce grand parc naturel qui s'étend de Bayonne à Biarritz et à la beauté duquel ont concouru les harmonies de la nature.
Vers 1850 la création du chemin de fer de Bayonne en Espagne motiva l'ouverture de la gare dite de Biarritz pour les voyageurs arrivant de Paris ou de Madrid. Mais cette gare placée à 4 kilomètres du centre de la station, devenait inutile pour les rapports entre Bayonne et Biarritz. Une Compagnie, en 1866, construisit le petit chemin de fer B. A. B., qui partant des Allées Marines à Bayonne, et, s'arrêtant à Anglet, arrive aujourd'hui à Biarritz, sur la place de la Liberté. Il fait le trajet en 15 minutes.
GARE B.A.B. PLACE LIBERTE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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