LE SERVICE RURAL CIVIQUE EN 1941 ET 1942.
En mars 1941, est créé par le Régime de Vichy un "Service civique rural" afin de faire participer la jeunesse aux grands travaux agricoles et pallier ainsi la main-d'oeuvre masculine manquante, prisonnière en Allemagne ou envoyée dans ce pays dans le cadre du Service du Travail Obligatoire.
AFFICHE SERVICE CIVIQUE RURAL |
Un "pécule de retour à la terre" est créé pour les familles retournant travailler dans le monde agricole et une "Mission de restauration paysanne" est chargée de remettre en état les exploitations agricoles et les cultures abandonnées en raison de la friche sociale.
La loi du 16 décembre 1942 organise et définit la Corporation paysanne, placée sous l'étroit contrôle du ministère de l'Agriculture, son "syndic national" étant Adolphe Pointier, gros exploitant agricole de la Somme.
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale, la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, dans plusieurs éditions :
- le 2 juillet 1941 :
"Le service rural est obligatoire pour les jeunes gens de 17 à 21 ans.
Mais il doit être tout d'abord un volontariat.
Vichy, 2 juillet. — Le service civil rural est obligatoire pour tous les jeunes gens de 17 à 21 ans.
On compte sur l’élan spontané de chacun.
Le service rural doit être un volontariat et on ne fera appel à l’application de la loi parue au "Journal Officiel" qu’au cas où cet effectif de volontaires serait insuffisant pour les travaux d’été de l’agriculture.
Le service civique rural est un service d’honneur.
La Terre française a donné aux jeunes la nourriture du corps, l’inspiration morale ; il s’agit donc pour eux de donner en échange une partie de leurs vacances et de leurs loisirs.
C’est un devoir auquel ils ne failliront pas (OFI)."
AFFICHE SERVICE CIVIQUE RURAL 1942 |
- le 4 juillet 1941 :
"La jeunesse aux champs.
Comment seront équipés, nourris et payés les jeunes gens enrôlés dans le service civique rural.
Aux termes de la loi instituant le service civique rural, tout jeune homme de dix-sept à vingt et un ans peut être requis par l’autorité préfectorale pour effectuer des travaux agricoles ou présentant un intérêt public rural.
Différentes questions se posent concernant l’équipement, la nourriture et le salaire intéressant les jeunes gens enrôlés volontaires ou non.
Voici à ce sujet les précisions que M. Félix Sergent a recueillies pour le "Petit Parisien", auprès des services intéressés.
L’équipement.
En principe, ces jeunes gens ne seront pas équipés.
Toutefois, pour ceux qui ont les moyens, il a été demandé aux préfets de donner des instructions aux maires pour que des bons d’achat de chaussures de travail, par exemple, puissent être délivrés aux jeunes gens qui pourront justifier de leur instruction au service civique rural.
Par ailleurs, pour ceux qui sont dans l’impossibilité matérielle de s’équiper, des dispositions sont prévues, d'une part avec le secrétariat général à la jeunesse, et, d’autre part, avec le Secours national. Dans bien des cas, par la suite, l'équipement pourra être fourni aux jeunes gens.
La nourriture.
En ce qui concerne la nourriture. il nous a été signalé qu’il n'est guère possible de fixer aux agriculteurs qui emploieront des jeunes gens un menu minimum et de donner, en conséquence, des assurances formelles à ce sujet aux parents.
Cependant, il est infiniment probable que ceux qui donneront satisfaction à leurs employeurs seront convenablement nourris et tout au moins, d'une façon plus abondante qu’à la ville. D’ailleurs, nous a-t-on ajouté, s'il y a des réclamations à ce propos, elles pourront être formulées auprès des délégués départementaux de la Mission de restauration paysanne, lesquels feront les enquêtes nécessaires en proposant les mesures qu’ils jugeront utiles.
ECUSSON MISSION DE LA RESTAURATION PAYSANNE 1941 |
Le salaire.
Pour ce qui est du salaire, il a été prévu, par l’arrêté du 25 avril 1941, que, en plus du logement et de la nourriture, une prime journalière serait payée par les agriculteurs aux jeunes gens du service civique rural, le montant de ladite prime étant dans chaque département, fixé par les préfets. Il semble, d’après les renseignements qui nous ont été fournis, que le montant de cette prime varie entre 8 et 12 francs.
De toute façon, toutes dispositions sont prises pour que les jeunes gens enrôlés trouvent, auprès de leurs employeurs, une vie familiale et qu'en aucun cas le travail qui leur sera demandé ne soit au-dessus de leurs forces.
En un mot, tout est prévu pour que ces jeunes gens soient traités de la façon la mieux en rapport avec leur âge et le travail qu’ils fourniront."
AFFICHE SERVICE CIVIQUE RURAL 1942 |
- le 30 août 1941 :
"Hendaye.
Le service civique rural.
Qui n’a vu à Hendaye, quelques jeunes gens de chez nous, le torse nu, s’armer courageusement de pelles et entreprendre la lutte contre l’ensablement redoutable de l'Avenue de la Plage.
