LE GROUPE ITOIZ DANS LES ANNÉES 1980 AU PAYS BASQUE.
Quel phénomène que ce groupe qui a marqué toute une génération de 1974 jusqu'en 1988, date de sa dissolution, et même au-delà.
J'ai eu de la chance de le voir plusieurs fois en concert et à chaque fois, c'était le même plaisir,
d'entendre des mélodies si différentes des autres à l'époque et des chants en Basque, dans un
univers au Pays Basque Nord où les programmations musicales des radios comprenaient
quasiment exclusivement des chansons françaises.
PREMIER DISQUE 1978 :" ITOIZ" |
Avant la formation du groupe Itoiz, cinq jeunes de Mutriku et d'Ondarroa avaient formé en
1974 un groupe de bal "Indar Trabes", mais très vite ils passèrent au rock progressif.
Ils ont l'opportunité en 1978 de sortir leur premier disque et ils changent alors le nom de leur
groupe en Itoiz.
Leur premier disque "Itoiz" (ils ne se s'ont pas foulé pour le nom du disque) est une merveille
absolue.
Toutes les chansons sont en Basque et en plein "post franquisme", c'était un sacré challenge,
même si des chanteurs comme Pantxoa eta Peio, et quelques autres avaient déjà montré la voie.
Le groupe est constitué de :
- Juan Carlos Pérez : guitare et chant
- José Foisis Garate : basse et chant
- José Antonio Fernandez : piano et clavier
- Joseba Erkiaga : flûte
- Estanislao Estanis Osinalde : batterie
Leur manager Angel Azkarraga figure aussi sur ce premier disque comme membre du groupe.
Toute la musique est de Juan Carlos Pérez et les paroles sont aussi de Pérez, de Azkarraga
(manager) et de deux amis poètes : Joseba Alkalde et Joseba Garcia.
Ce disque "référence" tient à la fois du jazz et aussi du rock progressif.
Il contient des chansons acoustiques comme "Zati txiki bat la m'en" ou "Lau Teilatu", jazzy
comme "Astelehen urdin batean", rock comme "Foisis jauna" (Foisis était le surnom de José
Garate) ou clairement progressifs comme "Hilzori" ou "Goizeko Deihadar" (d'une durée de dix
minutes et 4 secondes).
Parmi toutes les chansons du disque, "Lau Teilatu" fut une sorte d'hymne du groupe, une
chanson très connue au Pays Basque, qui les propulsa au sommet, dès leur premier disque.
Curieusement, les paroles parlent de deux amis qui se rencontrent pour les fêtes de villages,
une référence claire à leur passé de groupe de bal.
DEUXIEME DISQUE 1980 : "EZEKIEL" |
Le groupe ensuite se met en "stand-by" car plusieurs de ses membres doivent faire leur service
militaire et le leader Juan Carlos Pérez, décide de sortir un disque en solo, en 1980.
Toute la musique est de lui, et les paroles sont de nouveau de Joseba Alkalde.
Le disque se nomme Ezekiel et pour profiter du succès précédent, sort sous le nom du groupe
Itoiz, même si seulement Fernandez et Erkiaga participent à l'album.
Le reste des musiciens sont des musiciens de studio.
Sans aucun doute, le résultat est superbe.
Un pas de plus dans l'aventure musicale du groupe, qui inclut des chanteuses dans quelques
morceaux et des nouveautés instrumentales comme l'usage du saxo ou du violon .
Tous les titres des chansons font référence au personne d'Ezekiel (prophète de l'Ancien
Testament).
TROISIEME DISQUE 1982 : "ALKOLEA" |
Après ce second disque, Foisis revient, une fois accompli son service militaire et Itoiz est de
nouveau un groupe.
Son troisième disque, en 1982, est Alkolea (l'alcool).
Toutes les chansons sont de Pérez, sauf "Marilyn : sagardotegia eta jazzmana", un reggae
curieux de Fernandez.
Le groupe voit le départ de Joseba Erkiaga, qui collabore seulement à une chanson avec la
gaïta galicienne, et il est remplacé par un second guitariste German Ors.
A partir de ce moment, Itoiz aura toujours un second guitariste, mais pas toujours le même.
Osinalde arrête aussi et est remplacé dans le disque par Angel Celada.
De même Paco Chamorro arrive avec son saxo.
Alkolea est un bon disque, mais inférieur à ses deux prédécesseurs. Un peu plus pauvre, mais
ce n'est pas trop préoccupant.
QUATRIEME DISQUE 1983 : "MUSIKAZ BLAI" |
Musikaz Blai paraît en 1983. L'album est à la fois pop, mais aussi ska, sous l'impulsion de son
nouveau guitariste Jean Marie Ecay.
A partir de ce ce disque, rentre dans le groupe un super batteur Jimmy Arrabit.
Dans ce disque, la magie du groupe se perd un peu.
Néanmoins, les ventes du disque sont très bonnes et le groupe voit sa popularité augmenter au
Pays Basque.
CINQUIEME DISQUE 1985 : "ESPALOIAN" |
Espaloian paraît en 1985.
Antton Fernandez quitte le groupe et Itoiz est réduit à quatre personnes : Pérez, Ecay, Garate
et Arrabit.
Des musiciens de studio se joignent au quartet.
Le poids de Ecay dans le groupe est si grand que Pérez chante seulement dans ce disque et
toutes les parties de guitare sont assurées par Ecay.
Le disque se termine par une chanson nommée "Clash eta Pistols".
SIXIEME DISQUE 1985 (SINGLE) : "NOBELA BELTZA" |
SEPTIEME DISQUE 1987 : "AMBULANCE" |
Itoiz essaie d'agrandir son marché, et se tourne vers la France, avec un mini LP gravé à Paris
et un titre en Français : Ambulance, en 1987.
C'est le meilleur de toute cette époque un peu pauvre, mais loin en qualité de leurs trois
premiers disques.
Jean Marie Ecay quitte le groupe et est remplacé par Xabi Pery.
HUITIEME DISQUE 1988 : "EREMUKO DUNEN ATZETIK DABIL" |
C'est le début de la fin pour le groupe.
La pression, la fatigue, la routine des tournées et la sensation d'être arrivés au bout d'un cycle
commencent à peser sur le groupe.
Itoiz décide de faire un disque (album double) en direct, en 1988 : Eremuko Dunen Atzetik
Dabil.
Quasi toutes les chansons sont issues de deux derniers disques, laissant pour la fin quatre
chansons des trois premiers albums, et aucun de Musikaz Blai.
Le disque est gravé au centre sportif de Fadura, dans la localité Biscayenne de Getxo.
NEUVIEME DISQUE 2008 : "ANTOLOGIA" |
30 ans après , je suis toujours aussi fan de ce groupe exceptionnel qui a bercé toute ma jeunesse....J'ai suivi itoiz dans tous leurs concerts.
RépondreSupprimerToutes leurs chansons m'apaisent et me rendent plus fort.