BIARRITZ EN 1914-1918.
Pendant la Première Guerre mondiale, Biarritz reçoit de nombreux réfugiés et de nombreux blessés.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans
son édition du 8 juin 1919 :
"Biarritz pendant la guerre.
Rapport de M. le Sénateur Forsans, Maire de Biarritz lu à la séance du Conseil Municipal du 6 Juin 1919.
(Suite)...
...Les ressources lui étaient fournies par des subventions du Ministre de la Guerre et par des dons de la générosité publique.
Le Comité qui a fonctionné sous le contrôle du Gouvernement, a prononcé sa dissolution le 15 mars dernier, après avoir approuvé les comptes présentés par M. Miremont, trésorier.
De l’exposé qui a été fait il résulte que le Comité a recueilli en espèces 48 543 fr. 60, plus des subventions et dons en nature d’une valeur au moins égale, ce qui représente une somme de 100 000 francs environ.
Les colis ont été envoyés régulièrement à tous les prisonniers originaires de Biarritz et ils étaient au nombre de 154 au moment de l’armistice, en y comprenant quelques soldats appartenant aux communes voisines ; 4 254 colis ont été expédiés. Chaque colis contenait du linge, du sucre, du savon, des denrées diverses sous forme de conserves, parfois des vêtements.
COLIS POUR SOLDATS 1914-1918 |
Quand, après l’armistice, les envois de colis ont été définitivement supprimés et que les prisonniers ont commencé à rentrer, le Comité a décidé de donner à chacun d’eux, suivant ses charges de famille, une petite somme variant de 30 à 50 francs. Il a été ainsi distribué à 142 prisonniers une somme totale de 4 820 francs.
En prononçant sa dissolution, le Comité a décidé, en conformité de l’avis du Ministre de la Guerre de faire l’apport de ses disponibilités au Comité de Secours aux démobilisés sans travail. Elles s’élèvent tant en espèces qu’en nature à 9 000 francs environ et ont constitué, avec l’apport du Comité de secours aux blessés, l’avoir du Comité nouveau.
J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec les Biarrots revenant de captivité. Des déclarations unanimes recueillies de leur bouche, il résulte que les colis du Comité de Biarritz leur ont été d’un précieux secours. Grâce aux mesures de contrôle que nous avions prises, grâce aussi aux soins particuliers apportés à la confection des colis, ceux-ci sont généralement arrivés en bon état à destination, contrairement à ce qui se passait pour les envois des particuliers. Aussi les colis de Biarritz jouissaient-ils dans les camps des prisonniers d’une réputation particulière, tant en raison de leur composition que des soins dont ils étaient l’objet.
COLIS POUR SOLDATS 1914-1918 |
Ainsi sans bruit, sans ostentation d'aucune sorte, grâce à l’appui généreux du Ministre de la Guerre et du Préfet des Basses-Pyrénées, le Comité des Prisonniers de guerre de Biarritz a réalisé une action patriotique remarquable qui a, pendant quatre ans, apporté à nos malheureux compatriotes en captivité un soulagement réel et un puissant réconfort et qui, par surcroît, leur a fourni, à l’heure du retour, un petit pécule, modeste sans doute, mais très apprécié de tous.
Le Comité qui a assuré de tels résultats mérite la reconnaissance de la Ville de Biarritz ; mais vous me permettrez de rappeler que nos remerciements doivent surtout s’adresser à celui qui eut une part prépondérante dans l’effort qui a été accompli, à M. Miremont, qui ne voulut laisser à nul autre le soin de préparer les milliers de colis et qui consacra tout son temps à cette tâche.
COLIS POUR SOLDATS 1914-1918 |
L’œuvre des Brancardiers volontaires.
— I.a création de l’œuvre des Brancardiers volontaires de Biarritz correspond à une pensée des plus généreuses. Elle a rendu les plus utiles services, notamment pour aider au débarquement et au transport des grands blessés et aux malades en leur évitant des souffrances inutiles.
Sa fondation remonte aux premiers jours de la guerre. Elle est due à l’initiative d’un groupe d’hommes de grand cœur et de dévouement agissant ayant à leur tête MM. Akermark, Cyprien Labat, Down, Corrie, Bonnecarrère, Riquelme, le Marquis de San Carlos de Pedroso, Blaise, etc..
Ses ressources provenant de donations, se sont élevées à 26 600 francs. Mais avec des moyens relativement modestes, elle a su réaliser des résultats considérables.
EXPEDITION DES COLIS POSTAUX 1914 |
Depuis le 28 août 1914, les Brancardiers volontaires, ont, de jour et de nuit, assisté à l’arrivée de 115 convois et ont participé au débarquement et au transport de plus de 18 000 blessés. Mais leur action ne s’est pas bornée à Biarritz et la notoriété de leurs services leur a valu d'être fréquemment appelés au dehors. C’est ainsi qu’ils ont donné leur concours au débarquement le tous les réfugiés et rapatriés arrivant à Bayonne.
L’œuvre des Brancardiers a, depuis sa création, distribué aux blessés militaires 359 attelles, 1 609 béquilles, 4 074 cannes, 590 coussins, 34 baquets en zinc, 16 boites à air chaud avec thermomètre et appareil de chauffage, 36 couvertures, etc...
Elle a organisé à l’hôpital bénévole du Casino Bellevue, une installation de massage et de thermothérapie où plus de 55 000 séances ont été données.
Avec le concours du Comité de Secours aux blessés, l’œuvre des Brancardiers a créé le Cercle des Blessés, dont elle a assuré l'administration et où près de 8 000 blessés ou convalescents ont, en 1918, trouvé à leur disposition d’excellentes consommations hygiéniques, une bibliothèque de 1 600 volumes, un atelier de fabrication de menus objets, un gramophone, etc.
SOCIETE FRANCAISE DE SECOURS AUX BLESSES MILITAIRES |
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