Qui n’a su que d’autres jeunes gens, également hendayais, pas plus expérimentés, mais non moins pourvus de bonne volonté apportaient aux agriculteurs, l’aide de leurs bras et de leur coeur ?
Tel est le résultat de l'appel fait à notre Jeunesse par l'institution du Service Civique Rural.
Sans autre souci que celui de se rendre utile, sans autre prétention que celle de répondre par un geste à la sollicitation anonyme et collective dont ils étaient l'objet, sans autre satisfaction que celle de donner libre cours à la voix de leur jeune conscience, ces jeunes gens ont volontairement dit : "présent" à l’appel du Maréchal.
Ils constituent déjà un groupement qui, sous le soleil et malheureusement trop souvent sous la pluie, a travaillé en commun, dans un bel esprit de loyale et franche camaraderie, sou la très discrète et intelligente direction d’un Chef d'équipe, également désireux de servir. Ce Chef a su développer l'esprit d'équipe, qui doit animer la volonté autant que l’initiative des jeunes. Il les a entraînés, en outre, à la pratique des exercices : sportifs, de plage... et même à celle où ils excellent — ils l'ont prouvé — de l'art culinaire. Il a aussi — et surtout — mérité l'estime et l'affection des équipiers. Il a fait travailler dans une atmosphère de bonne humeur qu’il a contribué à créer.
- le 30 août 1941 :
"Hendaye.
Le service civique rural.
Qui n’a vu à Hendaye, quelques jeunes gens de chez nous, le torse nu, s’armer courageusement de pelles et entreprendre la lutte contre l’ensablement redoutable de l'Avenue de la Plage.
Qui n’a su que d’autres jeunes gens, également hendayais, pas plus expérimentés, mais non moins pourvus de bonne volonté apportaient aux agriculteurs, l’aide de leurs bras et de leur coeur ?
Tel est le résultat de l'appel fait à notre Jeunesse par l'institution du Service Civique Rural.
Sans autre souci que celui de se rendre utile, sans autre prétention que celle de répondre par un geste à la sollicitation anonyme et collective dont ils étaient l'objet, sans autre satisfaction que celle de donner libre cours à la voix de leur jeune conscience, ces jeunes gens ont volontairement dit : "présent" à l’appel du Maréchal.
Ils constituent déjà un groupement qui, sous le soleil et malheureusement trop souvent sous la pluie, a travaillé en commun, dans un bel esprit de loyale et franche camaraderie, sou la très discrète et intelligente direction d’un Chef d'équipe, également désireux de servir. Ce Chef a su développer l'esprit d'équipe, qui doit animer la volonté autant que l’initiative des jeunes. Il les a entraînés, en outre, à la pratique des exercices : sportifs, de plage... et même à celle où ils excellent — ils l'ont prouvé — de l'art culinaire. Il a aussi — et surtout — mérité l'estime et l'affection des équipiers. Il a fait travailler dans une atmosphère de bonne humeur qu’il a contribué à créer.
Ces jeunes, et leur chef, ont ainsi payé spontanément leur tribut au service Civique. Ils n’ont pas hésité à amputer leurs vacances, à renoncer à certaines autres rémunérations plus faciles pour donner au geste accompli, toute sa signification et toute sa valeur.
La Collectivité les remercie déjà et leur exprime sa reconnaissance pour leur noble attitude et leur désintéressement.
MESSAGE DU MARECHAL PETAIN
AUX PAYSANS DE FRANCE 20 AVRIL 1941
Appel aux jeunes.
Depuis un mois, de jeunes hendayais inscrits au service civique rural, déblaient le Boulevard. Ils répondent à l'appel du Maréchal Pétain. Leur engagement prend fin le 30 de ce mois. Mais le travail qu'ils ont entrepris ne doit pas rester inachevé : une oeuvre prend plus de valeur par la persévérance ! Aussi, dès à présent, les jeunes volontaires qui ont déjà sacrifié un mois de vacances, viennent de .souscrire un nouvel engagement. Ceux qui ont déjà bénéficié d'un mois de repos, doivent se ranger parmi ces travailleurs. Prouvant leur esprit de sacrifice, ils formeront une autre équipe. Dans quelques jours le boulevard déblayé témoignera de leur bonne volonté. Pour tous renseignements adressez-vous à la Mairie, à M. Pardo, au chef d’équipe ou à vos camarades en service."
Ces jeunes, et leur chef, ont ainsi payé spontanément leur tribut au service Civique. Ils n’ont pas hésité à amputer leurs vacances, à renoncer à certaines autres rémunérations plus faciles pour donner au geste accompli, toute sa signification et toute sa valeur.
La Collectivité les remercie déjà et leur exprime sa reconnaissance pour leur noble attitude et leur désintéressement.
MESSAGE DU MARECHAL PETAIN AUX PAYSANS DE FRANCE 20 AVRIL 1941 |
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