"GURS, UNE DRÔLE DE SYLLABE, COMME UN SANGLOT QUI NE SORT PAS DE LA GORGE".
C'est ainsi que Louis Aragon (poète, romancier et journaliste Français) nommait le camp de Gurs.
CAMP DE GURS
BEARN D'ANTAN
BEARN D'ANTAN
Le camp de Gurs, de sinistre mémoire, est situé en Béarn, à 20 km à l'Est d'Oloron-Sainte-
Marie et à 5 km de Navarrenx, dans le département des Pyrénées Atlantiques (ex Basses
Pyrénées).
Environ 64 000 personnes y ont été internées entre le 2 avril 1939 et le 31 décembre 1945.
1 072 ont perdu la vie dans cet immense camp de 2 kilomètres de long sur 500 mètres de large.
CAMP DE GURS BEARN D'ANTAN |
Il se composait de 13 îlots, dénommés chacun par une lettre de l'alphabet, de A à M.
Chaque îlot comprenait 25 baraques environ.
Les baraques d'internement étaient en bois ; elles mesuraient 30 mètres sur 6 et lorsqu'elles
étaient pleines, elles pouvaient recevoir 60 personnes.
Il n'en reste plus aujourd'hui.
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Dès le début de la Retirada (exode des réfugiés espagnols) en février 1939, le Gouvernement
Français d'Albert Lebrun (Président de la République) et d'Edouard Daladier (Président du
Conseil) décide de créer dans l'urgence des centres d'accueil pour les réfugiés Républicains
espagnols et leurs familles en Roussillon.
Face à l'afflux de réfugiés espagnols entassés sur les plages, les autorités militaires choisissent
d'en transférer une partie vers Oloron.
Initialement prévu à Ogeu-les-Bains, un centre d'accueil est installé sur la lande de Gurs, près
d'Oloron.
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Quatre groupes principaux d'internés s'y sont succédé, sans jamais véritablement s'y
rencontrer :
- Du 2 avril 1939 au 10 mai 1940 : 20 542 Espagnols et Basques, soldats Républicains et
membres de leur famille et 6 828 membres des Brigades Internationales ayant combattu en
Espagne, exclusivement des hommes.
Le camp est alors un outil de l'application de "mesures exceptionnelles".
- Du 10 mai 1940 (peu avant le début du régime de Vichy) au 1er septembre 1940 : des
"indésirables", essentiellement des femmes originaires d'Allemagne et des pays appartenant au
Reich. A leurs côtés, quelques centaines d'hommes internés pour délits d'opinion
(communistes, anarchistes comme le Docteur Elosu, Basques espagnols, etc...). Au total, 14 795
hommes et femmes.
Dans des conditions très précaires, 54 nationalités s'y retrouvèrent...
- Du 1er septembre 1940 au 25 août 1944 : les Juifs étrangers d'Allemagne, du pays de
Bade, du Palatinat, de la Sarre et du Luxembourg.
Au total, 18 185 hommes, femmes et enfants sont internés en raison de l'antisémitisme d'état
pratiqué par le régime de Vichy et sa Révolution Nationale.
Ils seront systématiquement déportés vers Auschwitz et exterminés à partir de 1942, via
Drancy.
Six convois, partis les 6, 8, 24 août et le 1er septembre 1942, les 27 février et 3 mars 1943
acheminèrent vers la mort 3 907 personnes.
- Du 25 août 1944 au 31 décembre 1945 : 1 585 "collabos", 310 prisonniers de guerre
allemands en centre d'internement mais aussi 1 475 émigrés espagnols et soldats déserteurs de
l'armée franquiste en centre d'hébergement.
Au total, 3 370 personnes, exclusivement des hommes.
REFUGIES ESPAGNOLS CAMP DE GURS BEARN D'ANTAN |
La vie à Gurs fut synonyme de souffrances.
De nombreux organismes de secours tentèrent de soulager la misère quotidienne, en particulier
des organisations protestantes, mais aussi des organismes juifs et des oeuvres catholiques ou
laïques.
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