L'INCAPACITÉ CIVILE DES FEMMES MARIÉES EN 1928.
Le code civil français de 1804 a consacré, pendant de très longues années, l'incapacité juridique totale de la femme mariée qui est considérée comme une éternelle mineure et majeure seulement pour ses fautes.
UN VOTE FEMININ EN 1914 |
Voici ce que rapporta à ce sujet Les Cahiers des Droits de l'Homme, dans son édition du 20
août 1929, sous la plume de Betty Brunschvicg, avocat à la Cour :
"La question de Novembre 1928.
Au mois de novembre dernier, nous avons demandé à nos Sections d’étudier la question de l’incapacité civile des femmes mariées.
Un très grand nombre de Sections, vivement intéressées par cette question, ont répondu à notre appel.
Nous rappelons que la Ligue des Droits de l’Homme a constitué une Commission féministe. Cette Commission, entre autres sujets, a étudié l’incapacité civile de la femme mariée et à la suite de cette étude, elle a émis un certain nombre de vœux. Mme M. Kraemer Bach, membre de la Commission, a été chargée de rédiger, sur cette question, un rapport à l’intention des ligueurs et de leur soumettre les propositions qui ont été votées.
DROITS DES FEMMES 1928 |
Les vœux sur lesquels nos collègues ont eu à se prononcer sont les suivants :
1er vœu : Suppression de l’article 213 du Code Civil (art. 213 du Code Civil : "Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance a son mari").
2e vœu : La femme mariée ne peut avoir d’autre domicile que celui de son mari, sauf si elle exerce un commerce séparé ou une profession distincte. Les époux doivent être tenus réciproquement à la vie en commun.
3e vœu : Que les sanctions civiles et pénales de l’adultère soient égales pour l’un et l’autre sexe. (Le Comité Central demande que les sanctions pénales soient supprimées pour l’un et l’autre sexe.)
4e vœu : Que l’autorisation maritale soit supprimée et la femme libre, comme le mari, de circuler et de travailler.
5e vœu : Que le régime légal en France, en l’absence de contrat, soit le régime de la séparation de biens avec société d’acquêts.
6e vœu : Que la puissance paternelle soit partagée d’une manière égale entre les époux. Qu’en cas de désaccord, les parents puissent s’adresser aux Tribunaux ; qu’il soit même institué, à cet effet, un juge de famille analogue à celui qui fonctionne si heureusement dans différents pays étrangers.
7e vœu : Obtenir des législateurs un partage plus équitable de la puissance paternelle sur les enfants naturels, laquelle devrait revenir en principe à la mère, mais sous le contrôle du père et avec la possibilité de recourir aux tribunaux.
LES FRANCAISES VEULENT VOTER |
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