Libellés

vendredi 24 avril 2020

SCANDALES À LA MAIRIE DE BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1938 (troisième et dernière partie)


SCANDALES À BIARRITZ EN 1938.


En 1938, deux détournements de fonds à la Mairie de Biarritz éclatent au grand jour.



pays basque 1938 plage
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son édition 

du 26 novembre 1938 :




"Les détournements de la Mairie de Biarritz.




Sadargues et Bourtayre ont été interrogés puis confrontés ce matin par le juge d’instruction.




On se trouve en présence de deux scandales dans la comptabilité municipale et non d'une seule et même affaire.




M. Deléris, juge d’instruction, a procédé, ce matin, à un nouvel interrogatoire de M. Touzaa, secrétaire général de la mairie de Biarritz, de Sadargues et de Bourthayre et enfin à une confrontation générale qui s’est terminée à 1 heure 20. 




M. Touzaa est arrivé au palais à 9 heures, Sadargues est arrivé après lui assisté de Me Guy Petit, en l'absence de Me Lamarque, ancien bâtonnier, appelé ailleurs au même moment. Quant à Bourthayre, il est aussi arrivé vers 9 heures dans la voiture cellulaire, menottes aux poignets et entre deux gendarmes. Il était assisté de son avocat Me Henri Sens. 


pays basque autrefois musee
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN


Les diverses phases des interrogatoires et de la confrontation ont été extrêmement longues et compliquées. En voici une physionomie générale : 



Sadargues, quoique inculpé, ne peut être mis en prison en raison de l’indivisibilité de ses aveux, ainsi que nous l'avions expliqué hier. L’enquête administrative devra faire ressortir si le contrôle compétent place les délais en deçà des dix ans de prescription. Quoi qu’il en soit, Sadargues renouvelle ses aveux relatifs à l’établissement par lui de deux mandats fictifs dont il ne se souvient d’ailleurs qu'avec, dit-il, beaucoup d’imprécision déterminant, en outre, qu’il les croit d’un total de 11 000 ou 12 000 francs environ. 




Il a également réitéré que cette somme avait été utilisée pour payer une automobile achetée par lui à M. Ottmann, garagiste. 




Interrogé sur le fait de savoir si un contrôle pouvait être exercé contre lui. Sadargues prétend que les mandats sont du 28 septembre 1928 ; il aurait pu être contrôlé en fin de trimestre puisqu’il envoie ses comptes pour cette date à la Commission des finances, mais, pratiquement, le compte financier ne sera transmis qu’à la date du 31 mars 1929. Il reste à savoir si l’Administration municipale avait obligation de le vérifier avant la fin du trimestre. 


pays basque autrefois plage
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN


Le contrôle était possible mais... 




M. Touzaa, entendu sur ce point, déclare que, normalement, le contrôle était possible mais, que, pratiquement, il n’était jamais effectué à cette date car le contrôle n'est fait qu’en fin d’année, c’est-à-dire en fin d’année administrative, en mars de chaque année et, en l’espèce, en mars 1929. 




Sadargues dit :


" J’aurais pu être contrôlé par le receveur des finances car il a ma caisse, mes livres comptables et tous les titres ou pièces comptables en vertu desquels j’ai manœuvré, mais c’est plus difficile qu’on ne le pense. Car il aurait pu seulement vérifier si la signature du maire a été apposée sur mes mandats fictifs." 




Sadargues ne se souvient pas... 




Sur question du juge, Sadargues a été amené à préciser qu’il ne se souvient pas de la question de la signature : 


"Ai-je imité la signature ? Je ne sais plus. Si ces mandats sont signés, c’est que j’ai dû contrefaire la signature. C’est la recette municipale qui aurait dû vérifier ces signatures, voir si elles étaient authentiques ou qui aurait dû, elle-même, constater que ces signatures manquaient."




Il ajoute encore qu'il croit avoir fait établir ces mandats par Bourthayre. 




Bourtayre, de son côté, dit : 

"Je n’ai pas établi de faux mandats en connaissance de cause. Sadargues me demandait bien souvent de le faire. "Je suis d’accord avec le maire, prétendait-il. Tu n’as qu'à établir les pièces que je te demande et je les ferai, moi, signer par le maire", allègue Bourtayre. 




Bourtayre prend la responsabilité de toute l’affaire. 




Ces mandats fictifs n'existaient que dans la comptabilité du receveur municipal et non dans celle de Bourtayre. Ce dernier est alors amené à déclarer qu'il prend à son compte toute la responsabilité de l'affaire des concessions : 




"Je suis seul à avoir volé et je suis seul à avoir tiré profit de mes détournements. Personne ne m'a aidé, personne n'est complice avec moi. Mais, en ce qui concerne ces deux mandats fictifs de 11 000 francs, je ne sais absolument rien". 




C'est ainsi que Bourtayre repousse formellement l'accusation portée contre lui par Sadargues. Sadargues alors dit que puisque Bourtayre ne se souvient de rien, c’est qu'il a peut-être raison. 




Bourtayre ajoute encore et rappelle que sa comptabilité, ainsi qu’il l'a déclaré en prenant ses responsabilités était tout d'abord totalement inexistante et quand il a cru devoir en constituer une, il n'a procédé qu’à l'établissement d’une comptabilité des plus simplistes. Il a bien détourné sans contrôle des sommes d'argent dont il connaît très imprécisément le montant. C'est à l'enquête administrative qu’il appartiendra de le trouver. Mais il ne peut avouer rien de plus que ce qu'il a fait. 




Il résulte de ces interrogatoires et de la confrontation consécutive entre Sadargues et Bourtayre, en présence de M. Touzaa, que Bourtayre reste sur ses positions de début, tandis que Sadargues n’insiste plus sur une accusation qu’il voulait porter contre Bourtayre, qu’il persiste lui aussi à dire que ses déclarations concernant le manque de contrôle se trouvent confirmées et qu’il allègue bénéficier de la prescription en raison même des vices de contrôle qu’il n’a jamais trouvé quand il perpétrait ses actes délictueux. 



pays basque autrefois 1938
BIARRITZ 1938
PAYS BASQUE D'ANTAN

Les deux affaires sont distinctes.



Il résulte de ces interrogatoires que les deux affaires sont totalement distinctes ainsi que la "Gazette" n’a cessé de l’écrire dès le premier jour et que nous nous trouvons en présence de deux scandales dans la comptabilité municipale et non d’une seule et même affaire. 




La parole est maintenant à l'enquêteur administratif dont M. Deléris n’a pas encore reçu la visite. Ce dernier procédera dans quelques temps à l'audition de quelques témoins complémentaires tels que le vendeur de l’auto et certains employés communaux. 




Sadargues, toujours en liberté quoiqu’inculpé, est reparti sur Biarritz et Bourtavre est reparti à la prison de Bavonne."






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 400 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire