UN PROJET DE COLLÈGE DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1936.
Dans les années 1930, existe à Bayonne un projet de Collège de jeunes filles.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans
plusieurs éditions :
- le 4 février 1936 :
"Au Conseil Municipal de Bayonne.
Par sa décision d'acquérir les terrains du Polo de Beyris pour le Collège de jeunes filles, le Conseil Municipal a achevé sa séance de samedi dernier, hier, au cours d'une deuxième réunion.
La question du Collège de jeunes filles a été l’objet d’une importante discussion.
Ainsi que nous l'annoncions hier, la séance de samedi dernier s'est poursuivie lundi soir, l’ordre du jour n'ayant pu être épuisé au cours de la première réunion. Hier, MM. Croste, Lafourcade, Lamarque, Outin, Désarménien, Dossat, s'étaient fait excuser de leur absence. Cette réunion n'étant que le prolongement de la première, il est décidé de ne point désigner un nouveau secrétaire de séance. Et la séance continue.
Le Collège de jeunes filles.
Cette importante question de l’édilité bayonnaise, a avancé hier d’un grand pas dont un avenir proche nous dira si ce fut le définitif. Le Conseil municipal a jeté son dévolu sur le terrain de polo de Beyris et approuve les conclusions du rapporteur, M. Simonet, qui lui en demandait l’acquisition.
Dans ce but, M. le Maire assortit sa demande des explications suivantes qui permettront aux lecteurs de ce journal auxquels la question a été présentée dans son ensemble, et en fonction de l’opinion bayonnaise, il y a quelques mois, d’en retrouver les grandes lignes.
"Aucun d’entre nous, dira M. Simonet, ne songerait à dénier le caractère d’urgence de la construction du Collège de jeunes filles. Il y a vingt ans qu’on s’en préoccupe, à quelque municipalité qu’on appartienne. L’immeuble Garay, une ancienne écurie qui menace ruine, n’était qu’une solution provisoire qui n’a que trop duré.
Dès 1925, on avait pensé, et j’avais ce projet pour particulièrement et personnellement cher, à installer notre collège dans les 18 000 m2 des immeubles et du terrain de l’ancien hôpital militaire. Si l’espace l'avait permis, nous aurions adjoint à ce Collège, une Ecole pratique du Commerce et de l'Industrie, et même un petit Lycée de garçons. Devant les 18.000 m2 pourtant jugés insuffisants et la perspective aussi d’une accumulation d'établissements scolaires, l'autorité académique refuse ce projet.
Les exigences de l'administration rendaient difficiles les recherches efficaces, en ville, des 2 hectares et demi demandés par l'Autorité académique. Force a donc été de se tourner vers la banlieue. Et la question du prix n'était même pas envisagée.
Plusieurs propositions furent faites.
Des terrains à proximité des ateliers Guillerme, à la halte Saint-Léon, furent estimés insuffisants. Le précédent Conseil aurait également songé à l’acquisition de la propriété Caradoc, à Saint-Etienne. Une option même aurait été signée. Mais elle devint par la suite caduque."
CHÂTEAU DE CARADOC BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
La partie du camp Saint-Léon qui demeure libre a été aussi envisagée. Mais ces terrains n’ont été vendus à la Ville que pour y ériger un parc des sports, à l'exclusion de toute autre installation. Les cohéritiers de la propriété Bénac, la famille Léon, demandent 1 800 000 francs des 22 à 23 000 mètres carrés de leur propriété. Après une entrevue du Maire avec les cohéritiers précités, un abaissement du prix à 1 400 000 fr. est obtenu. En fin décembre dernier deux experts déterminèrent que la valeur de cette propriété est de 800 000 francs, première expertise, ou de 850 000 francs, deuxième expertise. Le Maire offre à la famille Léon 850 000 francs. Les cohéritiers jugent cette offre inacceptable. Le Maire leur demande alors de fixer à leur tour un prix. Il n'a pas encore reçu de réponse à sa lettre.
CAMP SAINT-LEON BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
La propriété Molinié, à laquelle on a pensé aussi, n’est pas d'un achat possible, en raison du testament qui la concerne.
La propriété Barcelère, chemin de Lestouquet, à 400 mètres de Marracq, demande des terrassements importants, a indiqué M. l’Ingénieur de la Ville. Il y a de plus, une construction inutilisable, dont la famille demande 100 000 francs. Le terrain enfin, à 50 francs le mètre, représenterait une somme de 1 million 250 000 francs. On peut espérer une réduction finale de 200 000 fr. Mais le terrain n'est pas intéressant.
Vient l'offre Balsan ; elle vise 90 000 mètres carrés de terrains, pour lesquels M. le Maire crut devoir prendre une option d’achat à 6 francs le m2 environ pour l’entier domaine à 540 000 francs, ou pour 500 000 francs, la ferme Cabana étant exclus de la vente.
M. le Maire énumère ensuite les qualités du terrain en question dont il avait été apporté ici précédemment les caractéristiques par notre étude sur la question. Il va ensuite aux objections. Celle de l'éloignement seule se présente.
"A la vérité, messieurs, cette objection nous est surtout faite par beaucoup de ceux surtout, qui n’enverront pas leurs enfants au collège de jeunes filles. Examinons-la cependant.
Il est acquis que l'on ne peut trouver en ville un terrain satisfaisant.
Par ailleurs, tous les établissements se trouvent, à Bayonne, situés au loin, le Lycée, Largenté, la villa Pia ne se trouvaient-elles pas à Beyris autrefois, et ce pensionnat ne jouissait pas, à cette époque, des facilités de locomotion dont ce quartier bénéficie en 1936."
LYCEE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Enfin, maintenant. M. le Maire demande à son Conseil d'approuver le projet de Sirven, Derutté, Bassompierre, qui a été déjà approuvé par le ministère de l’Education nationale.
M. le Maire demande de décider la construction du Collège au Polo, d’autoriser la mainlevée de l'option, le moment venu, de contracter un emprunt de 540 000 francs, amortissable en trente années, de demander la déclaration de cette acquisition d’utilité publique, de prendre l’engagement de voter, le moment venu, les centimes additionnels qui pourraient être nécessaires au paiement des annuités d’intérêts, celle de 1936 devant être acquittée par les prévisions du budget.
Et le Maire de conclure : "Vous avez le choix entre le Polo ou Bénac".
Interventions diverses.
M Bergez n’est pas contre ni pour l'achat du terrain. Mais il voudrait au centre de la ville, l'Hôpital Militaire. Pourquoi, demande-i-il, l'autorité académique ne veut-elle pas accepter le projet même réduit des établissements que l'on avait pensé y annexer ?
HÔPITAL MILITAIRE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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